Un jour, Clo & Clem ont pris le risque de tout quitter pour faire le tour du monde avec les moyens du bord. Après plusieurs années d’aventures, ils reviennent en France avec un message fort, une expérience de vie et un bilan qu’ils nous partagent.

D’un long voyage, on en sort rarement indemne. Il nous façonne, change notre point de vue sur les autres, le monde, élargit notre horizon conceptuel. Attention, on parle bien de se plonger corps et âme dans un autre univers, et pas d’acheter son billet dans une agence de tourisme organisé. Pour ceux qui tentent l’expérience du dépaysement complet, rien ne sera jamais pareil à leur retour, si jamais ils rentrent un jour… Clo & Clem, eux, sont finalement rentrés en France et nous livrent un témoignage inspirant, qui invite à la tolérance et à l’introspection.

« Partir c’est quitter son cocon, ouvrir ses ailes et s’envoler. C’est s’apercevoir qu’on n’est pas les seuls sur la planète, qu’on ne sait pas tout comme on le pensait. On devient humble, plus tolérant, un peu plus intelligent. » Pierre Fillit

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Se méfier des lieux communs

Clo & Clem : Il faut toujours se méfier des lieux communs. C’est certainement l’enseignement le plus important qu’on a appris de ce voyage. Pourtant, il en existe un qui persiste dans notre tête sans qu’on ne parvienne à établir sa véritable valeur. Le voyage au long cours change-t’il une personne ?

Ça fait plus de 2 ans qu’on a tout quitté pour se consacrer à notre passion. Et ce sont sans nul doute les deux plus belles années, les plus intenses et les plus intéressantes depuis notre naissance. Chaque jour est un défi, une découverte. Faire face quotidiennement à l’inconnu, c’est une sacrée expérience de vie ! Mais, pour autant, est-ce qu’on a été transformés par cette aventure ?

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Le voyage, révélateur d’âmes

Sans même le savoir on est parti avec de nombreux préjugés en tête. Et au fur et à mesure qu’on s’enrichit d’aventures et de rencontres, on se rend compte à quel point notre vision du monde est erronée.

On vit dans une société où l’inconnu fait peur, où l’ailleurs c’est dangereux. On finit par s’y habituer, s’y accommoder et on ne s’en rend même plus compte. On est tous conditionnés, et dès notre plus tendre enfance on nous éduque de manière à effacer nos personnalités pour mieux s’intégrer dans une société où le bonheur est assimilé à la « réussite » par la richesse. Faire des études, travailler, fonder une famille. Rares sont ceux qui sortent de ce schéma.

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Lorsque nous sommes partis, nous pensions nous connaître, connaître l’autre, nous connaître nous-mêmes. Nous pensions connaître nos envies, nos goûts, nos limites. Mais en réalité, ceux que nous pensions être n’étaient qu’une infime partie de nous-mêmes.

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Les kilomètres se sont additionnés à notre compteur et, peu à peu, nous sommes devenus des nomades de la route. Loin du tourisme de masse, des vacances reposantes au soleil, des sentiers battus transformés en autoroute, nous sommes devenus des vagabonds, des voyageurs. Durant ce périple nous avons été confrontés à des moments difficiles. Mais nous avons puisé dans nos ressources pour avancer, nous avons explosé nos limites.

Un homme malveillant a suivi Clo alors qu’elle allait aux toilettes sur une aire d’autoroute désaffectée en Iran. Seule face à lui, elle a dû l’affronter. Elles s’est surprise elle-même lorsqu’elle s’est jetée sur lui pour le frapper.

Avant de partir elle avait peur de tout. Après cette mésaventure, elle a compris à quel point elle était forte.

Partir, se retrouver dans des difficultés, ça permet de trouver/retrouver confiance en soi, ça permet de grandir.

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On voyage pour changer non de lieu mais d’idées

On nous préviens sans cesse. « Trop bon, trop con ». Ne donne jamais trop aux gens, parce qu’après ils vont profiter de toi. Tu donnes le doigt, on te prend le bras. L’altruiste a tort, l’égoïste a raison.

Durant tout ce voyage, on a rencontré énormément de personnes qui, sans même qu’on ait eu à demander, nous ont aidé sans jamais attendre un retour.

Nous avons ouvert les yeux.

Beaucoup nous ont ouvert les portes de chez eux, nous ont offert le gîte, le couvert. Et nous n’avons jamais vu de sourires aussi sincères, aussi vrais.

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Nos préjugés sont tombés un à un. L’autre n’est pas le mal et, partager, échanger avec lui, rend heureux.

Les journaux contribuent à cette mauvaise image qu’on a de l’autre, de l’étranger, en ne véhiculant que des informations négatives. Tueries, attentats… Alors qu’en réalité ce sont des événements rares, et les gestes d’altruisme sont des actions quotidiennes auxquelles, obnubilés par les mauvaises nouvelles, nous n’accordons plus aucune importance.

En voyageant on s’est rendu compte que finalement le danger n’était pas là où on l’attendait. Le danger c’est quand on s’enferme. S’ouvrir aux autres, donner, c’est la base du bonheur, de la sécurité, de la confiance.

25 ans pour savoir qui je suis, pour savoir qui je veux devenir.

Aujourd’hui, on le sent, nous ne sommes plus les mêmes. Est-ce que nous avons changé ou est-ce que nous nous sommes libérés ? Probablement les deux. Voyager ne nous rend pas meilleurs, mais ça peut ouvrir l’esprit et libérer notre vraie personnalité.

Un voyage au long cours est une claque. On n’en sort pas indemne.

– Clo & Clem


Source : untoursurterre.fr / mrmondialisation.org

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