Jack Shahine, journaliste indépendant basé à Kobani, dévoile un évènement hors du commun qui se déroule en ce moment dans le nord de la Syrie à l’entrée des zones contrôlées par les Kurdes. Une série de clichés aussi bouleversants que saisissants : à l’arrière de semi-remorques, se débarrassant de leurs voiles noirs, des femmes signent leur libération d’un acte symbolique.
Emmenées loin des territoires tombés sous l’emprise de l’État Islamique (notamment les villes de Tel Abyad et Girê Sipî à l’Ouest), fuyant l’horreur et la violence, des familles entières arrivent en zone dirigée par les Kurdes à Rojava (Nord de la Syrie). Des femmes, le plus souvent assisses à l’arrière des 4×4, furent aperçues retirant leurs vêtements noirs et dévoilant un habillement très coloré, jusqu’ici caché.
Freedom Portrait
A woman takes off blackness after reaching safety, #Kurds #YPG contrld area, west #GireSipi#Rojava pic.twitter.com/ky5oeSttoi— Jack Shahine (@jackshahine) June 4, 2015
« Dès leur arrivée dans les zones contrôlées par les Kurdes, elles jettent au sol leurs burqas noires et expriment leur joie de se sentir à nouveau libres », explique le photo-reporter, en précisant que ce fameux geste n’est pas seulement exécuté par les femmes présentes sur les clichés : il ne s’agit pas là d’un acte isolé puisque toutes celles qui ont pu se libérer des islamistes, qu’il s’agisse de femmes kurdes ou arabes, se sont débarrassées de leurs burqas comme pour célébrer leurs adieux à la terreur ainsi qu’à l’oppression exercée par Daech.
« Toutes les femmes que j’ai vues, une fois qu’elles ont quitté les zones de l’État Islamique, enlèvent puis jettent ce vêtement, comme pour matérialiser leur sentiment de liberté. » affirme Jack Shahine qui a également couvert les combats en Syrie et au Kurdistan. Il insiste aussi sur le fait qu’elles ne sont pas les seules à avoir franchi ce seuil de libération, les hommes et les enfants ont eux aussi réussi passer ce poste de frontière ces derniers jours affichant une certaine satisfaction.
#Arab woman taking off blackness after fleeing #IS controlled #GirêSipî #TalAbyad today, reaching #Kurds contrld area pic.twitter.com/TDLV02vpQB
— Jack Shahine (@jackshahine) June 2, 2015
Un geste remarquable qui n’est pas nécessairement signe de rejet de l’Islam en tant que tel, mais bien de l’oppression et de l’assujettissement des femmes au dogme imposé par les milices de l’État Islamique. Beaucoup de ces femmes gardent par ailleurs un voile plus léger et coloré. Nouvelle démonstration, s’il en était besoin, que le non-respect de la liberté du culte entraîne souvent un rejet de celui-ci.
Sur Twitter, ces images se sont vivement propagées, touchant les internautes du monde entier indépendamment de leur religion. Ces femmes, les bras élancés vers le ciel, témoignent visuellement – ne serait-ce que par le contraste entre les couleurs vives de leurs vêtements dissimulés sous une burqa noire – d’une liberté retrouvée et fièrement assumée, comme la promesse d’un avenir non-marqué par l’obscurantisme.
https://www.youtube.com/watch?v=nh2znb-xyIw
Source : Huff Post / dailymail.co.uk