Faire ses courses de manière responsable et écologique, en évitant de multiplier les emballages plastiques inutiles ? C’est désormais possible dans la ville belge de Liège, après l’ouverture il y a quelques semaines de L’Entre-Pot, un magasin de vente en vrac qui se trouve en plein centre-ville. Marine, l’une des deux associées à l’origine du projet, a bien voulu nous accueillir et répondre à nos questions.

C’est au 6 rue du Palais à Liège que nous nous rendons pour découvrir L’Entre-Pot, un magasin de vente en vrac récemment ouvert par Marine et Caro. Depuis fin octobre, les deux porteurs du projet proposent une gamme entière de produits alimentaires qui ont la particularité de ne pas être emballés, avec un impact écologique nécessairement moindre.

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« Proposer un maximum de produits en vrac »

Quand on entre dans le magasin, on trouve sur la droite une rangée de pots remplis de pâtes les plus diverses, d’haricots en tout genre, de lentilles et d’autres légumineuses. À gauche quelques pots pour se servir en épices et un plus loin quatre récipients à partir desquels on peut directement remplir des bouteilles d’huile ou de vinaigre. Plus au fond, on trouve des fruits secs, du vin ou encore divers produits ménagers. Pendant que nous interrogeons Marine, les clients n’ont cesse d’entrer et de sortir. L’un est venu remplir ses bouteilles d’huile. L’autre s’approvisionne en pâtes, riz, farine et fruits secs. Un troisième, qui semble être un habitué, est directement venu avec ses bocaux en verre. Chacun choisit les quantités dont il a besoin afin d’éviter le gaspillage. À la caisse, Caro guide ceux qui ne seraient pas encore familier du concept…

Ici, on ne fait pas ses courses comme ailleurs. Pour Marine, « le retour à quelque chose de plus basique » est particulièrement important. D’ailleurs, pour décrire son magasin, elle préfère parler d’épicerie : « faire ses courses doit être un plaisir, pas une pénitence » explique t-elle . Et cela se sent : l’espace à l’intérieur n’est pas surchargé de produits et, par ailleurs, le client n’est pas non plus submergé visuellement par un flot de marques et de publicités aux couleurs agressives. « On est sur une très grosse majorité de produits bio » ou des produits locaux de petits producteurs « qui ne peuvent pas toujours payer une certification » explique Marine. Rares sont les produits emballés : c’est le cas des brosses à dents ou des confitures par exemple. Parmi les marques avec lesquelles L’Entre-pot coopère on trouve Belle Bulle, Agribio, Super Sec ou encore Lîdjeu. On est donc loin des grands noms de l’industrie et autres multinationales. Jusqu’ici, les réactions négatives sont rares : « une fois » depuis l’ouverture, « un client est rentré, a fait le tour » avant de déclarer que « ça ne l’intéressait pas » raconte Marine en rigolant.

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« La proximité est importante »

Caro et Marine se sont connues pendant leurs études de communication mais se sont perdues de vue une fois diplômées. Après quelques expériences professionnelles, notamment dans le domaine de la musique, Marine commence à s’intéresser de plus près à la problématique des emballages et à l’écologie de manière générale. Peu à peu, l’idée d’un magasin responsable et sans-emballage germe dans sa tête. L’idée prend des allures plus concrètes lorsque Caro et Marine se recroisent, un peu par hasard à une conférence de Béa Johnson, « la reine du zéro déchet », se souvient Marine. Tout s’accélère alors. En juillet 2016 Caro et Marine créent ensemble une société; le 28 octobre, elles ouvrent leurs portes aux clients.

Après quelques semaines, malgré le travail important qu’elles doivent fournir, le bilan est encourageant. « Nous rentrons dans nos prévisions » et « on a beaucoup de clients qui reviennent, avec leurs bocaux » note Marine avant d’ajouter que pour les clients « le vrac ce n’est pas compliqué. Il faut s’organiser certes, mais une fois qu’on est parti ça coule tout seul ». Pour pouvoir subvenir aux dépenses importantes de départ, elles ont fait appel à leurs fonds propres, un emprunt auprès de la banque éthique Triodos ainsi qu’un Crowdfunding. Ce dernier a fonctionné bien au delà de leurs espérances : 8000 euros ont été récoltés alors que l’objectif initial avait été fixé à 4000 euros. Les gens se sont mobilisés, bien au delà  « du cercle des amis et celui des amis des amis » !

Marine et Caro pensent déjà au futur : elles aimeraient proposer de manière régulière des ateliers à destination des clients sur des thèmes tels que le Furoshiki, « l’art japonais qui  consiste à emballer les objets » ou encore celui de la fabrication de lessive maison. Plus tard, comme elles ne vendent pas de produits frais pour le moment, elles imaginent pouvoir devenir « un point relais pour proposer des paniers de légumes bio ». La bonne nouvelle, c’est que ce type de magasin sans emballage fleurit un peu partout en Europe, offrant aux clients les plus conscients des enjeux planétaires une alternative viable et efficace.

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Toutes photographies @ Mr Mondialisation

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