À l’heure de la crise écologique, le recyclage se fait Art. Parmi les, désormais nombreux, artistes qui puisent dans ces déchets sans fin pour exprimer leur imaginaire, un artiste a fait le choix de recréer un univers habité à partir de matières recyclées. Bienvenue dans Diaspora, le monde étrange de Ryder Henry.

C’est en parcourant le quartier Nord de Pittsburgh, Pennsylvanie, qu’on peut tomber nez à nez avec la Mattress Factory, musée d’art contemporain accueillant des œuvres du monde entier, très souvent spectaculaires par leur envergure, les sensations qu’elles provoquent ou les réflexions qui s’en dégagent. Les lieux s’alternent entre œuvres permanentes et une exposition temporaire d’œuvres étonnantes.

L’une d’entre elles est le fruit du travail de Ryder Henry, artiste contemporain vivant aux États-Unis. Elle est baptisée Diaspora, mot grec qui réfère à un phénomène de dispersion d’un peuple à travers le monde. Dans cette œuvre à la fois urbaine, proche de la science-fiction et écologique, l’artiste réussit à nous transmettre aussi bien sa volonté d’aller vers l’infiniment grand en représentant l’espace, que celle de nous rappeler notre condition d’Hommes, ces êtres infiniment petits.

« J’étais très frustré par les peintures figuratives, car les paysages y sont juste… Je ne pouvais pas être satisfait en peignant des paysages » confie l’artiste. Qu’à cela ne tienne, Ryder Henry a décidé de sculpter ses propres paysages, urbains ou spatiaux, à l’aide de matériaux recyclables (carton, emballages, bois, cendres, sciure…), éclairés par de nombreuses lampes à LED. Et c’est probablement ce qui donne toute la dimension supérieure à ce petit monde étrange. Il émerge des déchets du monde moderne.

« On le trouve partout, c’est gratuit, facile à travailler, il suffit juste de coller les morceaux » explique l’artiste en parlant du carton, sa matière fétiche. Diaspora, œuvre gigantesque, met donc tout d’abord en scène la maquette d’une ville imaginaire, flottant presque au milieu de la pièce, et mêlant toutes formes d’architectures, de ponts, de routes, d’un style ancien autant que futuriste. À bien l’observer, on ne peut s’empêcher de penser à Metropolis. En périphérie de cet îlot industrialisé, on retrouve les « suburbs », ou pavillons de banlieue, tous plus ou moins semblables, à distance égale les uns des autres et abritant une lumière discrète. Une scène qui veut refléter la froideur de cette vie en banlieue aseptisée.

Le chef d’œuvre de cette installation se situe probablement dans la partie sombre de la pièce. On y trouve d’immenses anneaux suspendus en enfilade, représentant l’espace et les planètes, au travers desquels on peut jeter un autre regard sur la ville et sa banlieue éloignées. La très grande envergure de ces planètes ainsi que leur géométrie parfaite nous permet donc de ressentir, à notre échelle, la puissance de cette nature indomptable que nous essayons d’envahir et de contrôler à tout prix.

Une idée originale de l’artiste mettant à profit le sens de la critique, tout en comblant notre amour des symboles et du spectaculaire. À découvrir de vos propres yeux, si vous en avez la chance.

tumblr_negamwhRK21qa889uo1_1280

ryder henry web banner

- Pour une information libre ! -Soutenir Mr Japanization sur Tipeee

tumblr_neajm3wc5X1qa889uo1_1280

tumblr_neajm3wc5X1qa889uo3_1280

tumblr_neajrbjBPe1qa889uo1_1280

Diaspora_HENRY029

16458242991_1dcbc8e92e_b

Ryder-Henry_Diaspora-detail-view_The-Mattress-Factory_Pittsburgh-Biennial

tumblr_nee6i8Dl381qa889uo1_1280

Pour voir la suite de son travail, c’est ici : http://www.ryderhenry.com/


Source : ryderhenry.com / Photographies : mattress.org

- Cet article gratuit et indépendant existe grâce à vous -
Donation