Alexandre Sattler, photographe et voyageur, revient avec une seconde œuvre pleine d’Humanité. Après « Éclat de joie », créé en coopération avec la poétesse Stéphanie Machto, les visages et les citations du recueil de photographies « Ode à la bienveillance et à la douceur » sont un émerveillement. À une époque où les mauvaises nouvelles s’accumulent, générant parfois la division, la peur et l’intolérance, ces photographies sont un témoignage d’une riche humanité que nous devons chercher à préserver.
Entre sourires facétieux des plus jeunes et regards généreux des anciens
La bienveillance et la douceur : le titre ne ment pas, c’est bien ce qui se dégage de chacune des images d’Alexandre Sattler. L’œuvre, disponible en librairie depuis le 10 octobre aux éditions Hozhoni, nous propose un tour du monde de la plus belle facette de notre humanité. Des enfants, des adultes et des personnes âgées, photographiés dans leur quotidien durant un moment un peu plus doux, un peu plus facile que les autres. Car les sujets photographiés ne baignent pas dans les normes du confort moderne fixées par l’occident.
Ils rêvent, ils pensent, ils contemplent, ils partagent un moment de joie, de simplicité, de paix. Les regards sont malicieux, généreux, profonds, jamais faux. Comme pour son précédent ouvrage, les superbes clichés sont accompagnés de citations inspirantes qui nous invitent à réfléchir posément. Mais c’est la tradition qui est particulièrement présente : que ce soit à travers les vêtements de cérémonie ou les clins d’œil complices, les bébés qui ouvrent leurs yeux et les visages plissés des anciens rendent ces clichés universels.
L’artiste qui a saisi tous ces visages, c’est Alexandre Sattler. Photographe, nomade, mais surtout humaniste, ce grand baroudeur parcourt le monde de mission en mission depuis plus de 10 ans pour capturer le réel et nous le transmettre. De la Chine au Togo, de la Russie à l’Australie, du Japon au Vietnam, son regard sensible capte les émotions humaines avec délicatesse, sans créer la mise en scène. Il ne rapporte pas seulement de belles images ; il a à cœur de partager ses expériences et les témoignages qu’il glane au fil des rencontres. C’est ce qui l’a conduit à réaliser des documentaires sonores et des émissions diffusés sur les ondes de plus de 50 radios locales.
De la douceur dans nos existences
Ce recueil de photographie inspire surtout la paix, et c’est certainement pour cela que c’est Matthieu Ricard qui en a écrit la préface. Le docteur en génétique moléculaire, moine bouddhiste tibétain et traducteur francophone du Dalaï-Lama, salue cette célébration de l’amour altruiste. Il rappelle que les êtres humains, de façon générale, se portent mieux en faisant preuve de bienveillance entre eux, malgré les catastrophes écologiques vers lesquelles ils se dirigent.
Mais quelle est cette bienveillance tant célébrée ici ? Le ressenti, l’intuition, l’empathie, la bonté, en sont autant d’aspects. À la fois qualité et art de vivre, elle se manifeste dans la sincérité de sa relation à soi et aux autres. Chacun en a potentiellement la compétence, celle de s’ouvrir à l’inconnu et de l’accueillir, quel que soit son identité ou son passé. Confondue à tort avec un trop plein de gentillesse, la bienveillance rappelle le lien inaliénable que nous partageons avec nos semblables, notre interdépendance. Avec elle vient le bien-être, la sérénité, et jusqu’à la sagesse. Cette bonté de l’âme, mêlée à la joie et la gratitude de simplement vivre, a le pouvoir de rendre notre cohabitation plus douce. La bienveillance permet de vivre ensemble.
Selon une citation de Nelson Mandela tirée de l’œuvre : « Les gens doivent avoir appris à haïr, et s’ils peuvent apprendre à haïr, ils peuvent apprendre à aimer, car l’amour jaillit plus naturellement du cœur humain que son opposé ». Comme nous le rappellent tant de penseurs à travers le monde, l’humain et la manière dont il organise la société est surtout le fruit d’une foule d’influences, de croyances, d’enseignements qui déterminent nos choix adultes. Si la guerre, la haine et la destruction sont les fruits pourris de croyances et d’influences trompeuses mais non moins flatteuses, ne peut-on pas générer de la résilience en distillant sans relâche des valeurs de partage, de solidarité, de simplicité ? Mais est-ce bien suffisant ? Car il nous faudra pouvoir déterminer comment systématiser une nouvelle société plus juste pour faire face ensemble à l’urgence écologique.
En plus de resserrer les liens entre humains, le recueil de photographie est aussi solidaire par nature. Pour chaque ouvrage cédé, une petite part du bénéfice est versé à l’association Regard’Ailleurs. Créée par Alexandre Sattler, cette association promeut les cultures et la diversité des peuples en appuyant la production et la diffusion d’images, de musique, de documentaires sonores et de vidéos. Elle travaille aussi en collaboration avec des ONG pour valoriser des projets de solidarité internationale, en plus de proposer des ateliers d’écriture sur ce thème.
C.G.