L’IMMP (International Marine Mammal Project), une association vouée à la protection des mammifères marins à travers le monde, a récemment révélé une affaire peu joyeuse concernant la capture illégale d’une trentaine de dauphins sauvages au large des îles Salomon. Après une lutte acharnée avec les autorités, l’intervention du gouvernement des îles, ainsi qu’une intervention policière, sont cependant parvenues à sauver les animaux du sort funeste qui leur était réservé par leurs ravisseurs.

30 animaux capturés de manière illégale

L’IMPP, qui protège depuis plus de 30 ans les mammifères marins par son action auprès des collectivités mais aussi au travers d’opérations coups de poing auprès des animaux en danger, a révélé début octobre qu’une trentaine de dauphins avaient subi une capture au large des îles Salomon, dans le Pacifique, en violation des lois en la matière. Ainsi, selon IMPP, les dauphins ont été conduits jusqu’au rivage des provinces à l’Ouest du pays, dans un processus de capture inhumain qui rappelle celui de la chasse au rabattage en vigueur à Taiji, au Japon. Ils ont ensuite été transportés par bateau vers des enclos plats et peu profonds sur l’île de Bungana au large de Honiara, la capitale des îles Salomon, en attendant leur commercialisation comme une vulgaire marchandise.

La chasse au rabattage, utilisée pour la capture des dauphins vivants, est une technique barbare qui consiste à repérer les groupes de dauphins au large, à les encercler de plusieurs bateaux et à exercer un barrage sonore (à l’aide de coups de marteaux portés sur des tubes métalliques) afin de les mener jusqu’aux côtes. Les mammifères sont alors pris au piège. À Taiji, dans un petit village japonais, la majorité d’entre eux sont alors massacrés dans des conditions insoutenables. Ils sont alors destinés à la consommation locale quand les plus beaux spécimens sont revendus à des delphinariums. Un commerce très lucratif, qui justifie les moyens déployés par les syndicats et lobbies locaux de pêche au dauphin pour contrer les législations.

Le commerce et la captivité : motivations principales des ravisseurs

L’IMPP suspecte, certainement à raison, que les ravisseurs aient eu en tête de revendre les animaux ainsi capturés. Cette capture illégale aurait en effet pu mener à l’exportation des mammifères vers des pays où l’on paierait cher pour leur captivité, à nouveau à des fins de profit. L’industrie de la captivité dans les pays riches comme Singapour est en plein essor. On y assiste à la création de marchés lucratifs pour les dauphins sauvages et les baleines, souvent exploités dans des aquariums, parcs aquatiques et autres, qui participent de l’attractivité touristique d’un pays ou d’une région.

La Chine, également, récemment fait des vagues en tentant d’importer des centaines de mammifères marins. Ceux-ci auraient été capturés dans les eaux côtières de la Namibie dans des conditions opaques. Un braconnage loin des yeux, difficile à localiser et contrer. Des orques, ainsi que de grands dauphins, auraient été visés pour une exploitation lucrative en captivité.

Capture aérienne d’un groupe de dauphins surfant sur les vagues / source

Une législation strictement appliquée

L’enquête menée par l’association a été transmise au gouvernement des îles Salomon. Le ministère des Pêches des Îles Salomon, dirigé par le secrétaire aux pêches intérimaire Ferral Lasi, a alors pris la question très au sérieux. Plus tôt cette semaine, le ministère a indiqué que les captures révélées par l’association étaient en violation flagrante des lois des Îles Salomon. Les dauphins capturés dans les provinces de l’Ouest et dans les enclos de l’île de Bungana ont quant à eux été relâchés dans l’océan. Lasi a suggéré qu’une action en justice pourrait être intentée contre les personnes impliquées dans les captures.

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Les îles Salomon étaient auparavant au centre de ce commerce mondial et assassin des dauphins vivants. Cependant, une forte pression internationale a convaincu le gouvernement d’instituer une interdiction totale de délivrer des permis pour la capture et l’exportation de dauphins. L’IMPP, présent dans les îles Salomon depuis plus de 15 ans, estime que l’interdiction de capture des dauphins est essentielle à la survie des populations locales de dauphins. « La libération de ces dauphins captifs dans l’océan est une très bonne nouvelle et nous félicitons le ministère des Pêches, la police de Salomon et d’autres parties du gouvernement des Îles Salomon pour avoir résisté contre le commerce inhumain et horrible des dauphins vivants», a déclaré David Phillips, président de l’association.


Sources : Ecowatch.com / SeaSheperd.fr / HuffingtonPost.com

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