De plus en plus de citoyens, souhaitant remettre leurs valeurs au cœur de leur existence, se tournent vers les écovillages. Centrés sur le collectif, l’autonomie et la sobriété, ces lieux alternatifs développent des solutions concrètes pour habiter la planète tout en préservant les écosystèmes. En partenariat avec Kaizen Magazine, Colibris et la Coopérative Oasis, Alexandre Sattler est parti à leur rencontre pour créer une série de 35 podcasts. Ces entretiens donnent la parole à tous ceux qui ont fait le choix du collectif et du vivre ensemble pour plus d’autonomie et de résilience, face à un modèle de civilisation qui vacille.     

Si les écovillages supposent souvent une vie en marge du système dominant, nécessaire pour en refuser les dérives, cela ne signifie pas systématiquement l’autarcie et le rejet de tous les aspects de ce système. Ces lieux alternatifs peuvent prendre diverses formes, et la fondation de ce type de collectif requiert de s’entourer de personnes qui ont les mêmes motivations, les mêmes envies et des visions de la vie semblables. Mais la création d’un écovillage promet aussi de poser de nombreux défis, liés à la forme d’organisation adoptée, à la répartition du travail commun, au mode de gouvernance ou encore au modèle économique retenu. Ces problématiques ont déjà été rencontrées par les nombreux éco-lieux qui existent aujourd’hui, à qui le podcast La Voix des Oasis donne la parole pour partager leur expérience.

36 lieux représentatifs de la diversité des projets

Accompagnateur en moyenne montage et guide nature, Alexandre Sattler a pris la route très tôt pour s’intéresser aux messages des peuples premiers. Ce voyageur engagé s’appuie sur ses compétences de communication (photographie, vidéo et émissions radio) pour transmettre des valeurs en lien avec l’écologie, la solidarité, le respect et l’humanité. En plus de développer son propre projet de podcast, Regard’Ailleurs, qui emmène l’auditeur à la rencontre d’aventuriers ordinaires sur les chemins du monde, Alexandre collabore depuis maintenant 5 ans avec Kaizen Magazine pour proposer des émissions radio thématiques.

Voyageur engagé, Alexandre Sattler a parcouru les éco-lieux de France pendant 3 mois.

Celles-ci prennent la forme d’un tour de France des initiatives existantes dans un certain domaine engagé. Après avoir exploré notamment le thème des néo-ruraux et de l’éducation alternative, Alexandre Sattler est parti cette année à la rencontre des écovillages. Ces derniers sont recensés par le mouvement Colibris, qui s’est donc associé au projet pour sélectionner 36 lieux représentatifs de la diversité de ces initiatives. Ces éco-lieux sont urbains, ruraux, peu connus ou au contraire largement médiatisés, et ont chacun leur spécificité, selon qu’ils mettent l’accent sur les habitats alternatifs, la production maraîchère, ou encore les logements intergénérationnels.

Inventer une autre façon d’habiter le monde

A l’origine de La Voix des Oasis, l’idée est de dresser un panel des différents modes de vie en France, en partant à la rencontre des porteurs de projets, dont certains sont accompagnés par la coopérative Oasis. Ces entretiens, librement accessibles cette année sur les différentes plateformes d’écoute de podcast, ont pour vocation de donner les clés pour comprendre le fonctionnement de ces collectifs et la manière de procéder concrètement à leur création. Le podcast La voix des Oasis est ainsi amené à aborder des sujets aussi variés que le vivre ensemble, la constitution d’un collectif, le montage juridique et financier, l’habitat, la permaculture, les activités économiques ou encore l’écologie intérieure.

Le facteur humain peut être compliqué à gérer, et est à l’origine de l’arrêt de 90% des projets avant la 5e année d’existence.

Car adopter un mode de vie différent requiert le développement de compétences dans de nombreux domaines, et il demeure important de garder en tête des considérations très concrètes, comme l’accès aux fonciers, le choix d’un statut juridique ou encore la viabilité économique du projet. La façon de répondre à ces défis, ainsi que l’accent mis par chaque collectif sur un domaine, amène à la création d’une multitude de projets différents et uniques, mais dont la finalité reste toujours la même : inventer une autre façon d’habiter le monde, plus résiliente et plus respectueuse de l’environnement.

Le facteur humain au centre des projets

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Etant donnée la dimension collective omniprésente, le vivre-ensemble est également au centre des préoccupations. La gouvernance partagée et les formes de communication bienveillante et non-violente constituent donc des enjeux majeurs pour la réussite du projet. Le facteur humain peut en effet se révéler compliqué à appréhender, et explique le fait que 90% des projets ne passent pas le cap des 5 ans d’existence. « Une question que j’ai souvent posée, c’est pourquoi se lancer dans cette vie en collectivité, qui rajoute une couche de complexité des rapports humains ? » indique Alexandre Sattler.

Les 36 lieux présentés dans le podcast ont chacun leurs spécificités, qui rendent chaque projet unique.

Les réponses apportées par les différents fondateurs des écovillages lui ont fait réaliser que « le collectif permet un travail personnel, une remise en question qui replace la complémentarité des individus en avant. » La gouvernance partagée constitue ainsi un levier important pour explorer d’autres formes de démocratie et d’organisation des collectivités, qui permettent un mode de communication horizontale entre tous les individus. Dans l’écovillage de Pourgues, qui prône l’éducation démocratique, chaque personne, enfant y compris, est par exemple intégré au système et considéré comme libre et responsable de ses choix. Le mélange des âges et des générations permet ainsi les apprentissages et le développement de chacun sans interventionnisme externe.

Une réponse concrète à un problème de société

La Voix des Oasis donne la parole à de nombreux autres projets, comme l’éco-lieu de Sainte Camelle, le hameau coopératif du Vieil Audon, ou encore l’habitat participatif Ecoravie, basé sur des logements intergénérationnels dans des maisons positives, qui crée plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Pour explorer et mieux comprendre ces modes de vie alternatifs, le voyage d’Alexandre a duré au total trois mois, pendant lesquels il a découvert ces nombreux projets collectifs qui tentent de recréer des solidarités à l’échelle d’un territoire.

Au terme de cette expérience, il tirera de ces rencontres l’envie de multiplier ce modèle en France et ailleurs. D’après lui, « il est important d’aller voir ce qu’il se passe sur ces éco-lieux et d’essaimer ce genre d’initiatives pour recréer des poches de résilience, que ce soit en milieu urbain ou rural. » Face aux dérives d’un modèle de société individualiste et destructeur, repenser notre mode de vie en limitant notre impact sur les écosystèmes s’impose en effet aujourd’hui comme une nécessité absolue et un défi majeur, auquel les éco-lieux apportent une réponse concrète. Tous les podcasts sont à déguster sur ce lien.

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