Afin de lutter contre l’obsolescence programmée et la pollution électronique, e-Recycle lance son application officielle, 5 ans après son site internet. Grâce à cette appli gratuite, il est possible d’estimer le prix d’un appareil électronique de type smartphone, tablette,… et de fait le céder d’occasion au prix juste, évitant ainsi de le laisser trainer dans un tiroir. Une manière de « fluidifier le seconde main » en matière de technologies dont la production est réputée polluante.


Une application pour estimer précisément le prix de son smartphone

Avec l’application e-Recycle, il est ainsi possible de connaître en toute simplicité le juste prix de revente d’un smartphone, à une période déterminée, et de lui offrir une seconde vie. Plutôt que de laisser un vieux téléphone mourir dans un coin, les deux créateurs français de l’application souhaitent encourager les individus à faire circuler leurs vieux appareils. Le but : lutter contre le gaspillage, la pollution électronique et aider les foyers au budget serré en encourageant le seconde main.

Clément Bongibault et Arnaud Guillaume, à l’origine du projet, expliquent :

“Nous avons souhaité créer une application qui permet d’aller à l’essentiel en supprimant un maximum d’étapes. L’objectif est d’obtenir une estimation fiable et immédiate pour revendre son smartphone.”

Ainsi, e-Recycle propose donc de racheter, via la plateforme, un téléphone jusqu’à 751€ (à ce jour). Un prix, affirment-ils, à la hauteur du produit, contrairement aux rabais généralement proposés par les opérateurs. Dans un souci d’équité, chaque appareil est vérifié, testé et réparé avant de lui offrir une seconde vie. Le but étant de proposer un téléphone mobile fonctionnel et de qualité aux nouveaux intéressés à un prix respectable. Aussi, e-Recycle s’engage pour l’environnement en démantelant les appareils non réutilisables, afin de récupérer les pièces. Celles-ci sont dès lors réemployées et les métaux précieux provenant des batteries subissent des traitements spécifiques.

Dès son ouverture, l’application reconnaît immédiatement le modèle et la référence (malheureusement, l’appli ne fonctionne à ce jour qu’avec les appareils de la fameuse Pomme), l’utilisateur n’a plus besoin de sélectionner le modèle. Il peut ensuite réaliser différents tests qui lui permettent de vérifier le bon fonctionnement de son téléphone. Successivement sont ainsi testés le Touch ID, l’écran tactile, le multi-touch, les pixels morts et les taches éventuelles. Trois questions sont ensuite posées pour connaître l’état physique de l’objet et pour déterminer si le produit est bloqué par un opérateur. Grâce à cela, l’utilisateur bénéficie d’un prix de reprise précis pour son téléphone.

Si pour le moment l’application e-Recycle n’est disponible que pour les appareils iOS, le site internet propose davantage de possibilités et d’options. Il est ainsi possible d’estimer directement le prix d’un votre appareil, mais aussi le mettre en vente en ligne ou en acheter un nouveau reconditionné directement sur Internet à un prix abordable pour plus de 10 marques mobiles différentes.

Enfin, les créateurs de l’appli revendiquent une approche locale et sociale. e-Recycle contribue à la création d’emplois auprès des “Ateliers du bocage”, l’association membre d’Emmaüs France en charge de la collecte et du traitement des appareils revendus par les utilisateurs.

Source : Les Ateliers du Bocage, page Facebook

Lutter contre la pollution électronique et électrique

“D’après les chiffres du Sénat en 2016, 100 millions de téléphones dorment dans les tiroirs et, chaque année, ce sont 10 millions de mobiles supplémentaires qui s’y ajoutent. Ainsi, seuls 31 % des téléphones sont cédés ou repris d’après une étude menée par Deloitte en 2015.” nous apprend e-Recycle.

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De nos jours, les DEEE, ou “déchets électroniques et électriques”, concernent tous les appareils d’électroménagers, ordinateurs, smartphones… Ces objets font intégralement partie de notre quotidien aussi bien à la maison qu’au travail, et leur industrie fait partie des plus polluantes au monde avec le textile et les énergies fossiles. La façon dont on exploite les matériaux nécessaires à leur fabrication, comme les Terres Rares, mais aussi l’énergie nécessaire à leur production, participe à la dégradation de notre planète. Sans traitement adéquat, ces déchets s’accumulent dans des décharges ou dans nos océans.

Enfin, d’après l’AFP, “seulement 30% des déchets plastiques des Européens sont recyclés à l’heure actuelle. Le reste finit incinéré pour produire de l’énergie (39%) ou en décharge (31%).” Et tandis que la Chine refuse désormais d’être la “décharge du monde”, les pays occidentaux se retrouvent au pied du mur face à des montagnes de déchets. Plus que jamais, il semble urgent de revoir la manière dont nous produisons nos objets, mais également la vie que nous leur donnons pendant et après utilisation, par exemple, en relocalisant les centres de tri et de recyclage, et même de repenser la confection et la production de nos produits. Malheureusement, plutôt que d’affronter le problème de front, l’Union Européenne envisage désormais de faire transiter nos déchets dans des pays comme l’Inde, le Pakistan ou encore le Cambodge…

Auteur : Nigel Dickinson / Photo extraite de la série « Smokey Mountain » exposée au Festival Fotofest à Houston jusqu’au 24 avril 2016

Des pays où de “petites mains” croulent déjà depuis un moment sous le poids des déchets du monde moderne. Et tandis qu’il s’agit urgemment de prendre ses responsabilités et d’adopter un système plus circulaire, de façon à ne plus jeter – détruire – abandonner ce qui ne nous est plus d’utilité immédiate dans le but de le réutiliser, les gouvernements européens ne semblent pas avoir encore prévu de changer leur mode de fonctionnement productiviste/consumériste à la source. Nous préférons de loin la solution de facilité d’un point de vue strictement économique : externaliser loin de nous et mettre sur le dos des plus pauvres le poids de nos accumulations, gaspillages et de notre frénésie de la consommation.

C’est dans ce même contexte d’urgence que nos comportements prennent toute leur importance : adopter une attitude responsable et partager autour de soi son expérience, de façon à faire un contrepoids inespéré dans la balance de l’indifférence institutionnelle.

Moro


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Sources : e-Recycle / Mr Mondialisation / actu-environnement.com (déchets)

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