En Europe, 100 milliards de sacs plastiques sont encore distribués tous les ans. Mettant entre un à quatre siècles pour se dégrader, ils tuent chaque années un million d’oiseaux et 100 000 tortues marines confondant ces détritus avec les méduses dont elle font leur repas. Ils souillent les côtes (122 000 sacs pour les 5000 km de côtes françaises) et on retrouve des débris plastiques jusqu’ à 4500 mètres de profondeur dans les océans. On ne le rappelle pas assez, mais les sacs plastiques distribués lors de nos séances shoppings sont un véritable fléau pour la vie marine et l’environnement.
C’est pourquoi les États membres de l’Union européenne ont décidé mardi dernier de diminuer de manière drastique la distribution de ces sacs non-biodégradables. L’objectif s’est fixé sur une diminution de 100 milliards à 20 milliards de sacs utilisés d’ici 2025. Il faudra donc faire disparaitre 80% de ces sacs en dix ans. L’Europe prévoit même des sanctions pour les pays qui ne s’appliqueraient pas à faire respecter les quotas de 90 sacs/an par personne en 2019 et 40 sacs/an pour 2025. Elle laisse cependant le champ libre aux états sur la manière de faire appliquer cette loi. Certains pays comme le Portugal, l’Estonie ou la Hongrie devront redoubler d’efforts pour y parvenir.
La France, à l’heure actuelle, consomme environ 79 sacs à usage unique par habitant sur une année et se situe déjà en-dessous des normes européennes fixées pour 2019. Ce chiffre reste cependant conséquent. Mais d’autres pays font mieux : la Finlande (4 sacs/an) et le Danemark n’emploie quasiment pas ce genre de sacs et jouissent pourtant d’une très bonne qualité de vie. San Francisco et d’autres villes ont déjà abandonné les sacs plastiques et Paris rêve d’en faire de même. La Belgique ou l’Irlande ont déjà mis en place des taxes qui ont fait chuter radicalement l’utilisation des sacs à usage unique. Nous sommes donc face à la possibilité d’un choix collectif bon pour la planète sans affecter l’économie.
Graphique : euractiv.fr
La fausse alternative
La chasse aux sacs oxodégradables est désormais ouverte. Présentés à tort comme biodégradables, il semblerait que ces sacs voient simplement leur processus de décomposition accentué sous l’effet de la chaleur, la lumière ou sous l’effet de contraintes mécaniques, et ils se délitent en microparticules qui polluent d’une autre manière notre environnement. On en retrouve des traces dans les moules et même dans le miel. D’ici 2017, le Parlement européen devrait prendre des mesures pour que soient identifiés et étiquetés concrètement les sacs réellement biodégradables et compostables pour lutter contre les alternatives peu efficaces.
En attendant une suppression définitive des sacs dérivés du pétrole, 8 milliards d’entre eux se retrouvent toujours annuellement dans la nature sous forme de déchets et mettront plusieurs siècles à disparaître. D’ici là, le consommateur lui même est invité à modérer son utilisation de sacs plastiques, voire même adopter un mode de vie sans déchet (ou presque).
Astuces : « Béa » vit sans produire de déchet et vous explique comment !
Sources : euractiv.fr / consoglobe.com