Dans son nouveau livre, On marche sur la dette, Christophe Alévêque décrypte et vulgarise de manière humoristique le mécanisme de la dette publique. Concept fondamental peu compris du grand public, la dette ne fait que trop rarement l’objet d’un décryptage minutieux et objectif. Qui la possède ? Comment et depuis quand a-t-elle été créée ? Pourquoi atteint-elle des sommes astronomiques ? Doit-on réellement suivre à la lettre la « règle des 3% de déficits » ? L’austérité est-elle vraiment une solution ou aggrave-t-elle le problème ? Enfin : la dette est-elle légitime ? Voici quelques éléments de réponse appuyés d’une vidéo.
L’économie nous concerne tous
Coécrit avec Vincent Glenn, cinéaste engagé auteur de documentaires consacrés à l’économie, le livre On marche sur la dette devrait être placé entre toutes les mains. Alors que certains médias et « experts » auto-proclamés aiment répéter aux téléspectateurs que l’économie est « trop compliquée » et que le peuple ne doit pas s’en occuper, ce livre nous prouve tout l’inverse : l’économie n’est définitivement pas une science exacte et tout un chacun peut se l’approprier pour mieux comprendre – et influencer – le système dans lequel il vit.
La dette publique ne cesse d’effrayer autant qu’elle sert de prétexte à tous les sacrifices de l’austérité : baisse des dépenses sanitaires et culturelles, privatisations, gel des salaires, recul de l’âge de la retraire, coupes dans le social, etc. Des sacrifices justifiés ? Permettez-nous d’en douter. « Il n’y a pas d’alternatives », aimait à répéter la sinistre dame de fer, Margaret Thatcher, qui inaugura au Royaume-Uni le libéralisme le plus brutal et meurtrier qui soit. Aujourd’hui, conservateurs et mêmes certains sociaux-démocrates reprennent cette maxime fatale et fataliste, autant fausse que stupide.
Questions / réponses
Source : www.audit-citoyen.org
La règle d’or des 3% de déficits à ne pas dépasser a-t-elle le moindre fondement scientifique ? Pas le moins du monde. L’austérité permet-elle de renflouer les finances publiques ? Bien au contraire, et en 2013 même le FMI a reconnu son erreur (issue d’une simple erreur de calcul aux conséquences dévastatrices), que les gouvernements européens continuent pourtant d’appliquer. Les dépenses publiques ont-elles fait exploser les déficits ? Faux, mais la baisse régulière des rentrées fiscales en est l’une des causes. La dette peut-elle être remboursée ? Non. La dette française vient de dépasser les 2000 milliards d’euros et le remboursement en est devenu totalement infaisable, ne serait-ce qu’à cause des monstrueux intérêts qui la font gonfler chaque année. Doit-on s’en inquiéter outre mesure et brader les acquis sociaux, les services publiques ou la recherche universitaire ? Non plus, rien ne nous y oblige, hormis les dirigeants politiques et économistes orthodoxes.
Alors on fait quoi ? Et bien le livre (et nous-mêmes) vous donnons quelques pistes : un audit de la dette pourrait être réalisé dans le but d’en déterminer la partie « illégitime » et la restructurer. Les gouvernements pourraient emprunter directement à la Banque centrale européenne (BCE) à un taux très bas (1% voir moins), plutôt que se fournir sur les marchés financiers à des taux élevés dépendant des agences de notations (elles-mêmes prédateurs financiers). Sans oublier la lutte contre la fraude fiscale et les paradis fiscaux, qui font perdre des centaines de milliards d’euros aux finances publiques des pays européens chaque année, la baisse des subventions aux énergies fossiles ou à l’agriculture intensive…les propositions ne manquent pas.
Nous en resterons là et vous proposons de visionner la vidéo ou vous procurer le livre pour approfondir le sujet !
Sources :
http://www.editionsdelamartiniere.fr/ouvrage/on-marche-sur-la-dette/9782732471785
http://www.marianne.net/L-incroyable-erreur-des-experts-du-FMI_a225822.html
http://www.audit-citoyen.org/