Donald Trump continue de constituer son fameux cabinet « anti-système » qui l’accompagnera dans la présidence. Parmi les futures figures de l’histoire américaine, on devrait retrouver notamment : un créationniste, plusieurs climatosceptiques, des industriels et amis de la finance, mais aussi des individus qui pensent que le Ku Klux Klan est « OK » et que l’avortement est un crime, ou encore d’anciennes stars d’émission de télévision… Une belle brochette de vainqueurs qui risque de rapidement faire rire jaune, et surtout n’annonce rien de bon sur le plan environnemental comme social. Présentations.

Première victime collatérale : le climat

Le cabinet du dernier président américain élu Donald Trump est, sans surprise, à l’image de l’homme d’affaire : conservateurs, réactionnaires et animés par la soif de l’argent. Un scénario qui risque de se transformer en cauchemar pour toute personne un poil soucieuse de l’avenir de la planète. Pour cause, si l’on en croit les dernières informations parues sur la composition du futur cabinet de la Maison Blanche, le futur secrétaire d’État pourrait être Rex Tillerson, PDG d’ExxonMobil, alias la plus grande compagnie pétrolière au monde. Un comble, quand on sait que celui-ci aurait alors à charge de négocier les futurs accords internationaux sur le climat, et une nomination qui annonce la volonté du gouvernement de remettre l’exploitation des énergies fossiles au cœur de sa politique économique et énergétique. À ce propos, Trump a d’ailleurs récemment réaffirmé son hostilité envers les mesures climatiques, promettant « d’annuler les restrictions qui entourent la production d’énergie américaine, y compris les schistes bitumineux, le pétrole, le gaz naturel et le charbon ». On ne badine pas avec la machine économique américaine.

Photo : AP/LM OTERO (Rex Tillerson, PDG d’ExxonMobil)

Mais loin de s’arrêter là, la sélection de Trump comprend bien d’autres énergumènes climato-sceptiques. Scott Pruitt et Rick Perry, sélectionnés respectivement pour diriger l’Environmental Protection Agency (EPA) et le Department of Energy (DOE), sont connus pour leur déni quasi-religieux concernant le changement climatique. En s’imposant comme l’un des principaux adversaires du programme de l’APE, Pruitt s’est affirmé par le passé comme l’un des principaux détracteurs du « Clean Power Plan » d’Obama censé permettre l’atteinte des objectifs environnementaux dictés par les accords de Paris (jugé déjà faibles par les observateurs).

Enfin, l’ancien gouverneur du Texas — et accessoirement ancien candidat du « Danse Avec les Stars » US, Rick Perry, dirigera le DOE (Department of Energy), une agence qu’il a jadis voulu personnellement abolir. Perry, qui est originaire d’un État où le secteur énergétique occupe une place importante dans la vie économique, siège également au conseil d’administration de « Energy Transfer Partners », l’entreprise chargée de développer la controversée Dakota Access Pipeline. Donald Trump, en tant qu’homme d’affaire milliardaire, possède lui même des investissements dans ce secteur.

Photographie : Dallas Goldtooth (Manifestation contre le Dakota Access Pipeline)

Racisme, sexisme et inégalités : le trio gagnant

En plus de ces (nombreux) ennemis du climat, le futur cabinet de Trump pourrait également inclure des personnalités ouvertement racistes et sexistes. Parmi elles, on peut citer Jeff Sessions, un homme qui aurait au cours de sa vie affirmé que les pratiques du Ku Klux Klan sont tolérables, et avocat d’une politique d’immigration ultra-restrictive. Citons aussi Ben Carson, un créationniste homophobe décomplexé; mais aussi Tom Price, un homme formellement opposé à l’ObamaCare (nouvelle couverture santé pour les plus pauvres) ainsi qu’à l’avortement et au Planning Familial, projeté à la tête de l’équivalent du Ministère de la Santé. Parlons enfin de Stephen Bannon, patron d’un média très à droite largement accusé de racisme ET de sexisme à travers le web. Ce dernier occupera — « logiquement » — le poste de Conseiller Stratégique.

Une douche froide pour nombre d’américains qui ont avalé sans recul critique les discours de campagne de Trump. Comme le ponctuent ses récents discours, dont le souhait de renforcer l’arsenal nucléaire américain (4 717 têtes nucléaires), il semble difficile de croire qu’une tellement figure, dont le cabinet est le reflet de tout ce qui peut exister de pire en matière de capitalisme débridé ou de conservatisme, puisse incarner le candidat « anti-establishment ». Celui-ci avait même affiché son intention de ne pas mettre en place une politique fiscale pro-riches. Une promesse qui semble désormais difficilement tenable lorsque son cabinet lui-même comportera d’anciens banquiers et riches hommes d’affaire, affichant un capital cumulé de plusieurs milliards de dollars, soit autant que 109 millions d’Américains. On citera ainsi le futur Secrétaire au Trésor : Steven Mnuchin, un ancien de Goldman Sachs, banque lourdement impliquée dans la crise des subprimes de 2008. De quoi donner la nausée à ceux qui ont crû élire un sauveur censé renouveler une classe politique gangrénée par les intérêts de classe et un entre-soi bourgeois.

 

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Sources : NYTimes.com / WashingtonPost.com / Qz.com

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