La nouvelle n’a pas manqué de faire bondir tous les écologistes. La multinationale Coca-Cola  sera l’un des sponsors de la COP27 en Égypte en novembre prochain. Pourtant la firme de  soda est plutôt connue pour ses frasques environnementales que pour son engagement pour la  planète. 

Il y a trois ans, la COP24 en Pologne faisait déjà polémique pour avoir été parrainée par un  grand groupe minier. La nouvelle conférence pour le climat de l’année va elle aussi se tirer une balle dans le pied. En acceptant un partenaire pour le moins controversé, cette réunion risque de perdre d’autant plus en crédibilité. 

La COP au plus bas niveau de confiance 

Une mauvaise publicité dont elle n’avait pourtant pas besoin. L’an passé, 80 % des Français pensaient déjà que la communauté internationale avait échoué pour lutter contre le dérèglement climatique. La jeunesse avait également parlé de véritable « cirque ». Le bilan global n’ayant, une fois de plus, pas été à la hauteur des enjeux. Et ce n’est sans doute pas en permettant à des entreprises ultrapolluantes de faire du greenwashing que son image va s’améliorer. 

Coca-Cola, l’enfer du plastique 

Il faut dire que cette association a de quoi surprendre lorsque l’on sait les activités de Coca-Cola. L’entreprise aux 37 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel est bien connue pour être aussi l’un des plus gros producteurs de plastique.

Une bouteille de Coca-Cola ramenée par la mer @maria-mendiola/Unsplash

Une étude de 2016 indiquait ainsi que pour 480 milliards de bouteilles vendues dans le monde, 100 milliards provenaient de la firme  américaine. Et, en Europe, moins de 59 % d’entre elles sont collectées pour être recyclées, quand elles le sont ensuite vraiment. 

Or, il s’agit d’un déchet tout sauf anodin. On a même affaire au détritus le plus retrouvé dans nos cours d’eau. De plus, celles fabriquées par Coca-Cola sont majoritaires. Une situation dramatique lorsque l’on sait que de tels objets peuvent mettre jusqu’à 450 ans pour disparaître. Dans l’océan pacifique, un « 7e continent »  de plastique de 3,4 millions de kilomètres carrés s’est d’ailleurs formé. 

https://youtu.be/xim_J4bRiwQ

Cette pollution représente évidemment un drame pour les milieux naturels. 690 espèces  marines sont ainsi menacées par ce fléau. En se dégradant, les bouteilles engendrent des micro*plastiques qui peuvent provoquer des étouffements ou des occlusions intestinales chez certains animaux qui les confondent avec le plancton. Au bout de la chaîne alimentaire, ces micro-plastiques peuvent même se retrouver dans nos assiettes par le biais des produits de la mer. Des traces ont déjà été retrouvées dans notre sang, dans nos poumons, ainsi que dès la naissance, dans le placenta humain. 

Par ailleurs, le plastique est loin d’être une matière neutre au niveau de la création de gaz à effet de serre. Selon une étude, il serait le 5e secteur émetteur au monde. Des recherches indiquent qu’une bouteille de 1 litre génère déjà 129 grammes de CO² pour sa fabrication. On peut, dès lors, rester songeur quant aux 100 milliards de bouteilles produites par Coca Cola. 

Ressource en eau 

La firme fondée en 1886 est par ailleurs aussi bien connue pour son énorme consommation d’eau potable. De l’aveu même de la marque américaine, il en faudrait 71,2 litres pour produire un seul de soda ! Et lorsque l’on sait que l’entreprise n’a pas hésité à corrompre des scientifiques pour minimiser l’impact de ses boissons sur la santé, on peut, en outre, se demander si ces chiffres ne sont pas encore sous-évalués. 

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Une chose est certaine, cet usage paraît absolument incompatible avec la raréfaction de plus en plus importante de l’eau potable. Comme nous vous l’expliquions d’ailleurs dans un article consacré à cet enjeu crucial de demain, dans certaines régions, comme au Mexique, le Coca-Cola est devenu moins cher et plus facile à trouver que l’eau elle-même. 

Enjeu de santé 

Bien évidemment, la surconsommation de Coca-Cola est également devenue un enjeu de  santé publique, d’autant plus qu’elle provoque une addiction. En trop grande quantité, la boisson aurait des effets néfastes sur la tension artérielle, mais aussi sur le stress et la mémoire Inutile, enfin, de préciser son rôle important dans le développement de l’obésité. Mais toutes ces données sont invisibilisées par l’influence qu’a la firme sur les hommes politiques des plus grandes puissances mondiales. 

Des alternatives au plastique et à Coca-Cola 

Il existe pourtant des alternatives plus respectueuses de l’environnement et de la santé  humaine. Un ingénieur français a par exemple mis au point une bouteille en plastique végétal 100% biodégradable. Il est par ailleurs possible de fabriquer son propre cola avec des recettes plus durables. Un Coca Biologique a également été mis en place par des québécois, mais il existe également des confections bretonnes du cola. Des initiatives que la COP pourrait songer à valoriser plutôt que vendre son âme à des multinationales…

– Simon Verdière

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