À l’approche de Noël, vous pourriez être tenté de faire plaisir à un proche en lui offrant un chien ou un chat sous le sapin. Une mauvaise idée selon les associations animales, qui rappellent que l’adoption d’un animal de compagnie doit être une décision mûrie et réfléchie afin d’éviter les abandons. Explications.
Dans quelques jours, des millions de familles vont se rassembler pour fêter Noël. Petits et grands partageront un moment convivial autour d’un bon repas et il sera ensuite temps d’ouvrir les cadeaux tant attendus. Au pied du sapin, on peut trouver de nombreux objets qui feront plaisir à coup sûr comme des jouets, des livres, des vêtements ou encore des bijoux, qui plus est quand le choix est au plus éthique !
Cependant, il existe un cadeau très tentant et a priori bien intentionné que l’on ne doit pas offrir à Noël : un animal de compagnie. Cette année, de nombreuses associations animales se mobilisent contre cette tendance. En effet, certaines personnes veulent faire plaisir à leur proche en leur offrant un chiot ou un petit chat, ce qui peut avoir plus de conséquences négatives qu’on ne l’imagine…
“Une vie ne s’offre pas”
Les associations et refuges qui prennent soin des animaux sont unanimes : un animal de compagnie n’est pas un cadeau de Noël.
“L’animal n’est ni un jouet ni un cadeau »
“L’animal n’est ni un jouet ni un cadeau. Quand on reçoit des personnes qui aimeraient adopter un chiot ou un chaton, ou peu importe l’animal, pour offrir à Noël, on leur explique qu’il est important que la personne avec qui l’animal va vivre vienne sur place en personne et qu’elle soit au contact de celui-ci. C’est un acte responsable”, affirme la Société protectrice des animaux (SPA) du Gers, selon La Dépêche.
En effet, il est important que le propriétaire de l’animal vienne le rencontrer en personne avant de l’adopter, afin de créer une bonne entente entre les deux. De cette façon, l’adoption d’un animal ne peut pas être une surprise pour la personne qui le reçoit : il est nécessaire que ce soit une rencontre consciente.
“L’adoption d’un animal doit être mûrement réfléchie. On ne peut pas choisir un animal pour quelqu’un d’autre. Cela ne doit pas être un coup de cœur, ni un cadeau. Adopter un animal c’est pour toute une vie, il faut qu’il y ait quelque chose qui se crée”, martèle Cahterine Bailleux, responsable de la SPA d’Orgeval, à BFMTV.
Les responsabilités de l’adoption
Adopter un animal de compagnie implique de grandes responsabilités. Si vous choisissez d’adopter un chien ou un chat, vous devrez vous projeter et vous mettre en tête que vous devrez vous occuper de son bien-être tout au long de sa vie, soit entre 10 et 20 ans.
« Les plus petits vont être très enthousiastes au début, les premiers jours, et après quand il va y avoir une grosse averse en février, il n’y aura plus de balade”
“Une vie ne s’offre pas, surtout pour les enfants. Les plus petits vont être très enthousiastes au début, les premiers jours, et après quand il va y avoir une grosse averse en février, il n’y aura plus de balade”, a déclaré Alain Guerri, éducateur dans un centre canin, à La Dépêche.
En plus de cela, adopter un animal demande un certain budget. Si vous offrez un chat ou un chien à quelqu’un, comment être sûr que cette personne aura assez d’argent pour s’en occuper convenablement ?
Selon des estimations effectuées par la SPA du Gers, il faut dépenser une cinquantaine d’euros par mois pour nourrir un chien de 20 kg avec des croquettes de qualité. Comptez ensuite les frais vétérinaires qui impliquent les traitements vermifuges, antiparasitaires, la stérilisation, la vaccination et la guérison des maladies. Tous ces examens demandent un budget important qui peut s’élever à plusieurs centaines d’euros. Ce budget, même envisageable dans les faits, doit avoir été conscientisé par la personne concernée avant d’adopter.
« Un chat n’est pas un jouet, ce n’est pas une peluche. C’est à vie »
“Les gens, principalement en période de fêtes, viennent adopter un chat pour quelqu’un d’autre. Ce sont soit des surprises, soit des cadeaux. On a peur que les gens n’en veuillent pas, que ça se passe mal chez eux et qu’ils nous les ramènent pour un abandon. Un chat n’est pas un jouet, ce n’est pas une peluche. C’est à vie. L’adoption doit être un acte réfléchi, ça ne se fait pas comme ça. On a plus d’abandons l’hiver, après les périodes de fêtes”, regrette Léa Meilleroux, soigneuse chatterie, à France 3.
Des abandons toujours plus nombreux
Si les associations alertent autant à ce sujet à l’approche de Noël, c’est avant tout pour éviter les abandons d’animaux, de plus en plus nombreux. En France, environ 60 000 animaux sont abandonnés chaque année. Selon des chiffres de la SPA, 44 844 animaux abandonnés ou maltraités ont été recueillis dans les refuges de l’association en 2023.
Pour limiter le nombre grandissant d’abandons d’animaux, des mesures ont récemment été prises en ce sens. D’après la loi contre la maltraitance animale de 2021, il est désormais interdit de vendre des chiens et des chats en animalerie. Les ventes d’animaux en ligne sont également plus encadrées.
Pour rappel, les animaux sont considérés comme des “êtres vivants doués de sensibilité” selon l’article 515-14 du Code Civil. D’après le site du Ministère de l’Agriculture, l’abandon d’un animal est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Un acte de cruauté qui vous coûtera cher mais qui impactera également l’animal concerné.
Abandonné, il souffrira de séquelles psychologiques. Traumatisé par son abandon, il aura du mal à reprendre confiance en lui et à aimer de nouveau. Malheureux et apeuré, il lui faudra du temps pour retrouver une nouvelle famille.
Pour toutes ces raisons, il est essentiel de bien réfléchir avant d’adopter un animal de compagnie. À Noël, évitez d’offrir un chien ou un chat à vos proches pour limiter les abandons. Il existe de nombreux autres cadeaux qui feront plaisir à coup sûr, notamment un don à une association de défense des animaux !
Pour Noël, pensons aussi aux Furoshiki : l’alternative japonaise aux papiers cadeaux jetables, une manière indirect de préserver l’environnement et, donc, sa faune de la pollution plastique !
– Lisa Guinot
Image d’entête @Pexel