Qui n’a pas encore entendu parler de Blackfish ? Ce film a pourtant largement contribué à détériorer l’image de SeaWorld aux États-Unis faisant chuter lourdement l’entreprise en bourse. SeaWorld est un groupe qui possède trois parcs zoologiques marins détenant des cétacés comme l’orque ou encore le grand dauphin. Ces parcs détiennent également d’autres animaux marins comme des tortues, des lamantins ou encore des requins.
Affiche du film
Blackfish raconte l’histoire de l’orque Tilikum qui entraîna sa dresseuse Dawn Brancheau par le fond le 24 février 2010, au parc de SeaWorld Orlando. Ce jour là, l’orque captive n’a pas voulu obtempérer aux ordres de sa dresseuse. Ce drame suscita un vrai choc dans l’opinion, mais aussi beaucoup de questionnements autour de la captivité des animaux sauvages. C’est après ce triste événement que la réalisatrice Gabriela Cowperthwaite commença son enquête, et réalisa un reportage sur le sujet.
Avant toute chose il faut savoir que Tilikum est un épaulard mâle. Capturé à l’âge d’environ deux ans, il a tué trois personnes depuis sa captivité. Ce documentaire retrace sa vie depuis sa capture jusqu’à l’accident avec Dawn Brancheau, et se positionne également sur ce qu’il se passa après le drame. On observe que de nombreuses souffrances psychologiques et physiques lui ont été infligées depuis sa détention, ce qui peut expliquer son comportement.
Se basant sur les témoignages d’anciens dresseurs, sur des images d’archives et sur des résultats d’enquêtes, Blackfish est un véritable pamphlet contre la captivité, mais est avant tout une brillante investigation qui invite à la réflexion, sans jamais poser de jugement. Le documentaire de Gabriela Cowperthwaite s’inscrit dans une dimension non manichéenne et c’est en cela qu’il est d’importance majeure.
https://www.youtube.com/watch?v=GJDjB-5EE3g
Pouvons-nous continuer d’utiliser des animaux sauvages à des fins mercantiles ?
Alors que certains pays interdisent la captivité des cétacés (La Croatie, la Hongrie, le Chili, le Costa Rica, la Suisse …), l’Inde est allée encore plus loin courant 2013 en accordant le statut de « personne non-humaine » aux dauphins. Notons que l’orque est un dauphin. Il est, plus exactement, le plus grand dauphin qui existe.
Il est de plus en plus clair que les cétacés sont particulièrement inadaptés à la vie en captivité pour de multiples raisons, comme par exemple le manque d’espace évident. En milieu naturel, les dauphins peuvent parcourir des centaines de kilomètres par jour. En bassin, les dauphins ne se servent plus de leur sonar ni de leur système d’écholocation, et sont vite sujets à l’ennui et à l’épuisement. Un ennui et une non-satisfaction de leurs désirs qui peuvent les mener vers la psychose et la folie, malgré les tranquillisants qui leur sont administrés.
Un dauphin devenu fou se jetant hors de son bassin. Credit photo : http://www.dauphinlibre.be/
L’article « 10 bonnes raisons de ne pas se rendre dans un delphinarium » apporte davantage de détails sur la vie des dauphins en captivité.
Depuis de nombreuses années des activistes tentent de mobiliser l’opinion publique sur ce sujet, comme a commencé à le faire Richard O’Barry dans les années 70. Dans les années 90, il créa une association : The Dolphin Project. Ric O’Barry est un ancien dresseur de dauphins qui a travaillé pour la série Flipper. La forte mobilisation que nous connaissons aujourd’hui autour de cette problématique a été grandement provoquée par le biais de Blackfish, intitulé L’orque tueuse pour sa diffusion sur Arte en juin 2014.
Plus anciennement il y eu les documentaires The Cove et The Fall From Freedom, qui traitent des mêmes sujets.
NB : Ces conditions de traitement et de captivité touchent tous les parcs détenant des mammifères marins à travers le monde.
Va t-on aller pas à pas vers un refus de la mise en captivité des animaux sauvages ?
Sources : lemonde.fr / allocine.fr / blog-les-dauphins.com / blog-les-dauphins.com
