Réalisateur de Super Trash, Martin Esposito, a passé un an aux côtés de son grand-père devenu veuf pour apprendre de lui les gestes immémoriaux du jardinage. Résultat : un documentaire touchant, qui respire « le vrai » et sortira sur les écrans ce 20 avril 2016 : Le Potager de mon grand-père.

Le taux d’urbanisation de la planète a dépassé les 50% en 2007. À mesure que les communautés paysannes se disloquent et laissent place à une agriculture intensive recourant aux intrants chimiques et que les savoir-faire anciens se perdent, le fossé se creuse entre ruraux et urbains jusque dans leurs liens, leur communication. D’un côté, c’est le naufrage du monde paysan et du temps long de la patience indexé sur celui de la nature et des saisons ; de l’autre, le monde hors-sol des métropoles et mégalopoles indexées sur le temps sans cesse accéléré du capitalisme et des nouvelles technologies. Penseurs décroissants, cultivateurs attachés à une approche paysanne de la culture des sols, particuliers pratiquant un jardinage « bio » chez eux, consommateurs qui, en nombre croissant, organisent des circuits courts : divers signes montrent que tout est loin d’être perdu.

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Réalisateur du remarqué Super Trash (2012), où il attirait l’attention sur l’abondante production de déchets de notre société de consommation, Martin Esposito a choisi dans son dernier documentaire de se pencher sur le lien distendu et représentatif entre grand-père de la campagne et petit-fils de la ville (lui-même). La vie lui ayant enlevé son épouse, ce grand-père a déserté un jardin qu’il entretenait. Martin Esposito se rend chez lui pour, durant un an, partager sa vie au quotidien et, à ses côtés, restaurer le jardin familial en apprenant les gestes que son grand-père avait lui aussi appris du sien « il y a 70 ans ». Pas de mise en scène ici. Le résultat est profond, touchant et respire l’authentique.

Film irrigué par l’amour – entre un petit-fils engagé et son grand-père, mais aussi l’amour pour la nature – ce documentaire est avant tout un hommage assumé au temps long, à la simplicité volontaire et à la patience du cultivateur. Hommage aussi à tout ce patrimoine immémorial de gestes et d’actes vernaculaires qui, de la fertilisation naturelle du sol jusqu’à la mise en bocaux, ne doit surtout pas disparaître. Le film sera disponible sur les écrans de cinéma dès le 20 avril 2016.

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Sources : BioàLaUne / Facebook Le Potager de mon grand-père.

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