Le 29 décembre dernier, à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulles, la douane française a saisi pas moins de 170 tortues étoilées de Madagascar (Astrochelys radiata). Ces tortues étaient dissimulées en dessous et au fond de caisses contenant des concombres de mer. Les conditions de transport dans lesquelles elles se trouvaient ont été tellement difficiles que 15 d’entre elles sont mortes pendant le trajet. En effet ces tortues étaient enveloppées de scotch pour les maintenir.
Les tortues étoilées de Madagascar, extrêmement menacées, font l’objet d’une protection à l’annexe I de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction). Ce qui veut dire que leur commerce est parfaitement interdit et illégal. Mais à plus de 200 euros l’unité, certains n’hésitent pas à braver les règles au détriment de l’espèce (détails légaux de la CITES).
Une fois saisies, ces tortues ont été confiées au Village des Tortues à Gonfaron dans le Var. Un second transport aussi rapproché aurait été dangereux pour leur survie. Les tortues pourraient cependant regagner Madagascar mais pas avant plusieurs années. Herilala Randriamahazo, le coordinateur de l’Alliance pour la survie des tortues, appelle à ce que celles-ci soient rapatriées à Madagascar car « elles font partie du patrimoine de Madagascar ». Les tortues étoilées peuvent vivre jusqu’à 100 ans mais les spécialistes en matière de conservation estiment qu’elles pourraient avoir totalement disparues d’ici une cinquantaine d’années.
Le Var est également le dernier bastion d’une autre tortue extrêmement menacée : la Tortue d’Hermann, une tortue terrestre menacée par l’urbanisation et les incendies. La Réserve naturelle nationale de la Plaine des Maures qui a été créée en 2009 constitue une protection pour ce type de tortue qui peut ainsi évoluer dans un espace où sa biodiversité est préservée.
La saisie des tortues étoilées de Madagascar en vidéo
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Il est important de rappeler que le trafic d’animaux sauvages est le troisième plus gros trafic au monde après celui des armes et de la drogue. Les tortues sont particulièrement ciblées par ce trafic qui constitue une véritable mafia organisée.
On rappellera que l’activiste costa ricain Jairo Sandoval Mora est mort assassiné à l’âge de 26 ans alors qu’il tentait de protéger des tortues marines dans un centre de sauvetage, au Costa Rica. Loin de la fiction, les tortues (ainsi qu’une foule d’espèces animales) nécessitent plus que jamais l’action de femmes et d’hommes engagés.
Sources : Le Monde / IFAW / 20minutes / Reserves Nationales de France / Planetoscope / L’express