Les scandales alimentaires se succèdent et offrent comme un goûts de déjà vu. Après la crise au fipronil, loin d’être enterrée, le magazine 60 millions de consommateurs révèle, ce jeudi 24 août, avoir trouvé des traces d’oxyde de titane dans des gâteaux et des bonbons pour enfants. 100% des produits testés sont concernés.

« 100 % des bonbons et gâteaux que nous avons testés contiennent du dioxyde de titane sous forme nano. Contrairement aux dires des fabricants. » s’alarme le magazine 60 millions de consommateurs dans son communiqué. Les résultats d’une enquête de l’institut national de la consommation sont saisissants : dans l’ensemble des dix-huit variétés de gâteaux et de sucreries analysés, les chercheurs ont découvert des traces de cette nanoparticule dans l’additif E17. Selon les produits testés, le dioxyde de titane représente de 10% à 100% de l’additif présent.

Si la dangerosité de l’oxyde de titane questionne toujours, les industries agroalimentaires ont dans tous les cas l’obligation légale d’indiquer, au dos de leurs emballages, la présence de cette particule dans l’additif E17 s’il en est composé à plus de 10%. Selon 60 millions de consommateurs, aucune des denrées incriminées n’en mentionnait l’existence. Les marques industrielles, en détournant les règles, voudraient-elles éviter d’éveiller des craintes dans l’esprit des consommateurs ?

Que faut-il craindre ?

L’oxyde de titane est un élément présent dans de nombreux produits du quotidien, notamment pharmaceutique et cosmétique. Dans le secteur alimentaire, il sert avant tout à augmenter la blancheur, à fixer l’humidité ou à empêcher l’agglomération des poudres. Déjà classées, en 2006, dans le groupe des cancérigènes potentiels par le CIRC (Comité international de recherche contre le cancer), les nanoparticules d’oxyde de titane n’avaient pas été pour autant prohibées de l’industrie agroalimentaire. Le rapport du CIRC affirmait en effet que cette substance représentait seulement un risque sanitaire en cas d’inhalation comme c’est le cas, par exemple, pour la poudre de bois. De ce fait, la présence de cette nanoparticule dans la nourriture ne semblait pas inquiéter les différents experts.

Cependant, en 2017, une expérience a mis en branle cette évidence. Les chercheurs de l’INRA (Institut national de recherche agronomique) ont donné à des rats un additif E17, riche à 50 % en nanoparticules d’oxyde de titane, soit le taux moyen présent dans les aliments ingérés par l’homme. Au bout de 100 jours, les chercheurs ont observé une augmentation des lésions bénignes dans le côlon des rongeurs, entraînant des cas de polypes, phénomène encore jamais constaté jusque-là et remettant en cause les certitudes des chercheurs. Mais « d’autres études sont nécessaires pour confirmer ces premiers résultats. » estime l’association de consommateurs.

Suite à ces découvertes, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation avait vivement poussé le gouvernement, dans un rapport rendu le 4 avril 2017, à poursuivre les recherches sur les risques sanitaires liés à la présence de nanoparticules d’oxyde de titane dans différents produits alimentaires. Convoquant le principe de précaution, l’agence recommandait « de limiter l’exposition des consommateurs en favorisant des produits sûrs, dépourvus de nanoparticules ». Ces découvertes assez récentes démontrent un manque de recul vis à vis de la présence de cet élément dans notre alimentation et surtout celle des enfants.

Ce nouveau scandale alimentaire aura, on l’espère, le mérite de faire bouger les lignes en la matière, au moins, en matière d’affichage légal. Quand au sort qui attend les différents industriels mis en cause, le service de répression des fraudes a d’ores et déjà affirmé au journal l’Express qu’une enquête à grande échelle allait être menée… À suivre !

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– Tristan Barra


Sources : L’Express / 60 Millions de consommateurs / Anses

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