À Pourgues, dans le sud de la France, un petit village singulier se prépare à un monde post-croissance. Le réalisateur Alex Ferrini est allé à la rencontre de ces habitants et habitantes pour comprendre leur révolution locale collective et le fonctionnement d’une communauté qui se veut à la fois écologique et démocratique.
Après « Notre révolution intérieure » et « Régénération », le réalisateur Alex Ferrini a décidé de réaliser un film documentaire consacré à l’écovillage expérimental de Pourgues. Là-bas, les habitants mènent un projet de communauté alternative en essayant de concilier les différentes dimensions de l’organisation sociale, c’est-à-dire l’agriculture, l’éducation, la gouvernance, la santé, la consommation, la construction, le rapport au temps, à l’activité, à l’autre, à soi. En enjeu de civilisation majeur alors que le monde traverse une époque décisive pour l’avenir. Comme un avant-goût du futur ?
Installées sur un domaine de 50 hectares qui se trouve sur le territoire de la commune de Fossat (Ariège), une trentaine de personnes (ils étaient une vingtaine aux débuts du projet), ont décidé de changer radicalement de manière de vivre. C’est ce processus de construction et les réflexions qui vont avec que le réalisateur Alex Ferrini, qui a passé une année sur place, tente d’explorer dans son documentaire. « Cette expérience est portée par une réelle joie, celle des habitants du village de Pourgues, qui ne sont pas dans cette démarche pour survivre ou pour « changer le monde », mais bien car ils trouvent dans ces nouvelles idées un réel mieux-être, un réel confort, une réelle sécurité tout en vivant une aventure constante pleine d’expériences », témoigne le réalisateur. Pour pouvoir financer la post-production du documentaire, une campagne participative est en cours.
Si la volonté d’une plus grande autonomie alimentaire mais aussi énergétique est au centre des préoccupations du petit groupe, c’est surtout dans la recherche d’un nouvel équilibre dans les relations interpersonnelles et la place accordée aux enfants que le projet se démarquent. Les villageois s’inspirent du modèle éducatif Sudbury créé à la fin des années 1960. Les enfants décident eux-mêmes de ce qu’ils veulent faire et peuvent s’exprimer au même titre que les adultes dans les choix de vie collectifs.
Par ailleurs, selon la volonté des villageois, la vie en communauté s’articule autour des notions de liberté et de responsabilité individuelles. « Rien n’est obligatoire, chaque individu fait ses propres choix, mène ses journées comme il le souhaite, se consacre à ce qui l’intéresse sans contrainte de programme ni de temps et assume pleinement la responsabilité de ce qu’il entreprend », peut-on lire sur le site de l’Ecovillage. « Chaque habitant est responsable de ses actes et du climat. Ses actions contribuent à préserver l’atmosphère de liberté, de respect, de justice et de confiance », précise la page consacrée à la philosophie du projet.
En mettant en lumière la communauté du Village de Pourgues, le réalisateur souhaite montrer au public que les initiatives locales et citoyennes se multiplient de manière très concrète, démontrant l’étendue des possibles mais également d’éventuelles limites à surmonter. Car, ne nous trompons pas, simplicité n’est pas synonyme de facilité. Selon lui, « il y a une bataille des images, une bataille des imaginaires à mener pour partager l’idée qu’un autre monde est possible, que les utopies sont nécessaires et que les alternatives sont déjà en marche« .
La sortie du film est prévue pour 2019 et nous ne manquerons pas de vous en informer. Pour soutenir la démarche, rendez-vous sur la page de financement participatif.
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