A la veille des fêtes de fin d’année, L214 dévoile des images saisissantes de cruauté filmées dans un élevage français de poules pondeuses en cage. Située dans le département des Deux-Sèvres, cette exploitation appartient au groupe Pampr’oeuf, géant spécialisé dans le domaine avicole. Avec une production de plus d’un milliard d’œufs par an, la société s’accapare ainsi près de 20% de la production nationale d’œufs vendus avec leur coquille. Les images dévoilées par l’association de protection animale et commentée par le magicien-humoriste Eric Antoine ne laissent pourtant aucun doute : l’élevage en cage doit cesser et des sanctions doivent être prises. Sans surprise, L214 lance une pétition et dépose plainte contre Prampr’oeuf pour mauvais traitements et actes de cruauté.

Avec plus de 2 millions de poules pondeuses et poulettes, dont 630 000 en nom propre et 1 500 000 en contrat, le groupe Pampr’oeuf s’impose aujourd’hui comme l’un des poids lourds toutes catégories de la production avicole française. Créé en 1984, il produit et commercialise ainsi 1 milliard d’œufs par an, représentant 20 % du marché français des œufs vendus en coquille.

Prampr’oeuf refuse de s’engager pour le bien-être animal

Si plusieurs grands groupes du secteur agroalimentaire se sont récemment engagés pour plus de bien-être animal, Pampr’oeuf reste quant à lui sourd aux appels des citoyens et  des consommateurs.

Quatre ans après les résolutions de l’ensemble de la grande distribution et plus de deux ans après l’engagement du groupe Avril (numéro 1 de l’œuf en France), la société néo-aquitaine se démarque ainsi des autres grands producteurs d’œufs en étant le seul à ne pas avoir publié d’engagement officiel excluant l’élevage en batterie de l’ensemble de ses activités d’ici 2025

Cet apparent manque de considération de la part de Pampr’oeuf pour les conditions de vie de ses animaux se confirme aujourd’hui. Les enquêteurs de L214 dévoilent ainsi le quotidien insoutenable de près de 200 000 poules qui vivent entassées dans des cages exiguës, sans jamais apercevoir la lumière du jour.

Leurs pattes reposent sur un sol grillagé particulièrement inconfortable pour les oiseaux. Dans ces conditions, elles ne peuvent se comporter normalement et souffrent physiquement et mentalement. Certaines poules sont totalement déplumées, alors que d’autres sont à l’agonie et privées de soin. Les cadavres de celles qui n’ont pas résisté à ces conditions de vie sont simplement laissés au beau milieu de leurs congénères, parfois jusqu’à un niveau de décomposition avancée. Une clôture électrique est également installée dans les cages pour empêcher les poules de manger les œufs qui ont roulé à l’avant sur le convoyeur.

Des poules tombées et blessées agonisent pendant des jours avant de succomber à leurs blessures. – Crédits : L214

Une cruauté inhérente à l’élevage en cage

Plus intolérable encore, l’enquête montre la violence inouïe du ramassage des animaux destinés à l’abattoir une fois la fin de leur cycle de production atteint.

Les employés de l’exploitation se saisissent des volailles avec un mépris sans pareil. Alors que des dizaines d’entre elles sont brutalement entassées dans des cages de transport, d’autres font office de ballon de football pour les membres du personnel. Entre rires gras et cris de souffrance et de stress des animaux, la scène est d’une violence inouïe.

L214 dévoile ainsi pour la toute première fois des images du chargement des poules françaises élevées en cage et destinées à la ponte. Présentée par le magicien-humoriste Éric Antoine, cette nouvelle enquête témoigne sans détour de la cruauté inhérente à l’élevage en cage des poules pondeuses.

En plus des violences extrêmes dans la manipulation des animaux, les infractions à la réglementation sont multiples : non-conformité des installations (absence de litière, de mangeoires conformes et parfois de grattoirs), absence de soins, poules mortes en état de décomposition avancée laissées dans les cages, conditions de chargement et de transport non conformes aux réglementations européennes en vigueur, ramassage des oiseaux sans équipements de protection individuelle tels que des gants, des masque ou des combinaisons.

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Les cadavres des poules décédées jonchent les cages de leurs congénères encore en vie. Crédits : L214

L214 porte plainte et alerte les citoyens

Face à ces infractions, l’association porte plainte pour mauvais traitements et pour actes de cruauté contre la SAS Pamprœuf auprès du procureur de Niort et de la Commission européenne.

Alors que 81 % des Français sont favorables à l’interdiction de l’élevage des poules pondeuses en cage (dont ruraux : 79 % ; Paris : 81 % ; gauche : 86 % ; majorité présidentielle : 86 % ; droite : 78 % ; RN : 79 %), L214 appelle Pampr’œuf à rattraper son retard en tournant officiellement le dos à ce mode d’élevage violent qui n’a plus sa place dans notre société.

L’association lance également une pétition pour exiger la fermeture immédiate de l’élevage des Deux-Sèvres et plus généralement la fin de l’élevage en cage des poules pondeuses. Pour Sébastien Arsac, cofondateur de l’association L214, leur demande est claire : « ce n’est malheureusement pas par un tour de magie que nous parviendrons à bannir l’élevage en cage des poules pondeuses. Les responsables politiques mais aussi les entreprises doivent agir et s’engager contre ces pratiques d’un autre âge ».

L.A.

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