Une lectrice, que nous appellerons Claire, a souhaité dénoncer les violences sexistes et sexuelles exercées majoritairement par les hommes envers les femmes. Elle se livre sans prendre de gants dans une tribune au ton cru alimentée par son expérience et ses recherches qui ont forgé son raisonnement

On ne le dira jamais assez, mais les violences sexistes et sexuelles sont encore trop présentes dans notre société aux relents patriarcaux et où la culture du viol reste bien ancrée, quoi qu’en dise les masculinistes et la réactance. Ce texte, s’il s’adresse plus particulièrement aux hommes hétéro, nous concerne donc toutes et tous. Cela étant dit, plongeons-nous maintenant dans la tribune de notre lectrice, nommée Claire.

Mise en contexte

Quand je parle d’hommes, je parle ici d’hommes cisgenre hétérosexuel (cisgenre = qui se reconnait dans le genre qui lui a été assigné à la naissance, lorsque l’on est transgenre, on se reconnait dans un genre différent de celui qui a été assigné à la naissance). Ce cadre de généralité étant posé, je vais me concentrer ici sur les violences sexistes qui se font de la part d’hommes sur des femmes, dans le cadre de couples hétérosexuels. Quand je parle de femmes, je parle des femmes et des minorités de genre (les femmes trans et cis, les hommes trans, les personnes intersexes et non binaires).

Attention, vigilance ! Dans ce texte, il y a des mentions de violences, de viols, de manipulation. Ça risque d’être une grosse claque. Mais je suis persuadée qu’elle est nécessaire pour que ça s’arrête. J’ai rédigé ce texte en utilisant soit des exemples vécus, soit des articles que j’ai lus sur le sujet et qui m’ont poussé à la réflexion et la déconstruction. Et je vais te tutoyer. Ça n’est pas un manque de respect, ça m’aide simplement à être vraie dans mes propos.

Le collectif #MeTooThéâtre rassemblé le 30 mai 2022 à l’entrée de la cérémonie des Molières. Photo de Tiphaine B.

Violences sexuelles : Les chiffres

Dans 91% des cas de violences sexuelles, les femmes connaissent les agresseurs. Pour la plupart, ces hommes ne sont pas de violents psychopathes exclus de notre société qui se cachent dans des allées sombres mais bien nos partenaires, nos amis, nos frères, nos collègues ou nos mentors (cf le rapport d’enquête de 2019 « Cadre de vie et sécurité », moyenne entre 2012 et 2017)

Selon l’ONU, 1 femme sur 3 est victime de violences masculines dans le monde. 1 sur 3. Lorsque nous venons au monde, nous les femmes, sommes face à un risque immense de subir des violences au cours de notre vie. C’est vrai pour les femmes cis comme pour les femmes trans. Le Conseil de l’Europe rappelait en 2002 qu’en Europe, « pour les femmes de 16 à 44 ans, la violence domestique serait la principale cause de décès et d’invalidité, avant le cancer, les accidents de la route et même la guerre ».

Plus d’une femme sur deux en France (53%) et plus de six jeunes femmes sur dix (63%) ont déjà été victimes de harcèlement ou d’agression sexuelle au moins une fois dans leur vie (Sondage Le Figaro et FranceInfo publié le 19/10/2017).

Commençons par ça. Plus d’une femme sur deux a déjà subi une violence sexuelle en France. Et une sur trois dans le monde. Voilà c’est ça le début de ma réflexion. Pendant des années, je me suis contentée de ce chiffre là, à me dire que merde pourquoi les hommes n’ouvrent pas yeux là-dessus ? Et bien je crois que c’est parce qu’il faudrait inverser ce chiffre : un homme sur deux a certainement déjà agressé sexuellement une femme en France. Il n’y a pas une dizaine de méchants violeurs qui font passer tous les autres hommes pour des connards. Non, pour chaque femme agressée, il y a un agresseur.

Il y a des questions à se poser, en tant qu’homme, si tu veux ne pas faire partie des agresseurs et des violeurs, Ou en tout cas d’arrêter d’en faire partie !

Sources complémentaires : Comprendre les chiffres pour mieux défendre les femmes et les enfants victimes de violences sexistes et sexuelles & Pas tous les hommes (mais beaucoup quand même)

Est-ce que tu as déjà insisté pour avoir un rapport sexuel ?

Je ne compte plus les fois où j’ai couché avec un homme parce qu’il insistait, pour qu’il me lâche la grappe et que je puisse dormir tranquille. Parce que j’avais peur qu’il me viole dans mon sommeil. Oui, la plupart des femmes ont déjà simulé l’orgasme. Oui, beaucoup de femmes ont accepté alors qu’elles n’en avaient pas envie. Ce n’est pas de la manipulation, c’est de la peur. Les femmes ont peur des hommes et à raison, puisqu’au moins la moitié d’entre eux ont déjà eu des comportements problématiques.

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Et quand je raconte ce genre d’anecdote à des amies, aucune n’a l’air choquée. Si une fois dans ta vie une femme t’as dis « non » pour coucher avec toi, que tu as insisté (même juste un peu) et qu’elle a fini par dire oui, tu fais probablement partie de ces 1 homme sur 2.

Est-ce que tu t’es déjà demandé comment savoir si elle est vraiment consentante ?

Quand on fait du sexe, on s’assure plusieurs fois que la personne est ok, aime ce qu’on fait, a envie de continuer. Mais surtout, on sait accepter le non. Un seul « non » devrait suffire à tout arrêter. Même en plein milieu d’un rapport. Même si vous vous êtes embrassé toute la soirée. Même si c’est le 3ème rencard et que vous avez l’air de bien vous plaire. Même si c’est une amie et qu’elle à confiance en toi. Même si c’est ta femme.

Et surtout, il faut changer vos habitudes. Non, ce n’est pas sexy de se « faire prendre » par surprise par son mec sans que ça était validé ensemble avant. Non, ce n’est pas excitant de se faire plaquer contre un mur par un homme qu’on a embrassé quelques fois pendant la soirée. C’est plutôt flippant en fait, et souvent on a peur de votre réaction si on vous repousse. Non, vos initiatives ne sont pas excitantes si elles n’ont pas été discutées avant. Non, on n’est pas dans un film (porno ou romantique, les deux exemples existent) où la femme est toute contente que son mec la force à le sucer sans lui demander son avis.

Aucune pratique n’est à proscrire, je suis contre tout tabou dans la sexualité (et dans ma vie en général d’ailleurs). Mais elles doivent toutes êtres consenties, discutées ensemble pour fixer les limites de chacun·es.

Le consentement doit être enthousiaste, éclairé, libre, révocable, spécifique, explicite.

Et on a le droit de changer d’avis avant, pendant l’acte ou d’un jour à l’autre. Les personnes qui ne sont pas capable d’accepter un « non » sans râler, insister quand même, ou que ce soit un motif de rupture font partie de la moitié des hommes qui ont déjà agressé ou violé. Le fait que tu ne saches pas faire la différence entre du sexe et un viol, c’est déjà un bon indice de quel moitié des hommes tu fais partie.

Est-ce que tu as déjà eu un rapport sexuel avec une personne qui avait trop bu, qui dormait, ou qui était inconsciente ?

Si une personne n’est pas dans son état normal, ou endormie, tu ne peux pas être savoir si elle est consentante. L’exception ici, c’est si elle t’a dit avant de s’endormir qu’elle aimerait que tu la réveilles ainsi, à condition qu’elle soit dans son état normal au moment où elle te l’a dit. Un baiser ou un « oui » alors qu’on ne tient plus debout, ce n’est pas du consentement. Une femme qui s’allonge dans son lit ce n’est pas une invitation, elle a juste envie de dormir. Un regard, un string ou une jupe ce n’est pas du consentement.

dimanche 9 octobre, le collectif @noustoutesorg a mis en scène un cimetière pour dénoncer le 101e féminicide de l’année et appeler le gouvernement à investir deux milliards d’euros chaque année pour lutter contre les violences faites aux femmes. Photo de Tiphaine B.

As-tu déjà négocié le fait de mettre la capote ? As-tu déjà retiré la capote pendant l’acte à l’insu de ta partenaire ?

Le fait de ne pas vouloir mettre de capote, c’est ne pas assumer tes responsabilités. Tu ne veux pas d’enfant ? Capote. Tu ne veux pas d’IST ? Capote. Si tu l’enlèves pendant l’acte, c’est du viol. Parce que ce pourquoi j’ai consenti c’est du sexe avec capote, pas sans.

Deux choses : La contraception, et les IST.

Moi j’ai une contraception alors que je ne suis féconde que 3 à 5 jours par mois. Toi, tu es fécond tous les jours de l’année. Fais l’effort de mettre une capote si tu ne veux pas d’enfant. Je sais que c’est moins agréable, moi aussi j’ai moins de sensations mais c’est une habitude à prendre et on s’y fait très bien. Le nombre d’homme que j’ai entendu se plaindre de leur ex ou leur copine qui « leur a fait un enfant dans le dos »… Si tu ne voulais pas d’enfant, il fallait gérer ta propre contraception. Même si ta copine en avait une, ce n’est jamais sûr à 100 %, et niveau égalité, c’est légèrement hypocrite de faire reposer la charge mentale sur la femme du couple.

La capote, c’est la protection la plus sûre contre les IST donc on ne peut pas y couper. Peu importe que tu me dises que tu es « clean », si tu me demandes de ne pas la mettre, je ne suis certainement pas la première. On met la capote, tant qu’on n’a pas fait les tests. Peu importe si tes tests datent de la semaine dernière, même si tu me montres le résultat. Entre temps, tu as pu avoir des rapports avec des personnes qui ont cédé à tes arguments anti capotes. On peut commencer le sexe sans capote après un certain temps de relation, de confiance, et surtout après avoir fait des tests (ensemble c’est le mieux). Si tu mets la pression sur ta copine pour arrêter la capote alors qu’elle n’est pas prête, tu prends le risque qu’elle accepte contre son gré. Et que donc, ce soit de la violence sexuelle.

Est-ce que pendant un rapport consenti, tu as fais une pratique sans demander son avis à ta partenaire ?

Ce qui m’a poussé à écrire ce texte aujourd’hui, c’est le fait que j’ai vu le sketch de Blanche Gardin où elle raconte qu’un homme avec qui elle était en train de coucher l’a sodomisée de force sans lui demander son avis, et quand elle s’est « éjectée contre le mur » il l’a forcée à continuer. Je me suis demandé : est ce que tout le monde se rend compte que ce qu’elle décrit là, c’est arrivé pour de vrai et qu’elle n’est pas la seule ? Que les humoristes se basent très souvent sur des anecdotes réelles de leur vie ? Est ce que des personnes n’y voit que de l’humour, et pas le fait qu’elle dénonce ce genre de choses ? Et que c’est pour elle une façon de dédramatiser ce traumatisme ?

Je m’explique. Il y a eu une période dans ma vie ou je multipliais les coups d’un soir, et je racontais régulièrement à mes ami·es les anecdotes les plus drôles. Ça faisait rire tout le monde à chaque fois, parce que ma manière de les raconter apaisait certains côtés glauques, ce qui a fait que je ne me rendais pas compte moi-même que la plupart étaient de l’ordre de la violence sexuelle.

Attention, mention explicite de scènes de sexe et de viol : Une fois je couchais avec un homme, on était en levrette et tout à coup, il a attrapé des menottes (sorties de je ne sais où), m’a attaché les mains et m’a sodomisée. Ça s’est passé en 3 secondes je n’ai rien vu faire. Je me suis extirpée de lui, retournée sur le dos en disant « Mais ça va pas non ?! », ce à quoi il a répondu « Je pensais que tu en avais envie ». Puis on a tout arrêté, il m’a détaché les mains, il s’est allongé à coté de moi dans le lit et m’a demandé « Même pas un petit doigt dans le cul ? ».

Cette anecdote peut paraître drôle, mais il m’a quand même sodomisé sans me demander mon avis, et en attachant mes mains dans mon dos ! Et ce n’est pas normal, c’est du viol. Parce que non, je n’en avais pas envie. Et non, ce n’est pas comme ça qu’on pratique la sodomie. On demande son avis à la personne, on prépare le corps à cette pratique, et on s’assure tout le long que la personne n’a pas mal, qu’elle est à l’aise et qu’elle prend du plaisir. Parce que c’est ça le but du sexe : que toutes les personnes qui y participent prennent du plaisir. Le sexe n’est pas sensé faire mal, pas même la première fois.

Autre exemple sur la sodomie sans consentement : Un de mes ex (que j’ai très vite viré de ma vie après cette révélation) m’avait dit que régulièrement, quand il couchait avec une femme, il « changeait de trou » – sans lui demander au préalable. Si elle disait que ça faisait mal, il continuait jusqu’à ce qu’elle arrête de se plaindre, et que ça, c’était pour lui une forme de consentement. J’espère que ça te choque autant que moi. Et ça ne s’arrête pas à la sodomie, mais à toutes les pratiques sexuelles du missionnaire au martinet. Si tu ne demandes pas avant et que tu n’as pas de réponse claire, c’est du viol.

Est-ce que tu as déjà laissé un de tes amis avoir ce genre de comportement ?

As-tu déjà écouté sans réagir une anecdote de ce genre qu’un de tes amis racontait comme si c’était un acte de virilité ? Si oui, tu es complice. Tu ne peux pas laisser passer ça si tu veux que ça s’arrête. Tu ne peux pas laisser tes amis violer et agresser en toute impunité. Tu ne peux pas les encourager à continuer si tu veux que tes amies/soeurs/cousines… arrêtent de se faire violer et d’avoir constamment peur, à raison.

Est-ce que tu t’es déjà considéré « friend zoné » ?

Pour rappel, ce qu’on appelle la « friend zone » c’est quand une personne (on va pas se mentir, c’est surtout des hommes) tombe amoureuse d’une autre personne (on va pas se mentir, c’est souvent des femmes) alors qu’elles sont amies puis que la première personne (l’homme donc) lui avoue ses sentiments (ou pas), se prend un râteau et est remis à sa place d’ami. Or je suis tombée sur une BD du compte Instagram « Ils abusent grave » qui parlait de la Fuck Zone (à lire, très intéressant et beaucoup d’humour !).

Et tout cela a fait ressurgir une anecdote vécue. Quand j’étais au lycée, j’ai rencontré un groupe d’amis composé principalement de garçons. On s’entendait tous très bien, et je suis vite tombée amoureuse de l’un d’entre eux, on est sortis ensemble tout allait bien. Mais au bout de quelques mois je me suis rendue compte qu’un autre ami de la bande était amoureux de moi, et a voulu me faire passer pour une briseuse de cœur. Cet ami ne m’avait jamais parlé de ses sentiments, mais était persuadé que j’en avais conscience et que je n’en avais rien à foutre. À l’époque, je n’avais pas le recul que j’ai aujourd’hui, et il s’est excusé entre temps de son comportement. Mais si ça devait m’arriver aujourd’hui, je dirais sûrement : « Non. Personne n’est doté d’un sixième sens qui nous permet de lire dans les pensées des autres et connaître leur sentiments. Mon copain m’a partagé ses sentiments, ils étaient réciproque, tant mieux. Tu ne m’en as pas fait part et de toute façon ils n’étaient pas réciproques, tant pis. Point. »

Si tu fais passer une femme pour une connasse cruelle parce qu’elle t’aurait friend zoné, c’est que tu fais partie de ces hommes qui ne peuvent pas une seconde montrer de l’intérêt et de la sympathie envers une femme sans avoir comme but de coucher avec elle. Et tu es un potentiel agresseur.

Est-ce que tu as déjà sifflé, klaxonné ou complimenté l’apparence d’une inconnue dans la rue ?

À cause de ces comportements répétés (en grande ville plusieurs fois par jour), on n’ose plus s’habiller comme on veut. Ma sœur, quand elle a besoin de régler la pression des pneus de sa voiture, elle vérifie sa tenue avant, et si elle est en jupe elle passe d’abord à la maison pour mettre un pantalon. Parce qu’elle a moins de remarques, de klaxon, et de mecs qui la reluquent en pantalon. Je n’ai pas dit qu’il n’y en avait pas, mais qu’il y en avait moins. On se fait suivre régulièrement. On a constamment peur de se faire reluquer, insulter, violer, frapper, cracher dessus. Parce que ça nous est déjà arrivé plein de fois.

Si une personne se fait mordre par un chien un jour, il y a de grande chances que cette personne ai peur des chiens après. Parce que le chien qui l’a mordu, elle le connaissait, elle avait confiance, il avait toujours été gentil. Alors imaginez sa peur des chiens qu’elle ne connaît pas après ça ? Surtout les chiens qui ne la lâchent pas des yeux dans la rue, ceux qui aboient quand elle passe, ceux qui la suivent jusque chez elle, ceux qui viennent lui demander des caresses.

Est-ce que tu as déjà remis en doute la parole d’une victime ?

Est-ce qu’en lisant/écoutant un témoignage sur le sujet tu t’es déjà dit « Oh, elle aurait pu se défendre, ou faire autrement, elle se victimise » ? Si oui, est-ce que tu comprends pourquoi on a autant de mal à porter plainte ? Pourquoi c’est si difficile de parler d’un évènement traumatique quand on a peur de se retrouver face à ce genre de réponse ? Pourquoi après avoir été remise en question, on est sujette à de l’amnésie traumatique ? Utiliser le mot « se victimiser », c’est échanger les rôles et ne pas prendre ses responsabilités, c’est remettre la faute sur la victime au lieu de l’écouter, la soutenir et l’aider à s’en sortir.

Attention, mention explicite de viol : J’ai été violée quand j’avais 19 ans, personne ne m’a crue. Mes meilleures amies de l’époque m’ont traitées de pute, mon copain (avec la complicité de mes amies) a monté un plan pour que son pote (le violeur) dorme chez moi pour voir si j’allais coucher avec lui, ce qui lui a permis de m’agresser une deuxième fois. Et mon cerveau a donc décidé d’oublier tout ça pendant 6 ans. Quand les souvenirs sont revenus, ce qui m’a le plus choqué c’est la manipulation autour de ces évènements, le fait que j’avais tellement confiance en mon mec et mes amies que je les ai crues plus que moi-même. Et aussi le fait que l’amie à qui j’en ai parlé 6 ans après m’ait crue sans me demander de preuve, ni m’insulter. La première règle à retenir, c’est d’écouter et se taire. Ne pas donner de conseils, ni pousser la personne à porter plainte si elle n’est pas prête. L’écouter sincèrement et lui montrer qu’on est la pour elle.

Est-ce que tu t’es déjà posé cette question à propos des femmes de ton entourage ?

Sachant qu’une femme sur deux en France a déjà subi des violences sexuelles, il y a au moins la moitié des femmes de ton entourage qui se sont faites violées et/ou agressées sexuellement. Je ne dis pas de poser directement la question, mais simplement de prendre conscience que oui, c’est partout et tout le temps et ça te concerne aussi dans un sens comme dans l’autre : Tu connais des personnes qui ont été victimes de ces violences, et tu es surement l’auteur de violences toi-même envers d’autres femmes, ou même certaines de ton entourage. Le fait de le reconnaître, d’en prendre conscience est certainement une sacré claque, mais c’est nécessaire pour comprendre les luttes féministes et arrêter le massacre.

Maintenant que tu as conscience de tout ça, tu veux sûrement que ça s’arrête ?

Tu veux agir pour aider les luttes féministes ? Voici quelques outils : les sources de ce que j’ai écrit aujourd’hui proviennent toutes du site internet noustoutes.org. Il y a des chiffres, des enquêtes, des formations.

> Sur les réseaux, je te conseille de suivre ces comptes : Noémie Delattre, Camille et Justine, La nuit remue Paris, Je ne veux pas d’enfant, Maedusa_Gorgon, Les héroïques, Ils abusent grave, Préparez-vous pour la bagarre, Klair fait grr, Pénélope Bagieu, Punchlinettes, Feminist, Simone média, Gang du clito, Nos alliés les hommes. Sur ces comptes tu trouvera aussi des recommandations de lecture, films, podcasts en story à la une.

> Et d’écouter ces podcasts : Le cœur sur la table, Les couilles sur la table, Entre nos lèvres, On s’tient au jus, Simone écoute, Filles de lutte, Un podcast à soi, Mansplainning.

> Et de lire ces livres : King kong théorie de Virginie Despentes, Mythes et Meufs de Blanche Sabbah, Sorcières de Mona Chollet, Les culottées de Pénélope Bagieu, BD de « Ils abusent grave » sur la FuckZone

> Et de regarder ces films/séries : Je ne suis pas un homme facile de Eleonore Pourriat (elle a aussi fait un extraordinaire court métrage : Majorité opprimée), Martin sexe faible par Juliette Tresanini et Paul Lapierre (disponible gratuitement sur Youtube), 13 Reasons Why de Brian Yorkey.

Photo de Samantha Sophia sur Unsplash

Pour conclure, je ne trouverais pas de meilleurs mots que ceux trouvés sur noustoutes.org : « Que signifie être un homme féministe ? Je dirai que cela signifie prendre conscience que l’organisation de notre société fait exister une multiplicité de petits et grands privilèges dont on bénéficie. Et que la première chose à faire est d’essayer au maximum d’éviter d’user ou d’abuser de cette situation. Souvent, notamment lorsqu’on aborde la question du sexisme ou des violences, cela veut dire de commencer par se taire et écouter. Laisser les femmes de son entourage raconter la vie sous sexisme, la vie sous violences. Et soutenir, du mieux qu’on peut. En prenant sa part, à égalité, des tâches du quotidien si on vit en colocation ou en couple avec une ou des femmes. En relayant la parole des femmes qui s’expriment. En veillant à ne pas reproduire de stéréotypes et en essayant de convaincre son entourage de faire pareil. (…) Parce que plus que notre confort personnel, ce qui compte, c’est la possibilité pour les personnes concernées par des violences de se retrouver pour militer et échanger sans la pression de devoir convaincre de l’utilité de la lutte. »

– Claire, lectrice de Mr Mondialisation


Photo de couverture de Tiphaine B. Journée Internationale contre les Violences faites aux Femmes et aux Minorités de genre, samedi 26 novembre 2022. Paris.

 

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