À Aubais, un groupe de citoyen.ne.s souhaite reprendre son destin en main. Ensemble, ils ont décidé de s’engager de manière positive dans un projet d’avenir, celui de la construction d’un parc solaire citoyen. Les Survoltés d’Aubais – du nom de leur association – espèrent que l’installation sera capable de fournir ses premiers kilowatts d’ici quelques mois.
Sur l’ancienne décharge municipale d’Aubais, un village qui se situe entre Nîmes et Sommières dans le Gard, un parc solaire verra bientôt le jour. Avec mille panneaux, la puissance totale du parc sera de 249 kwc, et sa production estimée à 360.000 kwh/an, ce qui représente la consommation d’environ 150 foyers. La particularité du projet, c’est d’avoir été entièrement initié par des citoyens, dont l’objectif est de se réapproprier collectivement les moyens de production énergétiques. « Notre territoire bénéficiera d’une aura résolument tournée vers l’avenir si nous unissons nos forces » nous explique Thomas Marty, l’un des membres des Survoltés.
Gagner en résilience en se réappropriant la production énergétique
Les origines du projets remontent à 2011, lorsque quelques habitants se mobilisent contre les gaz de schistes. Critiquer, c’est bien ! Mais proposer une alternative énergétique, c’est mieux. Rapidement, le groupe décide de prolonger cet engagement et de réfléchir ensemble aux moyens d’entamer une transition écologique au niveau local. Au fil des discussions, émerge l’idée qu’il serait possible « de transformer cette énergie de lutte [contre les gaz des schistes] en un projet positif pour [l’]environnement ». C’est ainsi que les habitants ont entamé une réflexion sur l’énergie et décidé de porter en commun un projet de parc solaire. Le projet « n’aurait certainement pas vu le jour sans l’aide précieuse d’Enercoop (seul fournisseur d’énergie 100% renouvelable en France) et de l’ADEME pour l’étude de la faisabilité technique et financière » tient à souligner Thomas Marty.
Le projet, qui a été mené en toute indépendance vis à vis des banques, a un coût total estimé à un peu moins de 330.000 euros. Une partie des investissements sera porté par les citoyens eux-mêmes (163.000 euros). Par ailleurs, le projet sera soutenu à auteur de 50.000 euros par Énergie Partagé, bénéficiera de 17.000 euros d’aides d’Enercoop et de Luxe et d’une subvention de la région Occitane à auteur de 100.000 euros. Cette dernière subvention a été accordée parce que le projet a été l’un de 11 lauréat primés en 2014 par la Région, en partenariat avec l’ADEME. Au « plus grand regret » du groupe cependant, le projet ne se fait pas directement en partenariat avec les collectivités locales.
Dynamique citoyenne locale
La dimension environnementale et l’indépendance énergétique ne sont pas les seuls aspects du parc solaire. En effet, estime Thomas Marty, « ce type de projet est l’occasion de penser ensemble l’avenir du village, tout en créant une dynamique locale ». Ainsi, nous explique t-il, la mobilisation « [donne] un nouvel élan à la citoyenneté sur le territoire ». Par ailleurs, le groupe d’habitants espère inspirer d’autres projets du même type dans la région : « ce projet favorise l’essaimage d’initiatives similaires sur les territoires voisins pour nous conduire vers l’indépendance énergétique verte ». Ainsi, « une partie des revenus [issus de l’exploitation du parc] sera réinvestie, via l’association des Survoltés, dans des projets d’intérêt général ».
Pour le moment, il s’agit encore de mobiliser les habitants pour trouver les fonds. À ce jour, « 75.000 euros […] sur les 120.000 euros nécessaires pour commencer les travaux » ont été récoltés. « Ce parc photovoltaïque étant véritablement un acte posé pour les générations futures, nous souhaiterions qu’un grand nombre d’enfants en soient copropriétaires », nous indique-t-on. Des réunions publiques sont organisées régulièrement afin d’informer les habitants, et, éventuellement, les convaincre à participer. Thomas Marty espère pour sa part que le financement du projet sera terminé d’ici l’automne et que le parc « fournira ses premiers kilowatts d’ici la fin de l’année ».
Sources : survoltes.fr / Propos recueillis par l’équipe de Mr Mondialisation / Toutes les photographies à la discrétion de l’association Les survoltés