Encore trop souvent invisibilisées, les femmes existent pour dans l’histoire scientifique. Pour leur rendre honneur, nous avons dressé la liste de 20 femmes qui ont largement contribué à différentes disciplines scientifiques.
Alors qu’aujourd’hui encore, à travers le monde, les femmes restent en retrait dans les domaines scientifiques en dépit de leurs brillants résultats, ériger des modèles auxquels s’identifier reste une mission primordiale pour inspirer les générations à venir.
Voici donc 20 portraits de femmes qui excellent dans leur domaine, des bureaux de la NASA aux laboratoires qui ont vu quelques unes des plus grandes découvertes scientifiques des temps modernes.
1. Jane Goodall
Jane Goodall, née en 1934, la plus célèbre scientifique des primates de l’histoire, est réputée pour son travail avec les chimpanzés et comme une championne de la défense des droits des animaux. Et, du haut de ses 83 ans, Goodall n’a pas fait que travailler à l’abri dans son laboratoire : elle a grimpé aux arbres afin d’imiter le comportement des chimpanzés en Tanzanie pour gagner leur confiance et les étudier dans leur habitat naturel. Un travail à l’implication capitale dans la compréhension des primates, et donc leur protection.
2. Elizabeth Blackwell
Elizabeth Blackwell (1821-1910) a été la première femme diplômée de l’école de médecine aux États-Unis, la Geneva Medical College dans le nord de l’État de New York. Par la suite, elle est devenue militante pour la santé des femmes pauvres et a été jusqu’à fonder une école de médecine pour les femmes en Angleterre.
3. Marie Curie
La scientifique d’origine polonaise (1867-1934) a étudié à la Sorbonne, où elle est devenue cheffe du laboratoire de physique au début des années 1900 — alors que très peu de femmes enseignaient la science dans les universités européennes — et a été pionnière de la recherche sur la radioactivité. Elle et son mari ont gagné ensemble le prix Nobel en 1903. En 1911, elle obtient un second Prix Nobel, cette fois-ci en chimie, pour ses travaux sur le polonium et le radium.
4. Mae C. Jemison
Mae C. Jemison, née en 1956, est la première astronaute afro-américaine. En 1992, elle est devenue la première femme noire à voyager dans l’espace en tant que membre d’équipage sur le vaisseau spatial Endeavour. Avant d’entrer dans le programme spatial, elle était médecin, et a notamment servi auprès du Corps de la paix en Sierra Leone et au Libéria.
5. Tiera Guinn
Née en 1995, à seulement 21 ans, et alors qu’elle n’avait même pas encore obtenu son diplôme universitaire, Tiera Guinn officiait déjà auprès de la NASA. En juin 2017, elle a obtenu un diplôme scientifique en génie aérospatial au Massachusetts Institute of Technology.
Désormais ingénieure en aérospatial chez le constructeur aéronautique Boeing, Tiera Guinn fait partie des personnes qui travaillent sur le Space Launch System en 2015 (programme devant à terme mener les astronautes sur Mars).
6. Jennifer Doudna
Jennifer Doudna, née en 1964, est une professeure américaine de biochimie et de biologie moléculaire. Elle a contribué à la mise au point du CRISPR, une méthode d’ingénierie génétique qui pourrait, entre autre, participer à l’éradication ou au traitement de l’anémie falciforme, de la mucoviscidose, de la maladie de Huntington et du VIH. Elle a reçu le prix Nobel de chimie en 2020.
7. Katherine Freese
Katherine Freese, née en 1957, est une astrophysicienne et professeure de physique américaine. Elle est pionnière dans l’étude de la matière noire, y compris l’étude des « étoiles noires » dans l’univers, un phénomène qui n’a jamais été observé directement par l’humain. Elle est directrice de Nordita, un institut de physique théorique à Stockholm.
8. Rachel Carson
Dans les années 1960, la voix d’une spécialiste en sciences environnementales est parvenue à se faire entendre jusqu’à devenir un élément central de la culture et de la politique américaines : celle de Rachel Carson (1907-1964). Son livre, Printemps silencieux, a mis en garde contre les dangers des pesticides et des produits chimiques pour les humains, les plantes et les animaux, et a marqué l’histoire environnementale.
9. Maria Goeppert Mayer
Migrante allemande aux États-Unis qui a étudié à Johns Hopkins pendant la Grande Dépression, Maria Goeppert Mayer (1906-1972) a persisté dans ses études, même lorsqu’aucune université ne voulait d’elle, et est parvenue à devenir physicienne-chimiste. Sa contribution la plus célèbre est la découverte de la coquille nucléaire du noyau atomique, pour lequel elle a remporté le prix Nobel en 1963.
10. Sara Seager
À l’époque où les femmes ont pu accéder aux formations scientifiques à l’université, le « système solaire » avait déjà été assez bien cartographié. Mais Sara Seager, astronome et planétologue canado-américaine, née en 1971, a découvert 715 planètes à elle seule avec le télescope spatial Kepler, une contribution remarquable à la compréhension moderne de l’espace.
11. Sau Lan Wu
La physicienne Sau Lan Wu, née en 1940, s’est notamment penchée sur les particules en découvrant les quarks et les gluons, puis a changé le cours de l’histoire scientifique en aidant à découvrir la particule du boson de Higgs.
12. Rosalind Franklin
Rosalind Franklin (1920-1958) était une biophysicienne britannique. Connue pour son travail révolutionnaire de découverte de l’ADN, ainsi que la compréhension des rayons X et de la structure moléculaire, elle a largement contribué à changer nos perceptions du génome humain.
13. Gertrude Elion
Autre lauréate du prix Nobel, Gertrude Elion (1918-1999) était biochimiste et pharmacologue. Elle a développé des médicaments pour traiter la leucémie et prévenir le rejet en cas de greffe rénale.
14. Vera Rubin
Vera Rubin (1928-2016), astronome américaine, a prouvé que la matière noire existait dans l’univers en concluant que des sources de gravité invisibles tiraient les planètes et les étoiles dans certaines directions. Elle a reçu la Médaille nationale de la science en 1993, décernée par le président Clinton.
15. Barbara McClintock
Barbara McClintock (1902-1992), scientifique américaine, considérée comme l’une des plus éminentes cytogénéticiennes du XXe siècle, a remporté le prix Nobel en 1983 pour ses études sur la composition génétique du maïs et plus particulièrement sur sa découverte de la transposition génétique, ou la capacité des gènes à changer de position sur le chromosome.
16. Maria Telkes
En 1947, la physicienne Dr Maria Telkes (1900-1995) coopéra avec l’architecte Eleanor Raymond pour mettre au point la toute première maison entièrement chauffée à l’énergie solaire. Elle utilisa alors un produit chimique qui permettait de cristalliser et de garder la chaleur, qui était ensuite renvoyée de façon à maintenir la température constante à l’intérieur de la maison.
17. Shirley Ann Jackson
La physicienne théorique Dr Shirley Ann Jackson, née en 1946, a été la première femme noire titulaire d’un doctorat. Diplômée du MIT, elle a participé à un effort de recherche révolutionnaire dans les années 1970 qui a permis à d’autres d’inventer le télécopieur portable, le téléphone à touches, les cellules solaires, les câbles de fibre optique, l’identification de l’appelant et l’appel en attente.
18. Stephanie Kwolek
En 1965, la chimiste Stephanie Kwolek (1923-2014) a inventé une fibre légère cinq fois plus résistante que l’acier. Initialement conçue pour les pneus de voiture, le kevlar est résistant aux flammes et à la corrosion et est utilisé dans les gilets pare-balles, les skis, les casques de sécurité, les engins de randonnée et les câbles de ponts suspendus, sauvant ainsi des milliers de vies depuis son invention.
19. Murray Hopper
Informaticienne américaine et contre-amirale de la marine américaine, Grace Murray Hopper (1906-1992) a été l’une des premières à programmers l’ordinateur Harvard Mark I et a inventé le premier compilateur pour un langage de programmation informatique. Elle a popularisé l’idée de langages de programmation indépendants de la machine, ce qui a conduit au développement de COBOL, l’un des premiers langages de programmation de haut niveau. Elle a également popularisé l’utilisation du terme bug en référence aux défaillances de logiciels informatiques ou matériels.
20. Hedy Lamarr
Hedy Lamar (1914-2000) invente en 1941 le système de communication sans fil « Spread Spectrum ». Icône de cinéma et de théâtre, elle a donc participé à l’invention de l’ancêtre du Wi-Fi. Grâce à cette invention, la technologie sans fil est née. Ce type d’invention a cédé la place à la vague de technologie que nous avons vue aujourd’hui, comme les téléphones cellulaires et les télécopieurs.
En conclusion ?
En France, 70 % d’une génération de filles obtient le bac contre 59% des garçons. Et pourtant, 42% des garçons titulaires d’un bac S vont se tourner vers un diplôme d’ingénieur, contre 18% des filles… Le préjugé selon lequel les sciences ne seraient pas pour les filles semble donc se perpétuer. Comment cela se manifeste-t-il ?
Les neurosciences ont démontré que le cerveau humain n’a pas vraiment de sexe. 90% de ses connections se construisent progressivement durant le développement sur base des influences sociales, de la famille, des structures de la société, de la culture, des publicités, etc… C’est donc la société elle même qui perpétue un modèle qu’il est très difficile à décoloniser.
– Mr Mondialisation