En 2015, au moins 28 loups ont été tués en France. Des morts jugées inutiles par les associations environnementales qui dénonce une simplification du problème et une nature à nouveau victime de la bêtise humaine et de l’incompétence. Le Professeur Feuillage fait le point.

Surfant sur des peurs obscures héritées du moyen-âge mais surtout sur de lourds intérêts économiques, ceux qui sont déterminés à tuer les rares loups qui survivent en milieu naturel semblent avoir les décideurs de leur côté. Mais la raison est-elle également avec eux ? Pas selon le Professeur Feuillage et son assistante qui passent brillamment en revue quelques croyances qui ne résistent pas à l’épreuve des faits. Le Canis Lupus est en réalité fondamental dans le maintien des écosystèmes naturels. Son caractère de prédateur n’en fait pas un ennemi de la nature, que du contraire, ni même un prédateur pour l’Homme (celui-ci ne s’attaquant que très rarement à lui), mais bien de l’industrie de l’élevage.

L’intérêt économique primant sur le reste, divers États européens, dont la France, autorisent donc sa chasse alors que l’animal est protégé par la Convention de Berne. S’il est vrai que certains petits éleveurs souffrent concrètement des attaques du loup sur leur cheptel, moins d’1% de la production française serait touchée. Les associations évoquent surtout une mauvaise gestion des enclos et d’une concurrence internationale qui étrangle les éleveurs lourdement subventionnés mais également indemnisés en cas d’attaque sur les troupeaux. Ainsi, Feuillage propose d’observer le problème de manière systémique afin de comprendre que le loup n’est pas l’origine de la problématique et que sa mise à mort n’est qu’un refus politique d’aborder la question dans toute sa nuance.

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