C’est une information qu’apprécieront les amoureux d’une alimentation saine. Avec désormais 1,1 million d’hectares de cultures biologiques, la France arrive en troisième position des surfaces « bio » au niveau Européen. Un développement qui vient doubler l’Allemagne pour talonner l’Espagne et l’Italie.

La consommateur responsable

Le fait est remarquable, la France évolue doucement mais surement en matière de production bio. Le pays vient d’atteindre les 5,5% des surfaces agricoles libres d’intrants chimiques. En pratique, ce sont près de 2 000 producteurs qui viennent de s’engager, courant 2014, dans le biologique. Principales concernées, les cultures maraîchères et fruitières. On note également une évolution dans l’élevage bovin biologique qui demeure critiqué pour son poids environnemental.

La cause de cette évolution se trouve dans une demande croissante des consommateurs. De plus en plus de français consomment, même un peu, des produits issus de l’agriculture biologique. Les producteurs doivent donc s’adapter à l’évolution poussée par les citoyens. Le processus est lent, mais réel. Les choix de consommation influent de manière importante sur les actions des producteurs. Ainsi, le marché du « bio » a atteint 5 milliards d’euros en 2014 en France, en hausse de 10 % sur l’année, selon l’Agence Bio qui espère voir la France en deuxième place d’ici peu.

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Oui, mais…

Autre chiffre révélateur d’un profond changement, la production d’aliments biologiques (donc, sans intrants chimiques) a été multipliée par deux en cinq ans. C’est un mouvement éminemment positif, mais toujours marginal. 94,5% de la production française demeure de type conventionnelle. Une majorité écrasante qui bénéficie notamment de nombreuses subventions européennes. Les acteurs de l’agriculture conventionnelle comptent bien maintenir leur position dominante. A ce titre, notons que la France détient le record d’utilisation de pesticides en Europe. Une manne économique juteuse pour l’industrie agrochimique dont le lobbying est féroce si on en croit notamment Reporterre et Bastamag. Ce paradoxe ne semble pourtant pas émouvoir les nombreux critiques qui estiment que l’agriculture biologique n’apporterait rien de positif.

5,5% sans chimie ? C’est évidemment un chiffre bien trop faible pour offrir un véritable poids aux acteurs du bio. Chiffre toujours éloigné de l’objectif du plan Ambition bio, présenté en mai 2013 par le ministère de l’Agriculture, qui vise les 8% fin 2017. Cette production est, de plus, très mal répartie. La moitié de ces surfaces biologique est localisée au sud entre Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Aquitaine. De toute évidence, ailleurs dans le pays, l’agriculture conventionnelle fait de la résistance. Seul un changement global dans la mentalité des consommateurs pourrait faire céder un jour cette majorité écrasante. Le choix appartient aux citoyens.

En bonus, un épisode de « C’est pas sorcier » sur l’agriculture biologique :

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Source : Actuenvironnement / Le Monde.fr

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