C’est cette photographie (en haut à droite) publiée par un utilisateur du site internet « Reddit », et repostée des centaines de milliers de fois, qui valut à Zaria Forman de sortir de l’ombre pour faire le tour du monde en l’espace de 24 heures. On la voit immergée dans la réalisation d’un de ses dessins gigantesques, un iceberg du Groenland plus vrai que nature peint au pastel du bout des doigts.

Cette jeune artiste new-yorkaise tire son inspiration des voyages auxquels elle prit part dans sa jeunesse, accompagnant ses parents dans des régions parmi les plus reculées du monde. Elle utilise des paysages photographiés à l’époque par sa mère dont elle se sert aujourd’hui comme modèle pour ses œuvres. Des tempêtes au large des plaines désertiques occidentales, aux pluies de mousson dans le sud de l’Inde, jusqu’aux aurores boréales illuminant les nuits glaciales du Groenland, rien n’échappe à son regard. Elle développe, au contact de cette nature brute, son appréciation pour la beauté des grandes étendues, de la mer et du ciel en constant changement.

Zaria explore à travers son art les moments de transition, de turbulence et de tranquillité d’un paysage, ainsi que leur impact sur le spectateur qui les admire. Rappeler à l’homme à quel point il est petit face aux forces suprêmes de la nature et de l’univers, tel est son souhait. Pour l’artiste, l’acte de dessiner une forme de méditation. Elle souhaite partager cette expérience de tranquillité avec son public en lui offrant quelques instants suspendus autant par la photographie que par ses œuvres. Selon elle, peindre la beauté des paysages aide le public à tomber amoureux de la nature, à s’y connecter et à mieux la comprendre en ces temps de crises écologiques.

En 2012, Zaria était à la tête de l’expédition « Chasing the Light » (A la poursuite de la lumière), voguant au nord-ouest des côtes du Groenland afin de retracer le voyage qu’entreprit en 1869 le peintre américain William Bradford et de documenter le changement rapide du paysage arctique. Sa mère, Rena Forman, avait eu l’idée de ce voyage, mais, atteinte d’une tumeur au cerveau, elle ne vécut pas assez longtemps pour la concrétiser. Les dessins de Zaria inspirés par ce périple documentent la fonte des glaces et le fait de dire « au revoir » aussi bien à l’échelle de la planète que sur le plan personnel… Zaria dispersa les cendres de sa mère durant cet ultime voyage au Groenland.

Continuant à dénoncer les changements du climat à travers son art, elle se rend en 2013 aux Maldives, l’un des pays les plus bas en altitude au monde, afin de photographier et de dessiner les changements dramatiques opérés par la montée des eaux. Les îles des Maldives sont particulièrement vulnérables aux changements du climat et des océans. 20 d’entre-elles disparurent sous les eaux durant le tsunami qui frappa l’Asie en décembre 2004, rappelant brutalement la fragilité des terres côtières.

Pour elle, la difficulté réside dans le fait de trouver l’équilibre entre dessiner la beauté de ces paysages et représenter les aspects négatifs de qui est en train de leur arriver. L’artiste explique : « Avec mes séries de dessins « Groenland » et « Svalbard », j’essaie de capturer les propriétés éphémères de la lumière arctique. Je suis intéressée par l’élément qu’est l’eau et par la manière dont il absorbe et reflète la lumière sous différentes formes. Les formes que nous reconnaissons facilement sont la glace, l’eau, le nuage et la pluie ; ce sont les éléments essentiels qui inspirent mes compositions. Je suis aussi très intéressée par la transition entre ces différents états et j’aime le challenge que cela représente de représenter des expériences aussi sublimes à travers mon travail. Les différentes formes de l’eau illuminée donnent vie à des scènes et des ambiances faisant place à la rêverie qui, je l’espère, transportera le spectateur vers ces régions reculées de la terre… »

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Zaria Forman expose aujourd’hui ses œuvres dans de nombreuses galeries des États-Unis ainsi qu’à l’étranger. Dix de ses dessins ont également été utilisés dans les décors de la série « House of Cards » dirigée par David Fincher. Une belle manière de sensibiliser toujours plus le public à cette préoccupante problématique qu’est le réchauffement climatique. « Peut-être que si les gens ont l’occasion d’expérimenter ces sublimes paysages, ils auront envie de les protéger et de les préserver. Il est important de croire dans le fait que des petites actions peuvent faire la différence, qu’elles comptent. Le travail que je fais ne va pas résoudre la crise climatique, mais j’espère que cela l’aidera, que cela jouera un rôle, aussi petit soit-il. Nous sommes tous ensemble sur cette planète et il est important de faire tout ce qui est en notre pouvoir durant notre vie. » estime-t-elle.

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Les dessins originaux de Zaria Forman sont disponibles sur Artsy : https://www.artsy.net/artist/zaria-forman

Des impressions en édition limitée sont à disposition sur ArtStar : http://www.artstar.com/collections/zaria-forman


Source : zariaforman.com / thisiscolossal.com

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