Son nom ne vous dira probablement rien, mais il est l’homme qui a « importé » la chaine de restauration rapide KFC en Europe et plus précisément en Angleterre. Il a déclaré récemment dans les médias anglais qu’il ne mettrait plus jamais les pieds dans un restaurant de l’enseigne.

Il fait partie des seules personnes au monde à connaître la recette secrète du fameux poulet pané Kentucky Fried Chicken. Agé de 87 ans, Raymond Allen n’hésite plus aujourd’hui à émettre des critiques sévères contre l’entreprise qu’il a lui même implantée en Angleterre en 1965. Au plus fort de sa carrière, l’homme d’affaire allait jusqu’à ouvrir un nouveau KFC par semaine. De ce fait, il a largement contribué à l’expansion du fast-food en Europe.

Intime de Harland Sanders, le fameux « Colonel » à la barbichette blanche, Raymond Allen estime aujourd’hui que la compétition acharnée entre les différents leaders du fast-food ont poussé KFC à ruiner le concept. À l’époque de son implantation, les premières enseignes d’un des leaders de la restauration rapide n’avaient pas vraiment le même visage. À l’époque « on utilisait seulement du poulet frais » explique-t-il. Les plats faits de « vrai poulet » se basaient notamment sur la fameuse recette du poulet à la KFC, censée être composée de 11 herbes et épices.

Entre temps, les logiques managériales et marketing modernes sont passées par là. Aujourd’hui, l’ex-homme d’affaire déplore une évolution qui aurait dénaturé l’enseigne. « Au lieu de garder un seul bon produit vendable, ils ont essayé de concurrencer les autres fast food. Ils auraient dû s’en tenir au poulet« , regrette-t-il. Il va jusqu’à estimer que « la société a ruiné le produit » au Business Insider. En effet, à son lancement, KFC avait pour argument principal la qualité de son poulet. Difficile d’imaginer aujourd’hui, à la vue des conditions industrielles d’exploitation, que cette qualité soit exactement la même qu’à l’origine. Mais l’homme regrette surtout que ce « vrai poulet » ne soit plus qu’une exception au menu.

« Il y en a un là où je vis maintenant. Mais je ne compte pas y aller, ni y manger. Je pense que c’est épouvantable. » estime l’homme qui détient encore dans un coffre-fort une copie écrite à la main de la recette du poulet à la KFC, gage de qualité pour la marque. Raymond Allen aura finalement revendu son affaire en 1973. Depuis, il observe impuissant l’évolution de l’enseigne.

Si sa critique reste très peu argumentée (et on peut imaginer pourquoi), l’ancien homme d’affaire ne compte pas repousser la porte du fast-food un jour. Une critique qui pourrait faire du tors à la multinationale et, pourquoi pas, s’étendre aux autres enseignes du même genre ? Rappelons en effet que ce discours intervient dans une période où les profits de multinationales comme Pizza Hut, Mcdonald’s et Burger King sont en net recul.


Sources : telegraph.co.uk / image à la une : Andrea Lodi

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