Dans le domaine de la pâtisserie française, le « tout industriel » semble gagner du terrain. Avec les turbulences économiques que connait la France, beaucoup de professionnels renoncent à leur savoir faire pour devenir des commerçants relais de produits préfabriqués en usine. Quelques résistants tentent de garder la tête hors de l’eau avec du fait maison, mais leur prix ne rivalisent pas. Enquête sur deux mondes parallèles.

Comment s’assurer que votre croissant chaud du matin est bien « fait maison » ? Ce reportage signé France Télévision risque de vous mettre le doute. On y apprend qu’une grande majorité des pâtisseries vendues en pâtisserie serait du réchauffé industriel de produits conditionnés en usine. Trop de taxes, coût de la vie trop élevé ou appât du gain, la plupart des boulangers-pâtissiers se fourniraient sur catalogue. Même des restaurateurs prestigieux n’hésitent plus à s’afficher sur les barquettes de produits alimentaires usinés. Tricatel aurait-il donc gagné ?

Cette génération de la pâtisserie industrielle de basse qualité, où le goût est secondaire, entraine un nouveau filon : la pâtisserie de luxe. En effet, nombre de consommateurs découvrent avec stupeur qu’il n’y a plus  rien de traditionnel dans la majorité des produits qu’ils consomment. D’autres vont volontairement se tourner vers l’artisanat alimentaire comme lutte contre l’industrie triomphante. Émerge alors une toute nouvelle demande pour des produits de qualité mais forcément plus coûteux. Alors qu’il était coutumier au siècle dernier, le produit artisanal, fait main, avec des ingrédients de qualité, revient sous la forme d’un produit rare. Plus cher, à juste titre, celui-ci réclame un savoir-faire coûteux en temps et en ingrédients.

Dans un autre documentaire « la pâtisserie, tradition artisanale en voie de disparition ? » , Envoyé spécial se penche notamment sur le cas de « L’Éclair de génie » de Christophe Adam. Pour offrir un produit de qualité, fait main, il doit se spécialiser dans un seul type de produit mais d’exception. Le prix est de 2 à 3 fois plus élevés que son équivalent industriel. Mais comment encourager les consommateurs à mieux choisir si ceux-ci n’ont pas toujours les moyens de s’offrir ce type de produit luxueux ? Il apparait clair qu’entre le pas cher et le très cher, un juste milieu doit émerger où la qualité et le respect des traditions et de l’environnement serraient les nouvelles normes.


Sources : France TVINFO / France 5

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