Alors que les grands jeux internationaux étaient autrefois des symboles d’harmonie, de sportivité et d’union entre les peuples, ils sont, pour beaucoup, devenus les symboles d’une société de consommation débridée, d’un culte de la démesure et de veines vanités nationales autant que privées. Une folie des grandeurs qui laisse visiblement des traces dans le paysage comme en témoignent ces clichés d’anciens sites olympiques qui feraient rougir de jalousie Banksy et son Dismaland…
Chancres urbains aux relents apocalyptiques, nombre d’anciens sites olympiques furent laissés à l’abandon après la clôture des jeux. Malgré des sommes colossales, qui se comptent souvent en dizaines de milliards d’euros, investies dans quelques jours de jeux, nombre de ces sites ne réussissent pas leur reconversion, faute de moyens, de vision à long terme et surtout de visiteurs. Ces sites font au moins le bonheur des photographes et amoureux d’urbex, l’exploration urbaine de zones le plus souvent dévastées. Redécouvrons trois grands symboles de ces jeux, aujourd’hui laissés à l’abandon.
1. Relativement récents, les jeux de Beijing (Chine) sont particulièrement symboliques du caractère éphémère de l’évènement.
Image : REUTERS/David Gray
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Deux semaines de jeux et 11 028 athlètes. Le gouvernement chinois a investi près de 44 milliards (en dollars) dans les infrastructures.
Image : REUTERS/David Gray
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Pour l’évènement, le gouvernement chinois a fait fermer les usines environnantes, stopper les chantiers non terminés et instaurer une circulation automobile en alternance. Le ciel n’avait jamais été aussi bleu sur Pékin.
Image : REUTERS/David Gray
2. L’un des exemples les plus poignants est sans doute celui des jeux de Sarajevo en 1984.
Image : Darren Nisbett – © 2012 darkoptics.net
Image : REUTERS/Dado Ruvic
C’est la première fois que les Jeux d’hiver se tenaient dans un pays communiste.
Image : backpacksandbunkbeds.co.uk
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En 1992, la guerre éclate, faisant des dizaines de milliers de victimes. Le conflit endommage particulièrement les installations olympiques dont la plupart seront abandonnées après le conflit.
Image : REUTERS/Dado Ruvic
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Aujourd’hui, certains sportifs de l’extrême utilisent intelligemment l’ancienne piste de bobsleigh pour des courses de BMX.
Image : REUTERS/Dado Ruvic
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3. Voilà déjà plus de 10 ans, la Grèce organisait les J.O d’Athènes. 7 milliards d’euros vont être dépensés juste avant que « la crise » frappe le pays.
Image : AP Photo/Thanassis Stavrakis
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Aujourd’hui, la plupart des installations sont abandonnées. Suite à la crise, aucun plan de restructuration n’aurait pu être envisagé. Athènes est pourtant la ville mère « spirituelle » des Jeux Olympiques.
Image : AP Photo/Thanassis Stavrakis
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Alors, quelle solution contre la démesure systématique ? Rétablir des jeux durables dans une région déterminée de la planète ? Adopter une vision à long terme avec une obligation de réhabiliter les sites au profit de la collectivité ? Certains pays n’ont pas attendu. C’est notamment le cas de la Norvège qui a accueilli les Jeux olympiques d’hiver en 1952. Plus de 60 ans après, la principale piste de ski accueille toujours près d’1 million de visiteurs par an. Le site Londonien semble également avoir partiellement retrouvé vie. Même si de nombreuses structures restent inutilisées, 350 millions d’euros furent consacrés à la reconversion. Pour 2030, la zone devrait accueillir 11 000 logements supplémentaires, des bureaux, des écoles… Une nouvelle ville à part entière avec son propres code postal…
Rappelons enfin que le Brésil hébergera les Jeux Olympiques de 2016, à peine 2 ans après la Coupe du Monde de Football. 10 milliards d’euros furent investis dans la construction d’un complexe gigantesque au cœur de Rio. Non loin de là, les stades construits pour la Coupe du Monde peinent à trouver une utilité. Avec des couts d’entretien élevés, l’arena Mané-Garrincha, considéré comme le stade le plus cher au monde, sert à accueillir une foule de petits évènements comme des mariages ou des réunions d’entreprise. L’office des comptes nationaux a annoncé qu’il faudrait 1 000 ans pour rembourser le coût de ce stade.
Source : francetvinfo.fr / businessinsider.com / wikipedia.org / dailymail.co.uk