Léo n’est pas content ! Dans les rues de Bruxelles, des déchets éparpillés sont visibles un peu partout. Qu’il s’agisse d’un désengagement des pouvoirs publics, d’un manque de moyen ou des comportements individuels inciviques, la problématique est réelle et certains endroits de la capitale ressemblent désormais à un véritable dépotoir. Assainir le centre de la capitale Belge, c’est précisément ce qu’à entreprit « Léo », une boite souriante, qui a décidé de partir en guerre contre l’insalubrité publique et les comportements inappropriés.
Depuis quelques mois, les rues Bruxelloises sont parcourues par un être tout à fait singulier. Petit par sa taille, grand par son engagement, Léo multiplie les sorties seul ou accompagné et traque littéralement les déchets malheureusement trop présents dans les rues de la ville. Léo n’est pas content et il le fait savoir, notamment en se prenant en selfie à côté de divers détritus jetés à même le sol. Léo, c’est cette petite boite « anti-détritus » au regard dépité. C’est également une série de bénévoles courageux qui s’activent sur le terrain. Leur objectif est de poster leurs clichés (avant nettoyage, naturellement) sur divers réseaux sociaux afin de conscientiser la population à la problématique de l’amoncellement des ordures et aux devoirs civiques qui incombent à chaque citoyen.
Ce petit personnage atypique, humoristique et responsable, nous le devons à Adel, 25 ans. Étudiant en communication digitale, il est également un citoyen engagé qui, après une succession de prises de conscience, décide il y a trois ans qu’il est temps pour lui d’exclure au maximum toute forme d’exploitation de son quotidien, même si cet engagement semble de prime abord complexe. Adel se veut par ailleurs pragmatique : « Je crois au changement mais il doit venir de chacun. Attendre un changement est d’après moi une illusion. C’est notre mode de consommation et notre comportement qui déterminent le monde dans lequel nous vivons actuellement. »
De la naissance à la postérité
Peu après la victoire de Léonardi DiCaprio aux oscars en 2016, dont on connait désormais la nature de l’engagement en faveur de la préservation de l’environnement, Adel décide de créer Léo, en forme de clin d’œil et d’hommage, et lui consacre une page Facebook entière. Si Léo semble fasciné par son homonyme américain, c’est parce qu’il a conscience que les acteurs de cette envergure ont la possibilité et le devoir de véhiculer un exemple positif qui aura des répercussions à l’international. Le rêve de Léo ? Prendre un selfie aux côtés de son idole ! L’histoire ne dit pas si ça fera de DiCaprio un déchet…
Depuis la création de « Léo not happy », ce sont déjà plusieurs rassemblements couronnés de succès qui ont eu lieu dans divers endroits de la capitale, et bien d’autres encore à venir, comme par exemple celui organisé à Forest le 22 octobre prochain. Les participants sont chaque fois nombreux et tous sont ravis de pouvoir apporter leur petite pierre à l’édifice d’un ville plus propre en rendant Bruxelles véritablement plus nette. À cet égard, la démarche d’Adel s’inscrit à la fois dans une dimension environnementale et dans une dimension sociale, puisque les riverains sont amenés à se rencontrer autour d’une cause qui leur est commune.
Concernant le succès de ses initiatives, Adel rétorque avec modestie « J’en suis ravi (de ce succès), je ne m’y attendais pas. Mais je ne souhaite pas m’attribuer tout le succès. Je le dois uniquement aux participants. Ils démontrent qu’il est possible, ensemble, de réaliser de belles choses pour un monde meilleur ». Le futur du projet s’annonce également sous les meilleurs auspices. L’ambition d’Adel est de pouvoir à terme aller dans les écoles afin de sensibiliser les plus jeunes, mais pas seulement, car comme il l’affirme à juste titre, le problème se présente en réalité dans toutes les strates de la société, partout : dans les universités, les hautes-écoles ainsi que dans les entreprises. Et ce n’est pas tout : pourquoi s’arrêter en si bon chemin lorsque l’on peut faire naître un nouveau réflexe quotidien : « Imaginez si chaque belge ramassait en rue un déchet qu’il rencontre pour le mettre à la poubelle ? » songe-t-il.
Léo et Adel vous invitent par ailleurs à lire et signer leur pétition pour convaincre les députés de légiférer sur la production des déchets plastiques et leurs dispersions dans l’environnement marin. Ils vous encouragent également à faire vous-même l’expérience du ramassage de déchets au détour d’une rue, dans un parc ou dans un espace public quelconque. « As-tu déjà fait l’expérience de ramasser un déchet en rue ? Jamais ? Essaie et tu seras surpris par le sentiment qui t’envahira » concluent-ils. À vous de jouer !
Sources: LeoNotHappy / Instagram