Alors que l’accès à l’eau devient un des enjeux centraux liés au réchauffement climatique, une start-up française a décidé de prendre part à la solution. Osmosun est une centrale de désalinisation de l’eau révolutionnaire, qui fonctionne entièrement à l’énergie solaire de manière autonome. Une alternative intelligente et nécessaire au dessalement énergivore, qui aujourd’hui encore ne se fait qu’à un prix énergétique important.

Le solaire pour dessaler l’eau de mer

Deux ingénieurs originaires de Chartres s’apprêtent à donner un bon coup de boost aux ressources en eau potable du monde entier. Grâce à leur invention : une centrale de dessalage qui fonctionne entièrement à l’énergie solaire, Marc Vergnet et Maxime Haudebourg espèrent éloigner la menace de stress hydrique qui touche la planète. Au travers de cette invention, leur but est de permettre l’accès à l’eau potable à des populations en difficulté et isolées, le tout en respectant l’environnement. Une première qui a permis à l’entreprise Mascara de breveter son engin, et par la même de devenir le premier fabricant de systèmes solaires autonomes au monde — c’est à dire sans batterie.

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Ainsi, lorsque le soleil brille sur ses 180m2 de panneaux photovoltaïques, la machine de dessalement baptisée Osmosun se met automatiquement en marche. Un nuage apparaît et le rythme de la machine ralentit, celle-ci ne disposant pas de batterie. Une modulation qui permet à l’appareil d’avoir une consommation très faible en énergie, de l’ordre de 2,5 Kwh/m3 d’eau produit. Car, en effet, la désalinisation de l’eau représente un coût énergétique qui n’est pas négligeable, et les solutions « éco-friendly » sont encore très rare dans ce domaine où tout ou presque reste encore à développer.

Une technique qui bénéficie à l’environnement

« Les techniques actuelles, thermiques ou osmose inverse, à forte densité énergétique ne sont pas durables. Il faut brûler 1 à 2 litres de gazole avec une émission de 2 kg de CO2/m3 d’eau produite. Ainsi dans le monde, le dessalement conduit chaque année à l’émission de 80 millions de tonnes de CO2 et Le marché du dessalement a une croissance forte de 10 à 15%/an donc si rien n’est fait, c’est 220 millions de tonnes d’ici 2040 » nous dit Kevin Gharabaghi, chef de projet au sein de la start-up chartraise. Autre atout de cette centrale innovante, son faible rejet en sel. Car en effet, la désalinisation donne lieu à des rejets très salés qui peuvent causer une montée de la salinité des eaux locales et la désertion des fonds marins. Osmosun ne rejette que 45g/L de sel contre 90g pour les autres techniques.

Aujourd’hui, une unité Osmosun est capable de produire de 30 à 300 m3 d’eau potable par jour, et ce à partir d’eau de mer ou d’eau saumâtre qu’un reflux d’eau salée serait venue contaminer. Mais en 2017, la petite équipe de chercheurs espère bien parvenir à une efficacité atteignant les 1 000 m3 par jour ! De quoi largement pouvoir alimenter des communautés locales et ainsi sauver de nombreuses vies.

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Le stress hydrique, un enjeu mondial

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La toute première centrale de démonstration a été récemment installée à Ghantoot, à Abu Dhabi. Installée en deux semaines seulement, la centrale a su montrer son efficacité dès la fin de son installation. Une facilité de montage qui représente également un réel atout pour les futures populations en besoin. Selon l’OCDE, 3,9 milliards de personnes subiront le stress hydrique d’ici à 2040. Plus de la moitié de l’humanité ! Le chiffre fait froid dans le plus. Une situation qui concerne donc tout le monde, conséquence directe d’un changement climatique qui pourrait causer aridité et montée des eaux et donner lieu à de nombreuses migrations climatiques.

« C’est cette menace qui a conduit à l’adoption le 5 décembre 2015 pendant la COP21 de l’initiative climat « Global Clean Water Desalination Alliance H2O minus CO2 » avec des objectifs ambitieux de contribution des énergies renouvelables aux consommations énergétiques du dessalement. Dans cette optique, Mascara a développé une unité de dessalement solaire fonctionnant « au fil du soleil » sans batterie ni diesel. » À l’avenir, il ne sera donc peut-être pas curieux de voir fleurir ces centrales également sur nos côtes. Pour un avenir serein, ou du moins potable…

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Sources : Mascara-nt.fr / France3-régions.fr

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