De plus en plus de chinois s’activent, malgré la répression et la censure, pour dénoncer les atteintes répétées à l’environnement qui frappent le gigantesque pays de 1,4 milliards d’habitants. Dernièrement, un groupe d’artistes militants s’est emparé de restes de paille pour attirer les regards sur une pollution évitable…

Avec l’internet et ses « buzz » parfois bien utiles, il devient difficile pour le gouvernement chinois d’empêcher la population de se questionner sur les conséquences de cette course effrénée à la croissance et les conséquences sur l’environnement qu’engendrent les pratiques industrielles qui vont avec. Si on cite souvent l’industrie du charbon comme vecteur de pollution dans ce pays, le secteur de l’agriculture, et son utilisation massive d’intrants chimiques, est également pointé du doigt. En matière d’alimentation, la Chine fut à maintes reprises secouée par des scandales alimentaires mêlés au trafic d’influence de certaines autorités, si bien que Zheng Xiaoyu, responsable chinois de la State Food and Drug Administration, a été condamné à mort pour corruption.

La scène à lieu à Lvhuazhen dans le district de Chongming, non loin de Shanghai, où un groupe d’artistes et militants s’est emparé de restes de paille destinés à être brulés. Ils vont en faire des œuvres d’art gigantesques à mêmes les champs et à la vue de tous. Tige des plantes céréalières, la paille est souvent considérée comme un déchet. Après les moissons, les agriculteurs chinois prennent l’habitude de brûler la paille de riz pour s’en débarrasser quand ils ne l’utilisent pas pour féconder la terre. Répandue dans certaines régions du nord, cette pratique produit de grandes quantités de fumées noires qui viennent s’ajouter à la pollution générale de l’air qui place le pays et les grandes villes en état de choc depuis plusieurs années, tout particulièrement en hiver.

Une pratique désuète et évitable, dénoncée par ce collectif d’artiste qui encourage les agriculteurs à se servir de la paille comme nourriture, engrais ou matériau de base. La paille pouvant trouver une multitude d’autres utilités, notamment dans la construction. La paille peut par exemple servir à fabriquer des panneaux de construction et des isolants thermiques. Ces œuvres sont ainsi visibles du ciel mais surtout des routes adjacentes. Grâce aux réseaux sociaux très actifs dans le pays, le collectif d’artistes espère, comme l’avait fait Chai Jing pour son reportage choc, attirer les regards de millions d’internautes. Pour rappel, le reportage d’investigation « sous le Dôme » a été regardé plus de 200 millions de fois en quelques heures avant d’être censuré par les autorités (voir le reportage).

Plus d’infos : « Nostalgie d’un ciel bleu à Pékin. Enquête sur la disparition d’un soleil. »


Source : mymodernmet.com / agrobiosciences.org / english.cntv.cn / Toutes photographies CCTV

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