S’il apparaît nécessaire d’informer le monde, les jeunes et les moins jeunes, de la situation toujours plus inquiétante de la biodiversité sur Terre, il semble en revanche absolument nécessaire de faire naître également l’émerveillement, afin de susciter le désir de préserver la richesse des écosystèmes divers.
Dans un monde où le matériel abonde et où la vitesse augmente (tout du moins dans les coins riches du globe), il est facile d’être complètement déconnecté de la nature, du sort de la faune et de la flore mais aussi de certaines réalités. Et dans la foule des reportages et documentaires qui sortent sur petits et grands écrans et qui traitent de la biodiversité, il y en a quelques-uns qui sortent du lot. La nuit des éléphants en fait partie. Ce documentaire a été réalisé par Thierry Machado, qui a notamment été directeur de la photographie sur des productions comme Microcosmos : Le Peuple de l’herbe (1996) qui fut une véritable expérience sensorielle, ou encore sur Le Peuple Migrateur (2001) réalisé par Jacques Perrin, Jacques Cluzaud et Michel Debats.
« Il faut arrêter les discours catastrophiques sur l’écologie, c’est en les émerveillant qu’on convaincra les gens de l’importance de protéger notre planète. »
– Le Commandant Jacques-Yves Cousteau.
La nuit des éléphants s’inscrit dans cette catégorie de documentaires qui possède une vraie personnalité, et qui s’éloigne de certains carcans imposés par le genre. Avant tout informatif, La nuit des éléphants permet une immersion totale dans la vie de ces pachydermes nomades tout en montrant d’autres animaux encore méconnus et déjà menacés. Les images obtenues de jour comme de nuit grâce à une technologie apparemment inédite sont non seulement superbes, mais permettent également de meilleures connaissances quant aux habitudes du peu d’éléphants complètement libres. S’ancrant dans la réalité tout en baignant dans une féerie bien présente, celle-ci accentuée par des prises de vues époustouflantes sur le ciel étoilé d’Afrique Australe qui ne souffre pas de pollution lumineuse, on appréciera surtout le message écologiste poussant à la préservation de la diversité des espèces.
A noter qu’on retrouve ici Jacques Perrin à la narration. Ce dernier avait narré mais aussi réalisé le très marquant Océans (2010), à la beauté visuelle impressionnante.
Synopsis :
« Un éléphanteau est né au bord d’une rivière. Mais à peine a-t-il eu le temps de découvrir sa famille et son environnement que la matriarche sonne l’heure du départ : les oasis éphémères du Kalahari commencent à s’assécher et, bientôt, le jardin d’Eden redeviendra un désert impitoyable. Les pachydermes entament alors une incroyable odyssée de plusieurs centaines de kilomètres à travers les espaces les plus sauvages et désolés de l’Afrique australe, une route qu’empruntent les familles d’éléphants depuis des millénaires. Pour la première fois, une équipe filme les éléphants et d’autres espèces sauvages encore inconnues dans le secret de la nuit, en couleurs, et sans lumières artificielles. »
La situation alarmante des éléphants dans le monde
Malgré leur protection à la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) en tant qu’espèce menacée, les éléphants continuent d’être tués en grand nombre chaque année afin d’approvisionner le commerce illégal d’ivoire. Ainsi, on apprend selon un rapport de la CITES publié en 2014, que 20 000 éléphants d’Afrique ont été braconnés à travers le continent en 2013. La situation des éléphants d’Afrique est d’ailleurs très critique. Les éléphants d’Asie, privés de leur habitat, sont également menacés mais aussi exploités commercialement à des fins touristiques en Thaïlande.
Des ONG comme IFAW participent à des campagnes de communication en faveur des éléphants mais aussi à des opérations de destruction de stocks d’ivoire. Ils organisent également des formations de locaux contre le braconnage. IFAW agit aussi sur le terrain à l’aide de projets d’aide à la protection des parcs nationaux et à l’aide de partenariats avec les collectivités locales. L’organisation possède un Centre de sauvetage des animaux sauvages près de Karzinga, en Inde, qui accueille et s’occupe des éléphanteaux orphelins ainsi que d’autres animaux sauvages. Par ailleurs, des missions d’écovolontariat existent dans différents pays pour venir en aide aux éléphants.
Les éléphants sont reconnus comme des êtres sensibles mais également comme des mammifères très intelligents qui savent par exemple compter. Les chercheurs leur reconnaissent un sens poussé de la communauté, un répertoire de sons développés pour communiquer, voire une certaine conscience de soi.
Campagne de communication d’IFAW – N’en restera t-il que des mots ?
La même campagne d’IFAW en vidéo
Un clip tout à fait percutant et anxiogène qui rend compte d’une réalité glaciale : si les efforts pour la préservation des éléphants ne prennent pas davantage d’ampleur, ils pourraient disparaître à moyen terme.
La campagne – N’en restera t-il que des mots ? – d’IFAW pour les baleines
Les baleines sont également menacées de disparition, bien que protégées notamment par les conventions internationales. Outre la pollution marine qui affecte grandement ces immenses mammifères marins, trois pays continuent aujourd’hui de chasser les baleines : L’Islande, le Japon et la Norvège (le Japon s’est abstenu cette année de chasser en Antarctique afin de s’aligner sur la décision de la Cour Internationale de Justice.)
https://www.youtube.com/watch?v=y9kEu3XX_PI
Voir la vidéo de YouTube / Sources : France 2 / l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) / CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) / IFAW