Et si on ne considérait plus les pneus usagés comme des déchets mais comme un moyen de construire des maisons ? Déjà exploitée dans le cadre des Earthship, cette idée tout aussi surprenante qu’innovante est appliquée en Colombie par la militante écologiste Alexandra Posada qui a appris à valoriser ces rebuts de la société de consommation.

Chaque année, 5,3 millions de pneus seraient jetés en Colombie, soit l’équivalent de 100 000 tonnes de caoutchouc abandonnées à leur sort. Délaissés le long des routes ou bien brûlés, ces pneus, dont on ne sait que faire, sont à l’origine d’importants problèmes de pollution. Afin de les résoudre, Alexandra Posada a eu l’idée originale de s’en servir pour construire des maisons dans la ville de Choachi située à une quarantaine de kilomètres de Bogota.

Inspirée par les Earthships, habitations destinées à l’autoconstruction initiées dans les années 70 par l’américain Michael Reynolds, Alexandra Posada construit des bâtiments en pneus remplis de terre et liés entre eux par des barres de fer. A la fois solide, lourd et flexible, le pneu permet à ces nouvelles habitations au design original de résister aux tremblements de terre qui sévissent régulièrement dans cette région montagnarde.

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Dans les mains de l’écologiste, ces déchets deviennent des briques éternelles. « On me fait cadeau de ces pneus car c’est un problème gigantesque que s’en débarrasser. Ils mettent des milliers d’années à se décomposer », explique la jeune femme aux journalistes de l’AFP. Par ailleurs, l’auto-construction constitue un outil puissant de résilience locale et d’indépendance des communautés qui manquent parfois de moyen pour subsister.

La terre capturée à l’intérieur des pneus va jouer le rôle de masse thermique importante. Une manière d’acclimater naturellement la maison quand les températures extérieures se font plus fraiches. Sous terre, les pneus ne peuvent émettre de composés polluants dans l’atmosphère. Également protégés de la pluie par le revêtement, le caoutchouc ne polluerait pas les sols. Une fin de vie bien plus écologique qu’un abandon dans une décharge à ciel ouvert.

Vidéo à l’appui, vous serez surpris par ces igloos charmants qui ne sont pas seulement composés de pneus mais aussi de bouteilles en verres recyclées qui constitueront la toiture, ou encore la baignoire… Une initiative surprenante qui inspirera les amoureux de l’habitat alternatif.


Sources : lemonde.fr / futura-sciences.com / Image à la une © AFP Photo, Eitan Abramovich

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