5 millions d’euros, c’est la coquette somme qu’a couté ce complexe résidentiel de luxe offert par un millionnaire chinois aux habitants de son village d’enfance.
La Chine est décidément un pays aux contrastes saisissants. On y trouve un florilège de nouveaux riches côtoyant une classe moyenne en pleine expansion mais aussi une misère extrême localisée et sans laquelle certaines usines ne pourraient pas tourner à plein régime. Sa croissance rapide (et ses inégalités latentes) va permettre à certains individus de sortir de la misère bien au delà des limites qu’ils pouvaient imaginer lorsqu’ils étaient des enfants.
C’est notamment le cas de Xiong Shuihua, élevé dans le village pauvre de Xiongkeng (province de Jiangxi) qu’il quittera pour une carrière dans la construction. Profitant de la vague de développement de la République Populaire, il va rapidement faire fortune et réinvestir ses capitaux sur les marchés. Mais une fois devenu multimillionnaire, il réalise qu’il ne sait pas quoi faire de tant de richesses.
« J’ai gagné tant d’argent que je ne sais quoi en faire, et je ne souhaitais pas oublier mes racines. J’ai toujours payé mes dettes et je voulais être certain que les personnes qui m’ont aidé quand j’étais jeune, ainsi que ma famille, soient remboursées. » déclare-t-il à la presse chinoise. Et c’est ce qu’il a fait, aidé de ses trois frères, en reversant une partie de leurs richesses à plus de 76 familles du village natal à travers la construction d’un quartier de luxe. Aussi loin que l’homme puisse se souvenir, les habitants du villages avaient le cœur sur la main et n’ont jamais cessé de l’encourager dans son parcours. Il fera une faveur à 18 familles proches de la sienne en leur offrant une villa encore plus spacieuse.
Les choses n’ont pas été faites à moitié. Non seulement le quartier résidentiel est de haute qualité, mais en plus, l’homme s’est assuré que les plus anciens du village n’auraient plus jamais faim de leur vie. Trois repas par jour leur seront donc offerts aussi longtemps qu’ils vivront. Une histoire qui aurait de quoi inspirer quelques belles fables.
Gardons cependant l’esprit critique, non pas envers ce geste libre et philanthropique, mais envers un système de redistribution des richesses qui, comme en occident et ailleurs, ne fonctionne pas idéalement. Faut-il attendre la bonne volonté d’une minorité d’individus riches pour offrir un niveau de vie décent aux populations les plus pauvres ? Est-ce ici un exemple de réussite ? ou d’échec ? Quid des dégâts sur l’environnement d’une industrie chinoise dont les règles environnementales sont probablement les moins respectées au monde ? A vous d’en juger.
Source : ecns.cn / TwistedSifter