Le film documentaire « Artistes de la Vie » présente 12 ans d’une enquête menée par l’association On Passe à l’Acte. Douze années de rencontres avec celles et ceux qu’elle nomme des Artistes de la vie. Des hommes et femmes ordinaires « pionniers du sens », qui un jour ont décidé de repenser leur vie. De (re)donner du sens à leur travail. De (re)trouver une place dans un monde qui s’effondre sous nos yeux et commencer à créer celui de demain sans tarder. « Artistes de la Vie » va au delà d’un simple film, il ambitionne de réveiller le potentiel latent en chaque spect’acteur.

Après un journal télévisé, la lecture d’un média papier en ligne, combien d’entre nous ne se sentent pas démoralisés, impuissants devant les crises sociales et les catastrophes naturelles qui ravagent notre monde ? À ces visions tristement réalistes mais angoissantes, le film Artistes de la Vie oppose au contraire une vision d’espoir, une confiance retrouvée en l’espèce humaine et sa capacité à rebondir dans les pires moments :

Nous sommes de plus en plus nombreux à avoir envie de contribuer au bien commun et de nous sentir utiles. L’association « On Passe à l’Acte » est partie à la rencontre de celles et ceux qui ont trouvé leur place dans le monde. Passionnés et inspirants, ils ont inventé un métier en phase avec leur raison d’être et contribuent à bâtir un monde plus équilibré. Leur témoignage donne un courage énorme pour agir et participer aux mutations en cours en devenant « artistes » de nos vies. Et si les crises en cours pouvaient être dépassées en révélant notre potentiel et en œuvrant pour l’harmonie ? (synopsis d’Artistes de la Vie).

Le réalisateur d’Artistes de la Vie, Pierre Westelynck, est un ancien journaliste devenu bénévole chez On Passe à l’Action. Il a découvert en visionnant les (500 !) vidéos de l’association « des gens qui font du bien au monde et à eux-mêmes, des personnes qui respirent l’équilibre, le bien-être, la joie, la paix, qui rayonnent ». Une expérience qui lui a inspiré l’écriture du film avec Mathias Lahiani (fondateur d’On Passe à l’Acte). Ce dernier confie avoir voulu montrer l’impact positif sur le monde que peut avoir un individu à travers l’angle du changement de vie, du bonheur et de l’énergie positive qui en découle. Des projets individuels, nourris par des valeurs universelles, capables de déplacer des montagnes, qui prennent également un sens sociétal. À travers les exemples présentés par son long-métrage il espère « inviter un maximum d’individus à passer à l’acte à leur tour » en trouvant un point d’équilibre entre utopie et vision pragmatique de la réalité. Pour « vivre pleinement l’humanisme qui nous habite tous, vivre pleinement l’harmonie et la paix ».

Des rencontres

En parallèle des inspirants « Artistes de la Vie » nous ferons aussi la connaissance de personnalités comme Frédéric Lenoir, « réimplantateur de spiritualité » et philosophe qui interroge la notion d’épanouissement pour trouver le bonheur en ces temps incertains. Une démarche passant par la rencontre avec des personnes et des idées en accord avec les nôtres pour faire naître une société plus juste et équitable. Michel Dogna, mastodonte de la médecine holistique, insiste sur les conséquences néfastes pour la santé des personnes en proie au pessimisme ambiant (développement d’anxiété) et encourage au contraire aux sentiments positifs. Bruno Mario promeut le « positif du chaos », soit l’émergence d’un nouvel ordre harmonieux dont on pourrait devenir acteur.

Les Artistes de la Vie forment donc un groupe éclectique. Ils sont d’âge, de sexe, d’origine sociale, de pays différents, avec des compétences tout aussi variées, mais tous cherchent des solutions concrètes à nos problèmes de société. Nous suivrons notamment : Romy Lasserre qui a ouvert un bureau de poste dans sa maison de retraite pour y faire venir l’extérieur. Véronica Rocha qui a lancé une web-tv inspirante, V’RO TV, pour contribuer à changer les regards. Tristan Lecomte qui a décidé de planter autant d’arbres qu’il le pouvait, partout dans le monde. Thérèse Clerc qui a fondé une maison de retraite alternative et auto-gérée. Jean-Pierre Leroux qui a remis en état de marche un moulin à vent pour « nourrir le monde » autour de lui. Georges Bwelle, chirurgien camerounais, se rend chaque week-end dans des villages pour soigner gratuitement les gens pauvres.

Artistes de la Vie décrit ainsi les parcours singuliers de ces hommes et femmes sur douze années. Au début de leur démarche, la nécessité de se dé-formater, de se dé-conditionner des carcans que la société a dressés autour de nous pour se re-découvrir. Réaliser qu’il est possible de dépasser le « plafond de verre » dressé au-dessus de nous par les décideurs du monde pour changer notre société. La possibilité de réaliser un rêve qui paraît impossible. Un déclic qui a pu leur venir suite à un drame personnel, à la vision (de trop) d’un reportage alarmant qui les fait se questionner sur leur vision du monde, sur comment y trouver sa place et y contribuer. Leur voie découverte, les « artistes » témoignent alors de leur connexion (nouvelle) à leur vraie nature, du sens retrouvé de leur activité professionnelle, bref de vivre enfin une vie épanouie.

Seul petit bémol, on ne peut s’empêcher de souligner le manque de vision politique d’une telle approche individuelle. En effet, il a été à maintes reprises souligné ces dernières semaines que les actions individuelles, aussi fondamentales et importantes soient-elles, ne suffisent pas à faire plier industriels et puissants. Il est donc vital que cette approche individuelle ne soit pas utilisée pour éviter d’aborder les changements structurels impératifs pour sortir de la crise globale. Au contraire, ces histoires de vie doivent devenir complémentaires et, éventuellement, enrichir la construction d’une pensée collective qui soit en mesure de faire pression sur les structures. Sans cette complémentarité, les beaux portraits de vie cités dans le film devront eux-aussi subir les conséquences du crash environnemental.

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S. Barret


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