Selon un rapport publié par l’ONU et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), plusieurs régions de la planète vont devenir invivables pour l’humain dans les prochaines décennies. Les vagues de chaleur causées par le changement climatique vont être si intenses qu’elles ne permettront plus à l’humanité de vivre dans ces pays. Et que fait-on face à cela ? Etat des lieux.
Le dérèglement climatique se fait de plus en plus sentir et menace notre survie sur la planète Terre. Cette année, de nombreuses régions du globe ont souffert de vagues de chaleur importantes comme en Afrique du Nord, en Australie, en Europe, ainsi qu’en Asie du Sud et du Moyen-Orient. Des températures caniculaires records ont également été enregistrées en Chine et à l’ouest des États-Unis.
Si ce phénomène touche l’ensemble de la planète, certaines régions seront plus affectées que d’autres d’ici les prochaines décennies et deviendront invivables.
Des vagues de chaleur invivables
À cause du dérèglement climatique, les températures ne font qu’augmenter sur Terre. Selon un rapport publié par l’ONU et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), certaines régions du globe vont devenir invivables d’ici quelques années.
« Nous ne voulons pas dramatiser la situation, mais les données montrent clairement que l’avenir est très sombre. Selon les trajectoires actuelles, les vagues de chaleur pourraient atteindre et dépasser ces limites physiologiques et sociales au cours des prochaines décennies, notamment dans des régions telles que le Sahel, l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Ouest », alertent les deux organisations.
« Ces régions vont devenir trop chaudes pour y vivre. C’est une réalité à laquelle nous sommes confrontés. Nous sommes en train d’atteindre ces limites », a déclaré Jagan Chapagain, secrétaire général de la FICR. Dans les régions les plus impactées, les humains ne pourront pas supporter non plus l’extrême humidité.
Ces vagues de chaleur vont être de plus en plus présentes et insoutenables, ce qui entraînera une augmentation du taux de mortalité.
D’après les chercheurs, ces taux de mortalité seront « comparables en magnitude, d’ici la fin du siècle, à tous les cancers ».
Des morts à cause de la chaleur
Selon le rapport de l’ONU, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté et sous une chaleur extrême en zone urbaine va fortement augmenter. D’ici 2050, ce nombre connaîtra un bond de 700% et ces augmentations auront principalement lieu en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Est.
D’après le rapport de l’ONU, les sociétés qui vivent dans ces zones inhabitables ne pourront pas s’adapter aux vagues de chaleur. Les machines de climatisation actuelles sont trop coûteuses pour ces régions. De plus, elles consomment énormément d’énergie et ne sont pas une solution viable et durable pour l’environnement car elles contribuent elles-mêmes au réchauffement climatique.
Pour rappel, la canicule survenue en 2003 en Europe a fait plus de 70 000 morts. En 2010, la Russie a été frappée par une vague de chaleur qui a tué plus de 55 000 personnes. Les vagues de chaleur ne doivent donc pas être prises à la légère puisqu’elles font partie des catastrophes les plus meurtrières jamais enregistrées sur la planète.
« Alors que la crise climatique n’est pas maîtrisée, les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur et les inondations, frappent le plus durement les personnes les plus vulnérables », a déclaré Martin Griffiths, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l’ONU.
D’après les experts, les prochaines canicules vont entraîner « des souffrances et des pertes de vies humaines à grande échelle, des mouvements de population et une aggravation des inégalités ».
Le rapport annonce ce funeste bilan : Les catastrophes climatiques ont déjà tué plus de 410 000 personnes ces dix dernières années.
Des solutions ?
La COP27 se déroulera ce mois de novembre 2022 en Égypte. Pourrait-elle apporter des solutions ? Avec les entreprises climaticides partenaires et l’échec des précédentes, l’espoir est faible. Pour autant, l’ONU et la Croix-Rouge essaieront d’alerter les dirigeants des pays concernés.
Selon les experts, si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites « de manière agressive », nous ferons face à « des niveaux de chaleur extrême inimaginables jusqu’à présent ». Le fait de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré au lieu de 2 degrés pourrait « réduire de 420 millions le nombre de personnes fréquemment exposées à des vagues de chaleur extrême, et d’environ 65 millions le nombre de personnes fréquemment exposées à des vagues de chaleur exceptionnelles »
Dans leur rapport, les deux organisations appellent à réaliser des investissements en urgence pour atténuer l’impact du réchauffement climatique sur les régions concernées. « Nous demanderons instamment aux dirigeants mondiaux de veiller à ce que cet investissement atteigne les communautés locales qui sont en première ligne de la crise climatique, a déclaré Jagan Chapagain. Si les communautés sont préparées à anticiper les risques climatiques et équipées pour agir, nous éviterons que les événements climatiques extrêmes ne deviennent des catastrophes humanitaires. »
– LG