Les catastrophes naturelles semblent en hausse et les conflits humains sont multiples et interminables. Le nombre de personnes déplacées ne cesse malheureusement de s’accroître et ce, dans des conditions souvent déplorables. Face à ces situations extrêmes, certains projets pourraient, faute de mieux, améliorer les conditions de vie des réfugiés en attendant une nouvelle vie…
L’exode climatique ou humanitaire
Phénomène mondial, les catastrophes naturelles ont lieu de plus en plus fréquemment, sont plus violentes et plus complexes. De ce fait, elles déplacent toujours plus de populations et cette évolution à la hausse devrait se poursuivre alors que de plus en plus de gens vivent dans des zones exposées aux changements de leur environnement. Elles ont provoqué, en 2013, le déplacement de trois fois plus de personnes que l’ensemble des conflits la même année. La situation devrait encore s’aggraver à l’avenir avec l’impact des changements climatiques.
Les conflits sont, eux aussi, une source de déplacements de plus en plus inquiétante. En 2013, sur les 33,3 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, recensées à travers le monde, 63% étaient concentrées dans seulement cinq pays en proie à des conflits : en Syrie, en Colombie, au Nigéria, en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan. Jan Egeland, Conseiller spécial sur les questions de prévention et de règlement des conflits à l’ONU, indique qu’en Syrie, « non seulement les camps de déplacés sont situés dans des zones contrôlées par des groupes armés, mais ils sont aussi mal gérés, offrent des logements inadéquats, des services d’assainissement insuffisants et une aide limitée ». Les personnes déplacées, en fuyant les catastrophes, emportent ce qu’elles peuvent et se réinstallent sur des terres inconnues, recommençant souvent leur vie avec presque rien, mais surtout, sans toit où s’abriter.
Du biomimétisme vers des abris mieux adaptés
« Weaving a Home » est un projet du designer jordanien Abeer Seikaly qui, à partir du concept architectural des tentes traditionnelles, a imaginé un abri transportable et léger dont la structure particulière permet de créer des formes tridimensionnelles complexes en un éclair. C’est par l’observation de la nature, notamment la structure de la peau des reptiles, mais aussi sur la base du savoir-faire traditionnel de la vannerie (travail de l’osier) qu’a émergé cet abri en alvéoles. L’invention règlerait ainsi la plupart des problèmes rencontrés avec les tentes traditionnelles comme l’instabilité face aux vents forts, l’obligation d’un ancrage au sol ou bien la faible durabilité des structures.
Exemple de conception intégrée, ces matériaux sont abordables, les ressources du milieu sont respectées, la construction est simple, rapide et donc adaptée à l’urgence. Le design a quant à lui pour but de répondre aux principaux besoins des victimes d’un déplacement brutal et adapté à différentes conditions climatiques (froid, humidité ou chaleur). La tente se déploie et se replie facilement tout en permettant l’installation d’équipements contribuant au bien-être des personnes (chauffage, eau courante, électricité, stockage, etc.). A l’intérieur, l’exposition aux éléments environnants et à la lumière est modulable en réglant l’ouverture et la fermeture de la toile extérieure.
Cette tente du futur est également munie d’un récupérateur d’eau qui est naturellement portée à température acceptable pour une douche. Selon les plans du concepteur, la structure pourrait être munie de capteurs solaires qui offrirait un minimum d’électricité, donc de confort, à l’intérieur de l’habitacle.
Selon le concepteur, le but de son invention est d’améliorer les conditions de vie des personnes déplacées en leur permettant de reconstruire leur vie sur de bonnes bases et de s’intégrer plus aisément dans leur nouvel environnement. De telles tentes pourraient, par exemple, remplacer les anciens équipements d’ONG humanitaires qui interviennent sur le terrain lors de situations d’urgences. Ce projet, dont les objectifs sont louables et positifs pour les victimes, répond bien entendu de manière temporaire à des problèmes pour lesquels des solutions durables doivent être trouvées urgemment.
Sources : abeerseikaly.com / http://www.liberation.fr / un.org / amush.org / internal-displacement.org