Le gouvernement français veut augmenter la mise à mort de loups mais demande néanmoins l’avis des citoyens. Cette proposition qui vient directement du ministère de l’écologie prévoit deux nouveaux projets d’arrêtés pour les années 2015 et 2016. S’ils sont validés, ces nouveaux arrêtés permettront une augmentation des prélèvements (chasse), en faveur des éleveurs. Une décision qui semble paradoxale pour les associations de protection animale car le loup est une espèce protégée et considérée comme vulnérable par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les citoyens français ont jusqu’au 21 juin pour donner leur avis sur ce choix. Ceci n’est pas un vote mais une Consultation Publique.

Le loup pose t-il problème ? Quelle est sa place dans les écosystèmes, et que lui reproche t-on ? Est-il totalement incompatible avec le pastoralisme ?

Le Gouvernement français souhaite donc élargir et étendre les dérogations qui permettent aux préfets d’accorder le droit de tuer des loups. Le premier arrêté prévoit une extension des territoires pour la chasse, tandis que le second propose d’augmenter de 50% le maximum de loups pouvant être tués (12 individus en plus). Les citoyens français ont jusqu’au 21 juin pour s’exprimer concernant ce choix sur le site consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr

Le loup et l’Homme : Une histoire millénaire  

Selon les estimations le Loup est apparu il y a près de 2 millions d’années sous la forme Canis Etruscus, et plus exactement il y a 400 000 ans en France (Canis Lupus). L’Homme a toujours entretenu un lien complexe avec cette espèce qu’il a autant chassé qu’apprivoisé. Des hypothèses de longue date réaffirmées par des découvertes archéologiques récentes, évoquent d’ailleurs la possibilité d’une ancienne collaboration entre Hommes et loups pour la chasse au gros gibier. Mammouths ou encore tigres à dents de sabre auraient donc été chassés avec l’aide des loups, par le biais d’une domestication qui aurait commencé vers la fin de l’ère glaciaire, il y a environ 20 000 ans et même plus. Une domestication qui a donné lieu plus tard à la création du chien. Les chiens (Canis Lupus familiaris) ont été, rappelons-le, créés par l’être humain par le biais de croisement entres différents loups. Le Dingo (Canis lupus dingo) est également un chien créé par l’Homme, qui est depuis retourné à l’état sauvage.

Malgré cette collaboration et cette « affection », Canis Lupus est un grand prédateur, et comme tous les prédateurs, il est craint et redouté par l’Homme. Les légendes autour du loup alimentent l’imaginaire collectif depuis des millénaires, et en cela la mystification autour de l’animal est encore très ancrée dans les esprits. Une mystification certes bien différente d’il y a quelques siècles ou décennies en arrière, mais tout de même encore très présente. Preuve en est avec la sortie de certaines productions cinématographiques récentes ou d’écrits plus contemporains. De plus, le loup a souvent été utilisé dans les contes et les fables, encore racontées et adaptées aujourd’hui. Le loup a également toujours eu une très grande place dans la culture amérindienne, et est très vénéré pour son rôle écologique chez les mongoles des Steppes (bien qu’également très craint par les bergers).

Le paradoxe autour du loup c’est qu’il est à la fois aimé et détesté, chassé et apprivoisé, craint et respecté. La relation entre l’être humain et le loup est donc millénaire, et par conséquent sa complexité est forcément considérable. À travers les époques, les endroits ou les situations, le loup oscille du statut d’être vivant respectable à celui de nuisible, mais qu’en est-il réellement ?

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Le Loup est-il une menace pour le pastoralisme et pour l’Homme ?

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La réapparition du loup en France n’a pas été du goût de tout le monde, sa classification au rang d’espèce protégée encore moins. Si certains s’émerveillent devant ce canidé imposant, ce n’est pas le cas du secteur agricole. En effet, les éleveurs d’ovins se plaignent d’attaques sur les troupeaux, et de devoir ainsi faire face à certaines pertes financières. À la peur des attaques sur les animaux d’élevage, s’ajoute aussi la peur de possibles attaques sur l’être humain. À ce sujet, une histoire a d’ailleurs très récemment défrayé la chronique. Un adolescent de Seyne-les-Alpes (dans les Alpes-de-Haute-Provence) a raconté avoir été encerclé en pleine nuit par des loups prêts à l’attaquer. Selon l’adolescent prénommé Romain Ferrand, c’est seulement les coups de fusil qui auraient fait fuir la meute présente aux alentours de l’élevage bovin familial.

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Cette histoire nous ferait presque penser aux scènes du film Le Territoire des loups. Si le jeune adolescent n’a pas été blessé, son récit qui a fait le tour des médias n’a fait que renforcer la peur autour de ce prédateur redouté (rappelons tout de même que plusieurs versions des faits auraient été données dont certaines sont remises en cause par des associations). Mais Alors Canis Lupus est-il dangereux pour l’Homme ? À notre époque, dans les faits, les attaques de loups sur l’Homme sont très rares. Le risque face à un animal sauvage est, de fait, toujours présent, mais les attaques sur l’Homme à travers le monde sont très peu nombreuses et se produisent souvent dans des conditions très particulières. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles le récit du jeune adolescent a tant fait parler, car il n’est pas coutumier. Il n’y a d’ailleurs eu aucune attaque sur l’Homme d’enregistrée en France depuis la réapparition du prédateur en 1992.

« Depuis le retour de Canis Lupus dans les Alpes en 1992, et sa recolonisation d’un tiers du territoire à la faveur de textes protecteurs et d’une extension des forêts, aucune attaque d’homme n’a été recensée en France. » (source)

D’où vient la réputation du loup mangeur d’Hommes ? 

Si Canis Lupus est encore très craint aujourd’hui, c’est qu’il possède une lourde histoire commune avec nous. Car les attaques de loups sur l’Homme ont bien existé par le passé. Aux époques du Moyen Âge et sous l’Ancien Régime, le loup était d’ailleurs connu pour s’attaquer aux enfants, ce qui entraîna sa diabolisation et probablement tous les mythes que l’on connaît. Qui n’a pas entendu parler de La Bête du Gevaudan ou encore du Petit Chaperon Rouge ?

GGIllustration représentant la Bête du Gevaudan

Selon Jean-Marc Moriceau (Professeur d’histoire à l’université de Caen et membre de l’Institut universitaire de France), ces attaques s’expliquent par le fait qu’à l’époque les troupeaux étaient majoritairement gardés par des enfants, parfois affaiblis et malades. Et ce à une grande proximité des forêts. C’est ainsi l’aspect économique et le manque de sécurité sociale qui seraient plus les causes de ces attaques que l’existence même du loup.

« Aujourd’hui, les attaques sont sans commune mesure avec celles du passé, lorsque des enfants, chétifs ou malades, gardaient des troupeaux dispersés, près des forêts, dans un environnement où les loups étaient très nombreux. La vulnérabilité des hommes était alors bien plus grande. » explique le professeur.

Spécialiste de la relation loups-êtres humains, Jean-Marc Moriceau a lancé une enquête nationale en 2002 sur l’historique du loup et ses attaques sur l’Homme. Il y aurait eu environ 10 000 attaques et victimes entre le Moyen-Age et le début du XXe siècle. Une époque où les loups étaient plus nombreux, environ 20 000 contre 300 aujourd’hui (en France). Si à cette époque des loups prenaient bel et bien certains humains pour cible, il est également spécifié que d’autres souffraient de la rage, ce qui aurait modifié certains de leurs comportements.

« Cette base de données comprend deux principaux types de victimes, soigneusement distinguées : celles de loups prédateurs (qui ont sélectionné occasionnellement des proies au sein de l’espèce humaine) et celles de loups enragés (qui ont agressé l’homme lors d’une perturbation de leur comportement au moment d’une crise rabique). Au départ on a constitué deux corpus distincts, qui regroupent des effectifs désormais comparables. »

Des attaques extrêmement rares de nos jours

Si des attaques sont encore recensées de part le monde, elles demeurent extrêmement rares, et comme dit plus haut, aucune n’a été enregistré depuis la réapparition du canidé en 1992. De plus, cette époque précise d’attaques sur l’Homme n’est pas forcément représentative du rapport que nous avons aux loups en général, comme nous le rappelle cette même enquête :

« Occasionnellement, des animaux en dispersion ont profité de circonstances favorables pour devenir mangeurs d’hommes. Par rapport à la population totale des loups, ils étaient l’exception : de 1 % à 2 % des loups adultes et souvent moins. Actuellement, le risque d’une attaque de loups tant en Europe qu’en Amérique du Nord semble très faible malgré l’accroissement du nombre de loups (…) L’humain ne fait pas partie des proies naturelles du loup. Quand la fréquence des attaques de loups est comparée à celle des autres grands carnivores, il est évident que les loups sont parmi les moins dangereux. Toutefois, les cas où des humains ont été attaqués, blessés ou tués par des loups, ajoutés à notre peur culturelle de la vie sauvage, elle-même renforcée par les historiens et toute la mythologie, permet de mieux comprendre pourquoi les loups ont été perçus comme une menace pour le genre humain.»

Consulter l’enquête en ligne

L4Photo libre de droits : Pixabay.com

Une menace pour les animaux d’élevage 

Le loup n’est donc globalement plus à ce jour considéré comme une menace directe pour l’être humain, mais bien pour les élevages domestiques et l’économie qui en découle. La colère des agriculteurs spécialisés dans ce domaine monte depuis un certain nombre d’années et elle peut bien évidemment être compréhensible. En terme de chiffres, l’année 2014 a compté plus de 9000 animaux tués par le loup, ce qui entraîne des pertes considérables. 6 786 animaux d’élevage ont été tuées en 2013, 5 848 en 2012 et 4 920 en 2011, selon les chiffres officiels. Il est donc constatable en toute neutralité que le loup soit une problématique du point de vue des éleveurs. (sudouest.fr) Une problématique qui touche un secteur déjà en crise et s’ajoute à d’autres problèmes comme la concurrence des productions internationales.

Selon un article du blog le monde – écologie : « Si le chiffre est important dans l’absolu (sans compter le stress sur les autres bêtes et le traumatisme des éleveurs, dont certains sont touchés de manière répétée), il l’est bien moins en valeur relative : ce sont ainsi 0,08 % des 7,5 millions de brebis que compte le cheptel français qui ont été tuées par des loups. Et même en se limitant aux ovins situés dans les 24 départements où le loup a une présence permanente ou ponctuelle, à savoir 2,9 millions de têtes selon les chiffres de 2010 transmis par l’Institut de l’élevage, le pourcentage d’attaques reste extrêmement faible : 0,2 % des brebis ont été touchées (soit 2 sur 1 000). »

Toujours selon le même article et selon les estimations de France Nature Environnement, à titre de comparaison les maladies emporteraient davantage de brebis, que les attaques de loups. Selon les données de l’Association Ferus : « 400 000 à 500 000 ovins de réforme sont envoyés à l’équarrissage ! Oui, ce nombre gigantesque de moutons qui n’entrent pas dans le circuit de consommation est tout simplement détruit, incinéré.»

À noter que les éleveurs sont indemnisés en cas d’attaques de loups avérées. De nombreuses mesures de protection ont déjà été mise en place par  l’état français, mais des mesures supplémentaires ainsi qu’une meilleure surveillance ne sont pas exclues pour faire vivre pastoralisme et présence des loups. Selon l’association Ferus, cela implique que les éleveurs se réadaptent à la présence de Canis Lupus, eux qui n’y étaient plus habitués, contrairement à d’autres éleveurs des pays voisins où le loup n’a jamais disparu.

sheep-274574_1280Image libre de droit : Pixabay.com

Une espèce exterminée qui est revenue naturellement (sans réintroduction)

Alors qu’il était présent sur tout le territoire français, le loup a été chassé et exterminé, et a totalement disparu des forêts françaises en 1939. Du moins pendant un temps car c’est naturellement qu’il est revenu sur ses anciennes terres dans les années 90, et non par le biais d’une réintroduction. En effet c’est en partant d’une petite population en Italie qui avait survécu que le loup est remonté jusqu’aux Alpes et s’est peu à peu réinstallé, principalement dans le Sud-Est. Selon l’association Ferus, qui milite pour la préservation de l’Ours, du Loup et du Lynx, les loups ne sont revenus que dans 5 % de leur répartition originelle. Toujours selon l’association, la population de ces derniers n’est pas en grande augmentation. On estime d’ailleurs le nombre de loups à environ 300 au total. L’espèce est à ce jour protégée en Europe, par la Convention de Berne, et est considérée comme vulnérable par l’Union internationale pour la conservation de la nature.

« Le loup fait partie de la biodiversité comme n’importe quelle espèce. N’en faisons pas un  mythe sacré ni un diable.» (Ferus)

Un mammifère social et complexe nécessaire aux écosystèmes 

Les loups sont dotés d’un odorat très développé qui leur permet de repérer leurs proies à plusieurs kilomètres. Ce sont des animaux grégaires qui chassent et vivent en meutes le tout en collaboration, ce qui fait d’eux une espèce hautement sociale. Selon certains témoignages, les loups seraient également des animaux altruistes et empathiques.  Mais ils sont aussi de redoutables prédateurs étant connus pour leur endurance et leur rapidité. Ce que l’on sait moins, c’est le rôle écologique très important du loup. Étant un  grand carnivore, Canis Lupus régule les forêts en installant une prédation sur les cervidés, ce qui change le comportement de ces derniers, et permet de faire émerger de nombreuses espèces animales mais aussi végétales. Le déclin mondial des grands carnivores bouleversent les écosystèmes.

Comment les loups changent les rivières

Voici une vidéo sur le rôle fondamental du Loup, à découvrir

Au-delà de toute la mystification, qui a autant servi que desservi le loup, doit-on autoriser des tirs supplémentaires sur une espèce protégée et considérée comme vulnérable ? Une espèce qui est un maillon naturel des écosystèmes et dont la prédation sur les élevages n’est pas seule responsable du déclin de la production ovine. Comment faire pour retrouver un équilibre souhaitable entre pastoralisme et présence du loup ?

Pour citer Yves Paccalet (écrivain, philosophe, journaliste et naturaliste) :

« On a besoin des prédateurs, la nature en a besoin. Sans grands prédateurs les chaînes alimentaires sont déséquilibrées. Et puis, ce sont des animaux dont on a aussi besoin pour avoir une sorte d’esprit de poésie qui est entrain de nous quitter maintenant. »

Le ministère de l’écologie souhaite donc augmenter les prélèvements de loups et vous pouvez donner votre avis jusqu’au 21 juin -> CONSULTATION PUBLIQUE <-


MISE À JOUR :

Suite à la consultation publique interrogeant les français sur les tirs aux loups, nous apprenions le 2 juillet que les nouveaux arrêtés étaient adoptés par le gouvernement. Selon l’association FERUS, les citoyens français se sont pourtant majoritairement opposés à ces nouvelles décisions, et se sont grandement mobilisés en laissant plus de 6000 commentaires sur le lien de la consultation. En effet, plus de 95% des commentaires seraient en désaccord avec ces nouveaux arrêtés préfectoraux (voir descriptif -> consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr )

Ces nouveaux arrêtés en plus d’augmenter le nombre de loups tués par année, allègent également les conditions de tirs. Le nombre autorisé de loups tués sera désormais de 36 par an, soit 12 de plus que les années précédentes. Ces tirs pourront s’effectuer jusqu’en plein cœur de parcs nationaux comme celui des Cévennes, après décision du conseil d’administration (ainsi que les tirs d’effarouchement et de défense). Les tirs de défense pourront être pratiqués même si les troupeaux n’ont jamais été attaqués, et seront autorisés toute l’année.

Les tirs de défense contrairement aux tirs d’effarouchement peuvent être létaux ( Les différentes sortes de tirs ).

Ce qui inquiète également les associations environnementales mais aussi les citoyens français (en témoigne la forte participation à la consultation publique), c’est l’extension des permis de tirs. Effectivement, les tirs de prélèvement (destruction ciblée de loups) ne seront plus forcément menés par des agents de l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage).

Comme l’indique un article de lemonde.fr : « Les tirs de prélèvement, quant à eux, pourront mener à la destruction de plusieurs loups par opération et ne seront plus forcément réalisés sous le contrôle de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) mais pourront être laissés à la responsabilité des chasseurs, des lieutenants de louveterie et des gardes-chasses particuliers assermentés. Le prélèvement de loups à l’occasion de chasses au grand gibier, en battue, à l’approche ou à l’affût, qui avait été expérimenté en août 2014, est maintenant officialisé et généralisé. »

De plus, une annonce parue mi-juillet proposait une embauche de 10 emplois jeunes pour la création d’une brigade loups. Des embauches créées par le ministère de l’écologie et destinées à la défense des troupeaux mais aussi à la participation des prélèvements (destruction de loups). Cette annonce ne manqua pas de faire bondir les associations, et citoyens engagés qui voient ici une décision choquante de part sa nature, mais qui semble également de mauvais goût. Toutes ces décisions semblent aller complètement à contre courant des nouvelles données concernant la population en baisse du canidé.

« Pour la première fois depuis le retour naturel de l’espèce en France, la population de loups est en baisse d’après le suivi officiel (ONCFS) : 282 loups estimés en 2015, contre 301 en 2014. La même étude précise que l’abattage de 36 loups voulu par l’État en 2015-2016 entraînerait 38 % de probabilité d’une nouvelle baisse de la population. » (voir l’article cap-loup.fr)

Rappelons également que le loup est une espèce strictement protégée en Europe par la Convention de Berne, mais aussi considérée comme vulnérable par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) et que ces tirs sont des dérogations à la loi. Des dérogations, somme toute « légales », mais que de nombreuses associations de protection de l’environnement jugent tout de même abusives.

Plus d’informations : lemonde.fr / ferus.fr : 1 . 2 / lexpress.fr


Sources : lpo.fr / sciencesetavenir.fr / ferus.fr : 1 / 2  / rue89.nouvelobs.com / alpha-loup.com / sudouest.frecologie.blog.lemonde.fr / unicaen.fr / ecologie.blog.lemonde.fr (2) / fabrice-nicolino.com / loup.fne.asso.fr /

Crédit photographie à la une : Anthony Kohler

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