Elle envoie des lettres incisives et pleines d’humour aux services consommateurs des marques de la grande distribution, elle y raconte ses petits tracas, sa vie et surtout pose des questions perspicaces de consommatrice avisée telles que « Quelle est la quantité exacte d’unité d’alcool dans les chocolats Mon Chéri ? » ou encore  « Comment différencier les tics et les tacs dans les boites de Tic-Tac ?« . Son but caché est de questionner, de déranger et critiquer un système de consommation qui n’a plus de logique.

Qui ?

Lénervée bien sûr, la consommatrice qui n’a pas sa plume dans sa poche ! À travers son blog satirique, cette fausse « hystérique » s’est donné pour mission de taquiner les fameux « services consommateurs » des grandes marques avec des lettres satiriques contenant tout un tas de remarques et de questions plus loufoques les unes que les autres, écrites dans une prose soutenue et bourrée d’humour.

En voici un extrait, dans lequel notre consommatrice énervée se pose la question suivante :  D’où vient le « cœur de meule Président » ?

Mais une question, que je n’ai de cesse de retourner dans ma tête telle une marotte, me turlupine : d’où vient le cœur de la meule que vous nous vendez ? Provient-il d’une meule dont vous ne vous servez pas ? Si tel est le cas, pourquoi ne vous en servez-vous pas ?

Examinons la situation avec circonspection ! De deux choses l’une : soit vous fabriquez directement un cœur de meule mais il s’agit alors d’une aporie. Comment peut-on fabriquer seulement un cœur de meule ? Vous ne pouvez pas ! Quoi que vous produisiez, celui-ci aura toujours un cœur et ce dernier sera une partie de votre produit et non pas son intégralité. Vous n’aurez donc pas un cœur de meule mais une petite meule. Soit vous vous emparez du cœur d’une meule ayant un tout autre destin. Mais alors que faites-vous du reste de la meule une fois son cœur retiré ? Du fromage râpé ? Dans ces circonstances, estampillez-vous votre fromage râpé comme n’étant fabriqué qu’avec le contour de votre meule ?

livecheap1Rire, mais surtout critiquer !

Si la plupart des lettres sont à visée purement humoristique, telles que par exemple, « l‘eau finement pétillante qui ne pétille pas assez finement » ou encore le « plateau à l’intérieur des bocaux de cornichons qui ne permet pas de récupérer les petits grains de moutarde« , d’autres lettres en revanche ont un peu plus de fond et sont plus incisives envers les marques.

On peut, par exemple, citer cette lettre visant une grande marque de briquets impossibles à recharger et évoquant clairement un phénomène d’obsolescence programmée : « Cette régularité m’a alors fait découvrir votre tour de prestidigitation qui consiste à rendre vos produits jetables. En effet, vous vendez deux types de briquets. Le premier s’apparente à deux pierres que l’on frotte en vue de créer une étincelle. Celui-ci ne dispose d’aucune prise femelle pour être rechargé en gaz. Le deuxième, toutefois, dispose de cette prise, mais alors le système d’ignition par arc électrique, en définitive, finit toujours par se gâter. Je constate donc qu’il vous est impossible de nous fournir, dans l’une ou l’autre catégorie, un produit pouvant être gardé sur le long terme et rechargé par nos soins. » On retiendra également cette lettre destinée aux bâtonnets de surimis qui ont une composition plutôt éloignée des traditionnels surimis japonais en plus d’un impact écologique catastrophique.

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Notons que la plupart des services consommateurs jouent le jeu et répondent tantôt par des lettres sérieuses, tantôt par des lettres au second degrés. « Regrettant de n’avoir pu convaincre de la qualité de nos produits (à laquelle nous attachons le plus grand soin) ni votre hôte, ni même la truffe délicate de Minouchette, nous espérons que ces précisions vous auront été utiles et vous adressons nos plus cordiales salutations. » répondait le fameux producteur de surimis.

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Cette démarche originale, légèrement subversive et toujours drôle a le mérite de nous rappeler que les marques de la grande distribution, aussi critiquables soient-elles, mettent à disposition des consommateurs des services de réclamations qu’il ne tient qu’à nous de contacter en cas d’insatisfaction sur un produit…ce qui, dans l’agro-alimentaire, ne manque pas d’arriver.


Mise à jour du 10 octobre 2015 :

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Source : lenervee.com / Interview réalisée par mrmondialisation.org

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