Ce février 2015, Arte diffusait un reportage d’une importance capitale. Le documentaire « Nature, le nouvel eldorado de la finance » raconte comment les banques et la finance arrivent à détenir les ressources du monde. Un accaparement « légal » du vivant qui ne se fait pas sans conséquence. Un reportage momentanément disponible sur Youtube.

Les règnes des animaux et des végétaux sont désormais transformés en produits bancaires, cotés en bourse. On parle ici d’un marché à part entière qui semble se développer. Paradoxe : en disparaissant, les espèces vivantes gagnent en rareté, donc en valeur marchande. Assujetti à une valeur, l’environnement est ce qu’il contient devient un capital spéculatif. La conséquence pour la nature et les hommes ? Difficile à dire.

Si ce sont la course au profit généralisé et le marché global qui ont largement contribué à la crise écologique, ces mêmes acteurs prétendent aujourd’hui sauver les espèces en leur donnant une valeur marchande. En effet, la logique voudrait qu’un bien rare serait protégé par les acteurs économiques afin de préserver une valeur (donc un profit) de long terme. Peut-on décemment y croire ?

Extrait 1

Combien vaut la nature ? Combien peut-elle rapporter ? À l’heure où l’on craint le pire pour la biodiversité, ce documentaire révèle la financiarisation croissante des ressources naturelles par les banques et les investisseurs privés. Émerge alors un nouveau business, celui de la protection environnementale. Prometteur en terme de profits, c’est ce nouveau marché édifiant qui est décrypté dans ce documentaire exceptionnel.

Son principe est pourtant simple. En attribuant un coût à la nature. Combien vaut la forêt d’Amazonie ? En pratique « des banques et des fonds d’investissements, pourtant responsables de la dernière crise financière en date, achètent d’immenses zones naturelles riches en espèces animales et végétales menacées. Monétarisées et financiarisées, ces réserves sont ensuite transformées en produits boursiers possiblement spéculatifs. » apprend-t-on sur le site d’Arte. Sur le marché, on peut ainsi acheter et vendre des titres sur « la mouche » ou « l’orang-outan » et d’autres. Les entreprises qui polluent peuvent acheter ces titres pour se donner bonne figure. Ainsi on peut imaginer Nutella acheter des titres « arbre centenaire d’Amazonie » pour continuer d’autre part à déboiser l’Amazonie.

Extrait 2

Comme le dénoncent des économistes objecteurs de croissance, alors que tout indique la nécessité de ralentir, le choix est fait d’accélérer dans la même logique qui est à l’origine d’un problème systémique. Tout peut-il se vendre ? Il semblerait que ce soit beaucoup plus un choix de société qu’un état de fait. Un lobbying surpuissant s’acharne déjà à tirer la couverture du coté des multinationales. Conséquence ? Nous devrions le savoir très vite.

Extrait 3


 Source : ARTE / Un film de Sandrine FEYDEL & Denis DELESTRAC – Images à la une : dbimmelChef monteur : Guillaume Quignard – ARTE France & VIA DECOUVERTES PRODUCTION – www.viadecouvertes.fr

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