Une idée semble désormais acquise chez ceux connectés avec leur temps : la pollution de notre environnement est un problème d’ordre mondial qu’il faut prendre à bras le corps, car ne pas le faire c’est continuer à scier la branche sur laquelle l’humanité est assise. Situation peu reluisante qu’elle transmettra en outre à la génération suivante. Mais la prise de conscience se fait peu à peu et chacun peut agir à son niveau, sans pour autant devoir bouleverser son quotidien. Pour œuvrer dans ce sens, la société Ekoverde propose des solutions pour, selon son crédo : « consommer sans engendrer de déchets ».

Sur notre planète, les déchets s’accumulent d’une manière hors norme, au point qu’un « continent » de micro-plastiques de 3,5 millions de km² s’est formé dans le Pacifique Nord, polluant non seulement la surface de l’océan mais aussi sa faune, les poissons ingérant des micro-particules de plastique qui se retrouveront, chaîne alimentaire oblige, dans nos assiettes. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Consciente des dégâts résultants de décennies de pollution insouciante, il appartient à l’humanité avertie de se prendre en main, d’arrêter sa fuite en avant productiviste et de limiter désormais autant que possible son impact sur l’environnement. Il en va aussi de son propre intérêt. Car, quand on se donne la peine de les voir, les solutions sont de plus en plus nombreuses pour consommer sans engendrer de déchets. Ce qui pouvait sonner comme une utopie seulement quelques années en arrière est dorénavant possible et Ekoverde fait partie des exemples français qui ouvrent une voie.

La généralisation du vrac contre les déchets

Elle s’appuie sur le souhait de généraliser le « vrac » dans l’environnement direct des individus à travers des bornes intelligentes. Si plusieurs magasins en vrac ont ouvert leurs portes en France, avec la possibilité de se servir à volonté en céréales, boissons, bonbons,… dans des réservoirs, Ekoverde entend se positionner sur ce marché naissant avec un distributeur encore inexistant : des machines à vrac baptisées « FontEko« . Elles permettraient à toute heure du jour ou de la nuit la distribution de leur premier produit « test » : EkoNet, un produit d’entretien hypoallergénique 100% naturel et biodégradable, aussi efficace que ses confrères polluants.

La société entend aussi proposer des boissons (d’eau fraiche filtrée plate ou gazeuse, puis de jus de fruits et du lait produits localement dans un futur proche), le tout dans des bouteilles en matière végétale E.KO (non toxique), fabriquées en Vendée, réutilisables, biodégradables et compostables ! La bouteille E.KO est en outre munie d’un QR code pour permettre son identification, sa traçabilité et faciliter son recyclage. Bilan : le consommateur serait en mesure de choisir exactement la quantité de produit dont il a besoin et ne rachèterait pas à chaque fois un nouvel emballage. De plus, le prix de l’eau serait trois fois inférieur à celui pratiqué dans le commerce.

Y serait adjoint un service de collecte pour d’une part réduire significativement le nombre de déchets et d’autre part récupérer les bouteilles usagées afin de les recycler localement et de les réintégrer dans ce circuit. Un cercle économique et écologique vertueux (économie circulaire) qui intéressera les particuliers comme les professionnels du tourisme et les collectivités. Ces derniers sont confrontés à l’afflux de population lors des périodes de vacances et donc à une quantité de poubelles accrue dont l’enlèvement et la gestion engendrent des coûts importants (transports, recyclage) sans parler des conséquences sur l’environnement local. Et de façon plus générale, la diminution du poids des emballages se répercutera sur celle des gaz à effet de serre, de la consommation d’énergie et des matières premières. Encore faut-il changer ses habitudes de consommation.

Collaboration gagnante

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Le concept d’Ekoverde est née de la coopération entre deux français, Alessio Roméo et Lucien Kerisit. Le premier recherchait une offre innovante pour les campings et le second voulait créer une station de lavage écologique. L’association de leurs idées a donné naissance aux machines vrac FontEko, dont les premiers exemplaires ont été installés dans deux campings ayant reçus l’Ecolabel, séduits et convaincus du potentiel du vrac, dans le cadre de l’offre de service Eco-Camp. Ces deux campings partenaires ont déjà vendu plus de 45 000 litres d’eau, une économie non négligeable de 30 000 bouteilles plastiques.

Les créateurs d’Ekoverde ont pour ambition de changer les modes de consommation en particulier dans les lieux touristiques et de responsabiliser les vacanciers. Pour la saison 2017, Ekoverde envisage d’élargir sa gamme Eco-Camp en proposant en plus de FontEko, un second concept, l’EkoTri qui vise à récompenser l’effort de tri par le gain de « produits vertueux et locaux ». Avec pour concept « triez, gagnez et consommez », le projet vise à booster les gestes eco-responsables en vacances. Car voilà probablement le plus grand frein à toutes les évolutions : le manque de volonté de faire les choses autrement. On peut toutefois compter sur Alessio et Lucien pour inventer de nouvelles solutions de transition.

S. Barret


Sources : ekoverde.fr / lafabrique-france

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