Dans l’objectif d’alerter sur le gaspillage alimentaire, Baptiste Dubanchet a décidé de lancer un pavé dans la mare — ou plutôt, de lancer son pédalo dans l’Atlantique. À 29 ans, ce jeune aventurier plein de convictions a décidé de s’embarquer pendant 91 jours à bord de son navire écologiquement responsable pour une traversée risquée en solitaire. Son but ? Relier Paris à New York avec pour seule nourriture des denrées périmées et la force de ses jambes…

10 000 kilomètres de traversée

C’est un défi d’envergure que s’est lancé Baptiste Dubanchet, 29 ans, pour attirer l’attention sur le gaspillage alimentaire. Parti en janvier 2017, il a d’abord traversé la France, l’Espagne et le Maroc en vélo avant d’embarquer à bord de son pédalo pour sa grande traversée de l’Atlantique. Au total, ce sont plus de 10 000 kilomètres que Baptiste Dubanchet a parcouru, pédalant sur la terre ferme de Paris à Gibraltar, puis sur l’eau d’Agadir à la Martinique, avant de reprendre les routes goudronnées de Miami à New York à bord de son deux roues.

Source : La faim du monde, Baptiste Dubanchet

Si le défi paraît déjà de taille, le jeune homme ne s’est pas arrêté à une simple performance sportive : durant tout son périple, il ne s’est nourri que de denrées périmées ou destinées à la poubelle. Son objectif ? Attirer l’attention du public sur le gaspillage alimentaire, et notamment sur l’existence de la différence entre « date limite de consommation » et la « date limite d’utilisation optimale (DLUO) », toutes deux utilisées par les fabricants. À bord de son bateau, Baptiste s’est donc nourri de lentilles périmées depuis 2008, de grains de riz datant de 2011, et même de miel datant des années 60, sans menace pour sa santé. De quoi questionner l’important gaspillage que génère notre société de consommation, et son injonction à toujours acheter plus que nécessaire, mais aussi jeter ce qui est toujours comestible.

Arrivée à New York. Source : La faim du monde, Baptiste Dubanchet

Car en effet, aujourd’hui encore le gaspillage alimentaire reste un problème d’envergure mondiale. Chaque année, on estime qu’une famille de quatre personnes gaspille en moyenne 20 kilos de nourriture. Un chiffre qui reste révoltant, alors que 870 millions souffrent encore de la faim dans le monde et que 25 000 personnes chaque jour meurent de ne pas assez manger.

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DLUO, kézako ? 

En cause dans la perpétuation de ce gaspillage, on trouve, entre autre, une barrière psychologique instiguée notamment par les fabricants au travers des célèbres « dates limites de consommation ». Si certaines de ces dates sont naturellement à respecter pour des raisons élémentaires, notamment pour les produits frais périssables comme les produits laitiers ou la viande, les DLUO sont quant à elles bien plus arbitraires qu’il n’y paraît pour la plupart des produits de grande surface.

Présentes sur les paquets de riz, de pâtes, de chocolat ou encore de céréales, ces dates ont bien souvent une valeur indicative concernant l’évolution de la qualité du produit dans le temps. Il s’agit des dates imprimées sur les produits comportant la mention « à consommer de préférence avant », et qui, selon la nature des aliments, peuvent être dépassées parfois de plusieurs jours, semaines et, dans certaines cas, années, sans aucun danger pour la santé.

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Des aliments lyophilisés. Source : La faim du monde, Baptiste Dubanchet

C’est donc pour questionner l’utilisation de ces dates, et notre rapport à la consommation, que Baptiste Dubanchet a décidé de pédaler, et de lancer une pétition inscrite au sein de son projet « La faim du monde ». Réunissant déjà plus de 10 000 signatures, la pétition est adressée au parlement européen, chargé de la réglementation en cause dans l’impression de ces dates. Du côté des solutions possibles, Baptiste Dubanchet préconise aussi un plus grands recours à la lyophilisation des aliments, une technique qui pourrait permettre une plus longue conservation. En vidant les aliments de leur eau, c’est en effet la prolifération des bactéries que l’on empêche — et c’est le principe même de la lyophilisation, procédé moins couteux en énergie que le combo destruction/production de nouveaux aliments. Naturellement, Baptiste ne relativise pas pour autant d’autres sources communes de gaspillage, dont, à la source, l’industrie alimentaire responsable de 39% de celui-ci. Au niveau mondial, 1/4 de la nourriture produite est jetée sans avoir été consommée…

Baptiste dans une poubelle en Floride.

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