Saviez-vous que la crevette est l’un des produits de consommation les plus polluants au monde ? Pour cause, le petit animal vendu en grande surface fait un véritable tour du monde de près de deux semaines avant d’atterrir dans votre assiette. Tous exactement identiques, calibrés au millimètre près et sans vraiment de saveur, d’où viennent ces crustacés ? Arte lève le voile sur cette industrie dépendante de la mondialisation. 3 minutes suffisent pour comprendre l’ampleur de l’enjeu écologique.
Durant la semaine du 28 novembre au 5 décembre, la chaîne Arte a diffusé une série de 10 courts-métrages, plutôt déroutants, sous le nom de « Product ». Le concept est novateur. Il plonge le spectateur en immersion totale dans la chaîne de production de divers produits de consommation de masse. En se plongeant dans les yeux d’un produit, ces films retracent le parcours invisible des biens que nous consommons. À travers le carnet de route de bonbons, crevettes, textiles ou même des extensions de cheveux, ces images insistent particulièrement sur la distance, et donc pollution, des trajets parfois absurdes effectués par une même cargaison. Sans autre commentaire qu’un compteur kilométrique, Arte nous dévoile ainsi la face cachée de la mondialisation.
L’étonnant destin de la crevette grise
Dans cet épisode, la caméra se penche sur le parcours unique en son genre d’une crevette grise. On constate ainsi la distance phénoménale parcourue par le crustacé, la période de temps insoupçonnée avant consommation et le nombre d’étapes par lesquelles il va passer. Tri drastique, décortication, empaquetage… Autant de traitements qui éloignent le consommateur du produit original, limitent les coups en abusant des spécificités légales de chaque pays, tout en conservant un aspect le plus conforme possible lors de la vente.
Ainsi, nous découvrons que 13 jours se sont écoulés entre le moment de la pêche et le moment de la mise en vente en supermarché. 13 jours, un délai qui semble invraisemblable pour un produit frais issu de la mer. Une période qui s’explique notamment par de très longs trajets. La crevette grise, pêchée dans la Mer du Nord, va tout d’abord passer par l’Allemagne, puis effectuer pas moins de 6756 km à travers différents pays, dont le Maroc, pour finalement être commercialisées… En Allemagne !
Un comble qui nous rappelle qu’une telle division géographique des tâches n’est possible qu’en maintenant des écarts de richesses et de droits du travail entre régions du monde, permettant à certains d’être exploités là où d’autres sont consommateurs. Le produit se déplace donc de pays en pays, afin d’être le plus rentable possible pour les fournisseurs, au détriment de la qualité et pour un bilan écologiques dramatique.
La vidéo
Source : arte.tv