Les images se suivent et donnent la nausée : des chiens agonisants, jetés dans des puits, mutilés ou pendus à des arbres… Voici le destin tragique de milliers de Galgos, ces lévriers espagnols employés par les chasseurs pour courser le lièvre. Mais gare à ceux qui déçoivent leur maître ! Dans le premier épisode de sa série d’investigation sur les maltraitances animales, Maxime Ginolin, alias « MagiCJacK », s’intéresse au sort réservé à cette race de chiens martyrisée et torturée chaque année à la fin de la période de chasse espagnole. En mélangeant fiction et enquête d’investigation, le jeune réalisateur engagé dévoile les horreurs subies par les victimes de cette terrible tradition… Attention, images et propos difficiles.

Malheur au chien qui déçoit son maître ! Car il sera puni à hauteur de sa faute. Telle est la tradition selon les « galgueros », ces chasseurs de lièvre espagnols qui n’hésitent pas à torturer les chiens jugés défaillants avant de les mettre à mort.

Difficile de connaître leur nombre exact, la plupart d’entre eux n’étant pas fédérés. On estime cependant qu’environ 190 000 personnes pratiquent encore ce style de chasse sans fusil qui consiste à faire courir plusieurs chiens derrières une même proie : le lièvre. Les paris sont alors lancés ! Le vainqueur ravira son maître, tandis que les autres chasseurs se verront déshonorer par leurs chiens incompétents. Pour laver leur honneur, il faudra passer par le sang. Voilà d’où découle cette terrible tradition.

« Un galgo non vale un cartouchio »

Pour les galgueros encore attachés à cette pratique, un Galgo ne vaut même pas une cartouche (« un galgo non vale un cartouchio »). La mise à mort de l’animal s’inscrit alors dans un effroyable dessein.

En fonction des ratés de ce dernier, différentes techniques d’abattage sont employées par les chasseurs : coups de couteau, quasi-pendaison, immolation par le feu, abandon au fond d’un puit ou d’une crevasse, aspersion d’acide, injection directe de produits ménagers tels que l’eau de javel dans l’organisme,… Autant de méthodes particulièrement cruelles destinées à faire souffrir le plus possible l’animal ayant déçu son maître… A contrario, les chiens louangés par les chasseurs seront pendus haut sur un arbre, en signe de respect.

Extrait de la vidéo de Maxime Ginolin – INSPECTEUR MAGICJACK, Le martyr des Galgos.

S’il n’existe aucune source officielle et fiable sur le nombre de Gaglos ainsi tués chaque année, certaines associations de terrains estiment que plus de 500 000 d’animaux sont victimes de ces pratiques impitoyables. Alors que les morts les plus violentes sont souvent cachées donc impossibles à quantifier, le nombre de victime aurait tout de même tendance à diminuer grâce au travail de sensibilisation de différentes organisations comme Galgos del Sol, SOS Galgos ou encore Galgos del Mar.

 

Une vie de supplices

Malheureusement, le calvaire de ces lévriers ne commence pas là. Considérés comme un simple outil de chasse, ils sont toute leur vie durant confrontés à la maltraitante et la cruauté de leurs bourreaux. La plupart d’entre eux voient le jour dans de minuscule enclos, alors que leur mère est destinée à vivre dans des conditions d’hygiène déplorables et à mettre au monde des jeunes Galgos jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus.

Souvent placés dans une cave, loin de la lumière du jour, les chiots sont ensuite étudiés et sélectionnés pour en faire les meilleurs chiens de chasse possible. Ceux qui sont alors jugés trop petits, trop chétifs ou pas assez éveillés sont directement tués brutalement. Pour les autres, l’enfer ne fait que commencer.

Pour développer leur vitesse et leur puissance, les jeunes chiens sont entrainés régulièrement. Pour cela, les galguos ont une technique particulière : ils attachent les lévriers à l’avant ou à l’arrière d’une voiture ou d’un quad et enclenchent le moteur. A près de 60 km/h, les chiens sont priés de tenir le rythme, et ce sur plusieurs kilomètres, tandis que ceux qui ne savent pas suivre s’effondrent et finissent par se faire trainer au sol. D’autres sont entrainés dans des sortes de manèges automatiques, ou encore sur des tapis roulants. La cadence est rude, et aucune possibilité n’est laissée au chien pour se reposer. S’il abandonne, c’est la mort qui l’attend.

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Un entraînement à la vie, à la mort

Extrait de la vidéo de Maxime Ginolin – INSPECTEUR MAGICJACK, Le martyr des Galgos.

Cette préparation physique n’a qu’un seul but : la « carrera en campo », comprenez « la course à travers champs ». Ce type de chasse s’emploie donc sans fusil, le seul outil des chasseurs étant leur chien poussé par la faim et leur instinct. Plusieurs d’entre eux sont mis en concurrence pour débusquer et courser le lièvre. Mais attention, les règles sont strictes. Il n’est par exemple par permis aux chiens de couper en diagonale, ils doivent suivre la trajectoire du lapin. Les plus stratèges d’entre eux seront punis pour leur bonne intelligence, alors que d’autres ne survivent simplement pas à cette course d’une intensité sans pareil. Il s’effondrent et meurent d’épuisement.

A la mi-février, la saison de chasse prend fin, et chaque galgueros est amené à « faire le tri » dans ses chiens de chasse. A partir de 3 ans, les Galgos sont déjà considérés comme périmés par la plupart de leur maître, et il n’est pas question de garder des bouches à nourrir inutiles. Dans les pires des cas, les chiens subissent de nombreux supplices avant de s’éteindre. Dans les meilleurs, ils sont abandonnés et recueillis par des associations qui leur viennent en aide.

Sensibiliser pour protéger les Galgos

Pour apporter encore plus de visibilité à leur cause, Maxime Ginolin, jeune réalisateur, compositeur et comédien, s’engage dans la production d’une série de vidéos mêlant fiction et travail d’investigation.

Il y campe le personnage fantastique de MagiCJacK, enquêteur engagé pour la cause animale. « J’ai pris conscience qu’aucun service de police n’enquêtait sur des affaires criminelles qui concernent les autres espèces. Je pense qu’il est vital de ne pas passer à coté de ces dossiers, car tout individu humain ou non humain a le droit à la vérité et à la justice », explique-t-il dans le premier épisode de la série consacré au martyr des Galgos (spécialement à partir de 9:30’). [ndlr : le lien vidéo peut être empêché par la limite d’âge. Vous devrez peut-être vous connecter à votre compte Youtube pour y accéder, voire taper directement dans la barre de recherche « INSPECTEUR MAGICJACK – Le Martyr des Galgos – EP 01 »]

Et pour cause : rendre ces pratiques visibles par le plus grand nombre est primordial pour les faire cesser au plus vite. MagiKJacK attire son audience sur ce point : « Je tiens à vous avertir que les images dévoilées sont extrêmement difficiles à supporter, mais où serait la justice si nous devons taire et cacher l’injustice ? ».

Pour encourager le travail des personnes qui luttent au quotidien et qui viennent au secours des Galgos, l’enquêteur de fiction appelle massivement au don et à l’adoption si les conditions personnelles de l’adoptant le permettent, l’adoption d’un animal se faisant en pleine conscience des responsabilités qui incombent à son nouveau propriétaire.

L.A.

Pour soutenir les associations qui œuvrent pour la protection des Galgos : https://linktr.ee/lemartyrdesgalgos

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