Depuis 2003, l’association FÉEDA permet à des populations défavorisées, parfois isolées, d’accéder à une certaine indépendance alimentaire, le tout en utilisant des techniques écologiques peu gourmandes en ressources énergétiques. Aujourd’hui impliquée au Venezuela, l’association s’est donnée pour objectif de participer à l’autonomie alimentaire d’une école qui accueille 84 enfants issus de la communauté « Mata de Madera », dans les Llanos. Une priorité, dans une région marquée par l’isolement, où l’agriculture est rare, et qui n’a pas accès aux infrastructures électriques du pays.

Un jardin pour nourrir 84 enfants

Située dans les Llanos, entre les villes de Bruzual et Mantecal au Venezuela, une école de 84 enfants s’apprête à bénéficier du savoir et de l’aide prodigués par l’association FÉEDA, spécialisée dans la « formation et l’éducation à l’environnement et au développement approprié ». En effet, l’association espère partir en janvier 2017 et y mettre en place un potager vivrier qui permettrait aux écoliers d’être assurés contre les pénuries alimentaires, de plus en plus fréquentes dans cette région enclavée au climat capricieux. Le potager pourrait ainsi fournir à l’école les repas de cantine, de façon durable et sûre.

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Les Llanos, ces immenses plaines qui s’étendent de la Colombie au Venezuela, sont en effet inondées 3 mois de l’année. L’école, quant à elle, a par le passé bénéficié d’un programme d’aide au développement mis en place par le Lycée Français de Caracas et l’Ambassade. Si ce qui abritait auparavant une douzaine d ‘élèves sous un toit de tôle est aujourd’hui un véritable espace d’apprentissage dont le nombre de bénéficiaires a largement évolué, le projet de mise en place d’un premier potager a littéralement été abandonné par ses premiers initiateurs.

Aujourd’hui, FÉEDA se donne pour mission de redonner vie à ce projet, de plus en plus nécessaire, en mandatant deux experts bénévoles qui pourront mettre en application et transmettre les techniques de permaculture. Des pommes de terre, des courges, des haricots, des arbres fruitiers ainsi que du moringa (dans une démarche agro-forestière) pourraient ainsi « fleurir » dans ce potager de demain. L’idée est également d’agir main dans la main avec les populations locales, qui sont la clé de la pérennité du projet, et de sa réussite sur le long terme. L’association proposera donc aussi des ateliers de formation pour les familles et les différents membres de la communauté. Les élèves ainsi que les professeurs bénéficieront quant à eux d’une formation aux techniques du maraîchage en permaculture.

Propager l’autonomie alimentaire de façon écologique

L’action de l’association vise également à changer pour le mieux les habitudes agricoles des membres de cette communauté reculée. Dans les Llanos, la plupart des familles vit encore de l’élevage. Cette activité représente leur source de revenus et symbolise aussi leur place sur l’échelle sociale. L’élevage bovin, en particulier, y est très présent, au détriment d’autres élevages et d’une agriculture vivrière presque totalement absente. Les compétences en agriculture des habitants y sont donc très rares et limitées, et l’économie de la région dépend essentiellement de la vente de viande.

Avec l’intention de démocratiser et de transmettre des connaissances en matière d’agriculture responsable et durable, l’association espère donc développer la sécurité alimentaire de la région. Une sécurité qui passe aussi par la diversification des sources de nourriture. En outre, FÉEDA propose aussi le développement d’équipements adaptés à la situation locale. Dans des régions isolées où l’alimentation énergétique est assurée par quelques générateurs et panneaux solaires seulement, la mise à disposition de fours ou de stérilisateurs solaires peut s’avérer salutaire.

Afin de permettre la réussite de son projet, l’association a lancé une campagne de crowdfunding. Une partie des dons servira à l’achat des outils nécessaires à la mise en place du potager, ainsi qu’à payer les frais associés au déplacement des deux bénévoles mandatés. Si tout se passe bien, Charlotte Berthet-Rivière, ingénieure en agronomie tropicale, et Julien Hery, éducateur spécialisé et animateur en agro-écologie, s’envoleront en janvier prochain et pour trois mois vers les immenses plaines vénézuéliennes.

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Sources : FEEDA.org / Helloasso.com

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