Transformer les vieilles bouteilles et autres déchets plastiques en vélo ? C’est le travail de Juan Muzzi, un artiste uruguayen qui a de la suite dans les idées. Car il ne suffit pas de récolter le plastique pour aider l’environnement, aussi faut-il lui donner une utilisation durable et alternative autre que l’enfouissement ou l’incinération.
Le vélo est le moyen de transport local le plus écologique, mais comment lui donner une dimension encore plus durable ? Juan Muzzi, un artiste uruguayen vivant au Brésil, va avoir la brillante idée de transformer des déchets en un objet utilitaire et éco-responsable : le vélo. Il ne lui aura fallu pas moins de 12 ans de travail pour concevoir la première ossature de VTT 100% recyclée (et recyclable). Un concept discrètement en de cours production depuis quelques années et qui arrive aujourd’hui jusqu’à nos oreilles.
Au Brésil, dés la parution de son concept, des milliers de personnes se sont jetées sur son vélo recyclé. Pour cause, le concept n’est pas seulement écologique mais également assez économique ! Le plastique sous forme de déchet est relativement abondant et il est pratiquement plus couteux de s’en débarrasser (incinération, enfouissement..) que de le réutiliser. Fabriqués à São Paulo, quelques milliers de ces cadres de vélo furent rapidement distribués pour à peine 200€ l’unité.
Au nom de « Muzzi » (son inventeur), ce cadre de vélo, qui pèse tout de même 6,5kg, est conçu pour être résistant et souple, sans soudure ni amortisseur. En effet, le plastique ne rouille pas, peut amortir les chocs de manière efficace sans nécessiter de nouvelles matières premières. Chaque vélo « recyclé » équivaut en moyenne à 200 bouteilles en plastique qui ne finiront pas leur vie dans la nature. Pour se faire, MuzziCycles travaille en collaboration avec plusieurs ONG environnementales qui récoltent les déchets pour transformation. Certes, les autres parties du vélo ne sont pas durables par défaut et il convient à l’acheteur de faire ses choix de pièces détachées en conséquence.
Petite pierre à l’édifice d’une économie circulaire où rien ne se perd, tout se transforme, l’initiative de Juan Muzzi pourrait-elle se généraliser ailleurs et dans d’autres domaines ? Toujours est-il que l’artiste voit dans son « œuvre » l’application d’un « nouveau type d’art holistique capable de rassembler la littérature, la philosophie, la science, la sociologie et la technologie » tout en s’organisant autour de logiques solidaires concrètes. Et si on en prenait de la graine ?
Source : labioguia.com / muzzicycles.com