À Watermael-Boisfort, en Belgique, on se bat depuis avril pour la préservation d’un projet d’agriculture collective. Alors que « La ferme du Chant des Cailles » est établie depuis 2012 sur un champ alors en friche depuis des années, multipliant les projets collectifs à caractère positif et écologique, la municipalité souhaite faire construire des bâtiments sur le lieu de cette expérience humaine inédite. Une pétition a été lancée, pour défendre cet espace éco-participatif et expérimental unique en son genre.

La Ferme du chant des cailles, un projet unique d’agriculture urbaine participatif et écologique

Des centaines de citoyens motivés s’organisant autour d’un projet local fédérateur, à visée écologique, la scène est plutôt rare dans nos contrées. Et pourtant, au cœur de la commune belge de Watermael-Boisfort s’est installée en 2012 une ferme bien particulière. Loin des champs à perte de vue ou de l’exploitation familiale, « La Ferme du chant des cailles » est une expérience collective et agricole dont la fraîcheur d’esprit ne peut être qu’admirée.

C’est en mai 2012 qu’une riveraine d’une cité au sud de Bruxelles a eu l’idée de transformer le champs qu’elle pouvait voir de sa fenêtre, situé le long de « l’avenue des Cailles », en projet d’utilité collective. Avec le soutien de l’association « Le Début des haricots », elle parvient à mettre le projet en forme, et il sera accepté quelques mois plus tard par le Conseil d’Administration en charge et le propriétaire du terrain. Tout se déroule donc dans la légalité et le projet trouve rapidement ses adaptes.

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L’idée est alors de transformer les 2,4 hectares en un espace où se côtoieront activités économiques et citoyennes. Le terrain se voit donc divisé en plusieurs pôles, dont certains viennent directement concrétiser l’envie d’expérimenter une agriculture urbaine collective et économiquement viable. Ainsi, aujourd’hui, le champs des cailles compte un pôle maraichage, qui produit des légumes, des fruits et même des plantes médicinales ; un pôle « élevage », qui s’occupe de la fabrication et de la vente de fromages de brebis ; et un jardin collectif qui comprend un potager écologique géré par les habitants.

Dès sa conception, le projet du champs des cailles a incorporé l’importance du collectif et du participatif. Ainsi, des représentants de chaque pôle sont désignés, et des assemblées sont organisées sur le champs ou dans la Maison de Quartier. Même les habitants impliqués dans le potager sont invités à participer, ainsi que leurs enfants, et les décisions sont prises en vertu d’un consensus général. Une véritable expérimentation collective réussie à deux pas de Bruxelles.

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Le chant des cailles menacé par des constructions immobilières

Depuis mars dernier, cependant, le champs et le projet qui l’habite sont menacés par la volonté de la ville de Bruxelles de voir pousser 80 logements à cet endroit. Une volonté d’étalement urbain qui avait été suggérée dès les débuts du projet, en 2013, et qui induisait déjà le sursis du champs collectif. Une mauvaise nouvelle autant qu’une aberration pour les occupants actuels du champs, qui affirment qu’à 600 mètres de là se situe un autre terrain constructible et libre.

Pour Céline Frémault, élue bruxelloise en charge des politiques de la ville, le projet du champs des cailles doit être préservé au-delà du désir de construire. Elle expliquait en avril dernier que « Au-delà de la brique, il y a toute une dimension humaine, sociale et environnementale qu’il faut prendre en considération dans ce projet. » De manière générale, cette volonté de répandre du béton sur un rare espace préservé poursuite une logique d’étalement urbain pourtant tant décriée par les écologistes autant que par des experts qui rappellent le rôle des espaces verts contre les inondations.

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Un avis qui s’accompagnait d’une prise de position, la ministre souhaitant garantir la pérennité des deux tiers du champs et faire cohabiter urbanisme et écologie dans le projet de construction à venir. Ainsi, les bâtiments futurs pourraient contenir des espaces collectifs pour les voisins, des espaces potagers, ou encore des sols partiellement perméables pour permettre la culture. Dans un article publié sur son blog personnel, l’élue a insisté sur les vertus du champs des cailles, et la façon dont il doit inspirer « la Ville de Demain ».

Cependant, les occupants actuels s’inquiètent de voir disparaître un projet qui amène au quartier convivialité et conscience écologique partagée. Lancée fin mars, une pétition est en ligne pour tenter de sensibiliser les internautes et riverains peu informés à cette initiative citoyenne et spontanée. Pour les membres présents de l’association, réduire d’un tiers la surface du champs porterait préjudice à l’essor de cette entreprise humaine et collective tournée vers l’agriculture urbaine et la cohésion sociale. Il s’agira désormais pour le gouvernement de montrer son soutien envers ce genre d’actions, capables de réinventer nos villes, pour le meilleur.

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Le Bercail : un des projets qui s’intègrent à la ferme du Chant des Cailles


Sources : Chantdescailles.be / Reseau-idee.be / LeSoir.be / Toutes images à la discrétion de La Ferme du Chant des Cailles

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