Depuis décembre dernier, la situation est devenue incontrôlable au Pérou. Sur fond de coup d’État, la population en pleine révolte est violemment réprimée par le pouvoir. Pour mieux comprendre, nous avons interrogé à ce propos Romain Migus, journaliste spécialiste de l’Amérique latine, en ce moment sur place.

Le travail de Romain Migus est très précieux, notamment via le site Les2rives.info. Ses articles et traductions y offrent un regard anti-impérialiste sur l’actualité sud-américaine, aux antipodes du prisme des médias de masse français, si ce n’est alignés sur la vision étasunienne, du moins frileux à la contredire.

Une crise très ancienne

9 December 2022, Perou @Giancarlo Granza/Wikicommons

« Seulement 6 % des Péruviens font confiance au parlement, et à peine 4 % aux partis politiques »

« Le Pérou vit depuis plusieurs années maintenant une crise très profonde. Le pays a connu six présidents en six ans, dont deux élus par le peuple. Le rejet des institutions est total. Seulement 6 % des Péruviens font confiance au parlement, et à peine 4 % aux partis politiques » nous explique Romain Migus.

Et la situation ne date pas d’hier. Déjà dans les années 90, le Pérou subissait le régime autoritaire d’Alberto Fujimori, qui croupit aujourd’hui en prison pour crime contre l’humanité. Mais en plus des atrocités commises, celui-ci a laissé au peuple un beau cadeau empoisonné : la constitution de 1993.

Celle-ci « ancrait dans le marbre de chartre suprême les principes du néolibéralisme. C’est-à-dire que selon elle, l’État n’a pas à être un acteur politique. C’est la concurrence libre et non faussée poussée à son paroxysme », relate le journaliste.

Le pays le plus touché au monde par le Covid-19

« La crise Covid a été un véritable traumatisme »

« Ce récit a maintenu une certaine unité après la dictature », même s’il a bien sûr été remis en cause. Mais c’est véritablement la crise du covid-19 qui l’a fait voler en éclats. « Le mythe du marché » s’est heurté à la réalité de la pandémie. Sur les 33 millions d’habitants que compte le pays, plus de 200 000 malades ont péri : il s’agit du plus haut taux de mortalité au monde.

« Les Péruviens ont alors pris conscience qu’ils n’avaient pas de services de santé. Cela a été un véritable traumatisme. Et au-delà de ces décès, il n’y avait pas d’État pour venir en aide aux 70 % de personnes qui vivent de l’économie informelle et donc au jour le jour. C’était un peu « confine-toi et meurs chez toi » » décrypte le fondateur des 2 Rives.

Une population extrêmement divisée

Fondamentalement, le pays a toujours été très divisé à cause de différences extrêmement importantes dans sa population. « Évidemment, il y a l’opposition riches-pauvres, mais elle n’est pas suffisante pour comprendre le Pérou. À cette différence-là se superposent des clivages ethniques, générationnels, entre les villes et les campagnes, entre la côte et la montagne. Mais le principal est entre Lima et les régions », assure Romain Migus.

Et la catastrophe du Covid-19 a fait ressurgir toutes ces divisions alors que les élections présidentielles sont arrivées en avril 2021. Dans ce contexte où le mythe néolibéral commençait à avoir du plomb dans l’aile a surgi la candidature de Pedro Castillo, un instituteur venant d’un milieu rural, aux valeurs sociales fortes sur le plan économique, bien que conservateur sur d’autres questions de société (en raison de l’influence encore prégnante de la religion au Pérou).

Pedro Castillo, l’homme à abattre

À la surprise générale, ce militant de gauche arrive à prendre les rênes du pays grâce à une élection remportée d’une très courte tête (à peine 44 000 voix d’avance) sur sa rivale d’extrême droite, Keiko Fujimori (qui n’est autre que la fille de l’ancien dictateur). Dans son programme, on trouvait une promesse phare : celle de convoquer une assemblée constituante pour mettre fin au texte néolibéral des années 90.

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Pedro Castillo durant sa campagne présidentielle – @Braian Reyna Guerrero via Flickr

Le problème, c’est qu’il n’a jamais été vraiment en position de gouverner comme il l’entendait. Il devait d’abord faire face aux « pouvoirs économiques » et à la presse largement opposée à lui. « La situation est encore pire qu’en France : 3 familles se partagent l’immense majorité des médias péruviens », décrit Romain Migus. La configuration du parlement n’était guère plus reluisante puisqu’il était dominé par ses adversaires « de droite et d’extrême droite ».

Profondément entravé, Castillo est donc pieds et poings liés. Depuis le début, son opposition n’avait qu’une seule idée en tête : le renverser. Au cours de son mandat, il a d’ailleurs fait face à deux motions de destitution, sans succès, sauvé par une poignée de députés qui lui étaient encore favorables.

Des parlementaires corrompus ?

Toutefois, le 7 décembre 2021, la conjoncture s’inverse, et Castillo est finalement déchu. « Selon mes informations, plusieurs députés qui avaient empêché les précédentes motions avaient cette fois-ci été achetés », déplore Romain Migus. Pour lui, pas de doute, il s’agirait d’un « coup d’état. ».

Cet évènement est intervenu alors qu’une troisième tentative se préparait, « Castillo a tenté le tout pour le tout en essayant de dissoudre le parlement et en appelant le peuple aux urnes pour débloquer une situation institutionnelle qui ne le laissait pas gouverner », raconte Romain Migus.

Peine perdue, puisqu’il a aussitôt été emprisonné par la police, tandis qu’il occupait encore ses fonctions de chef de l’État. « Une arrestation totalement illégale » selon notre interlocuteur. Le vote de la destitution du président ne semble d’ailleurs pas non plus très conforme. « On ne lui a même pas laissé la parole bien qu’il avait le droit de se défendre. Par ailleurs, pour achever ce processus il fallait 105 voix du parlement alors qu’il n’y en a eu que 104. »

Qui est Dina Boluarte, nouvelle dirigeante du Pérou ?

C’est sa vice-présidente, Dina Boluarte, qui a pris sa place à la tête du pays, prêtant serment pour occuper le poste jusqu’en 2026. Un rebondissement qui pourrait surprendre un néophyte, puisque celle-ci avait déclaré qu’elle démissionnerait aussitôt si jamais Pedro Castillo était destitué.

Mais Romain Migus, lui, n’est aucunement étonné : « Elle avait par exemple exigé d’avoir un ministère puisque son poste de vice-présidente n’était pas rémunéré ». Or, il rappelle d’ailleurs qu’elle avait démissionné de ce fameux poste une quinzaine de jours avant le coup d’État.

Dans le même temps, « un grand patron assez connu au Pérou avait déclaré que la situation avec Castillo devait se finir et il enjoignait les entrepreneurs à soutenir la prise de pouvoir de Dina Boluarte ». Pour le journaliste, il ne fait pas de doute que ces faits prouvent bien qu’elle « complotait contre le président ».

Les partis péruviens se louent comme des entreprises

Vu de France, on a du mal à saisir comment une femme comme Dina Boluarte, qui appartenait à la même formation que Pedro Castillo, a pu mener une telle trahison. « Pour comprendre, il faut observer le particularisme du système péruvien. Là-bas, les organisations politiques sont très difficiles à mettre en place, et elles sont considérées comme de véritables entreprises ».

« Un parti peut être loué par des candidats qui veulent participer à un scrutin. Si on essaie de franciser la chose, c’est comme si le Modem présentait à une élection François Bayrou, et cinq ans plus tard Jean-Luc Mélenchon parce que celui-ci n’aurait pu créer de parti », poursuit-il.

« Pour une somme donnée, le mouvement peut donc être prêté à n’importe qui. Évidemment, avec un tel fonctionnement, c’est idéologiquement le flou complet. C’est aussi pour cela que la classe politique est totalement discréditée ; c’est un système de franchises où les personnes vont d’une organisation à l’autre sans faire attention. Dès que les candidats sont élus, par exemple au congrès, ces dernières montent des groupes parlementaires différents de leur parti d’origine parce que finalement elles n’ont pas grand-chose à voir avec lui. »

Castillo exclu du propre parti qui l’a fait élire

Castillo avait donc choisi de louer Perù Libre, « un parti marxiste-léniniste, qui s’apparente à une secte familiale » selon Romain Migus. « Son dirigeant avait quand même réussi à en exclure Pedro Castillo ! Ils étaient parvenus à placer 40 députés, ils n’en ont plus que 12 aujourd’hui. »

« Dina Boluarte avait obtenu la poste de vice-présidente de Castillo, d’une part parce que le secrétaire national de Perù Libre était inéligible à cause d’une condamnation pour corruption et d’autre part parce qu’il s’agissait d’une femme de province. Il n’y avait rien d’idéologique là-dedans. »

Mais pour le journaliste, sa situation actuelle ne tient pas à grand-chose : « elle ne se maintient en fait au pouvoir que parce que les groupes parlementaires de droite et d’extrême droite, ainsi qu’un secteur radicalisé des forces armées la soutiennent. En réalité, elle n’est qu’un pantin qui défend les intérêts des pouvoirs économiques. »

Une forme de radicalisation du pouvoir

Plusieurs indices lui laissent d’ailleurs penser qu’elle ne dirige pas vraiment le Pérou : « dès qu’il y a eu les premiers tués sur ses terres natales, elle s’est justifiée en assurant qu’elle avait donné l’ordre que les forces de police n’utilisent que des bombes lacrymogènes. Il y a depuis eu cinquante morts de plus, on voit donc bien que personne ne lui obéit. »

« Quelque temps après, elle a nommé son ministre de la défense, qui venait de faire massacrer dix personnes, au poste de premier ministre. Lorsqu’un média l’a questionnée sur ce choix, elle a répondu qu’elle avait demandé depuis le début à ce qu’il prenne ce poste. Mais demandé à qui ? N’est-ce pas elle la présidente ? »

« Mes sources me disent d’ailleurs que dès les premiers morts, Dina Boluarte voulait abandonner sa place, mais que certains individus l’en ont empêchée. Puis finalement, elle s’est confortée dans ce rôle, sans doute par peur des représailles judiciaires en cas de démission. On sent aujourd’hui une forme de radicalisation à mesure que la haine du peuple se dirige vers elle. »

Les États-Unis encore impliqués ?

Évidemment, comme à chaque fois qu’un gouvernement de gauche d’Amérique latine est déstabilisé ou renversé, tous les regards se tournent vers les États-Unis qui participent régulièrement à ce genre de manœuvres.

On peut bien sûr tout de suite penser au coup d’État au Chili en 1973. Cette année-là, le général Pinochet fait assassiner le président socialiste Salvador Allende et instaure une dictature néolibérale avec l’aide de la CIA. Mais on peut également évoquer le Venezuela, littéralement persécuté par les États-Unis depuis plus de vingt ans.

De l’activité du côté de l’ambassade américaine

La situation ne semble pas différente dans le cas de Pedro Castillo. C’est en tout cas ce dont est persuadé Romain Migus qui a relevé plusieurs indices suspects : « Il y a eu une activité beaucoup plus forte que d’habitude de Lisa Kenna, l’ambassadrice des États-Unis au Pérou. Celle-ci s’était réunie la veille (6 déc. 2022) de la destitution (7 déc. 2022) avec le ministre de la Défense ».

« Cette activité intense a continué également après le coup d’État. Pendant les dix jours qui ont suivi, elle a visité la plupart des ministères. Évidemment, les États-Unis ont aussi été le premier pays à reconnaître Dina Boluarte comme présidente. Et c’est important, parce que la majorité des gouvernements d’Amérique latine ne l’ont à ce jour pas fait », poursuit-il.

« D’ailleurs cette ambassadrice, ce n’est pas n’importe qui. C’est une vétérane de la CIA, et jusqu’en 2019 elle était en poste en Ukraine. Un pays qui ne compte pas beaucoup pour les États-Unis, n’est-ce pas ? » ironise-t-il.

Une nouvelle bataille pour les ressources minières ?

Bien sûr, on peut penser que les USA ont souhaité ce renversement pour ne pas risquer une démonstration qu’il existe une alternative au néolibéralisme et au capitalisme sauvage.

Mais Romain Migus émet également d’autres hypothèses : « il faut savoir que de 2023 à 2028, il va y avoir une grande négociation des concessions minières, gazières et pétrolières au Pérou. »

Or, comme l’explique le reporter « Castillo vient d’un milieu spolié par les transnationales minières. Ce sont ces régions qui sont le plus touchées par la pauvreté ». Par ailleurs, « l’exploitation des mines au Pérou est exemptée d’impôts, c’est un pillage ! ». De quoi laisser craindre aux États-Unis que l’État puisse remettre la main sur ces ressources, comme on a pu le voir au Venezuela avec le pétrole, ou en Bolivie avec le lithium.

« Un autre élément à prendre en compte est la situation géostratégique du Pérou. Il faut noter qu’il a par exemple cinq frontières et de nombreuses bases militaires étasuniennes sur son sol », ajoute-t-il. Depuis que la Colombie a été conquise par le socialiste Gustavo Petro, « le Pérou pourrait représenter un plan B comme nouvelle place forte des USA sur le continent ».

Carte de 2006 (Perou) @Douglas Fernandes/Flickr

« Soulignons tout de même que les positions américaines ne semblent pas monolithiques pour une fois, puisqu’on a vu un certain nombre de journaux américains dénoncer les évènements actuels au Pérou. » ajoute Romain Migus sur le sujet.

La révolte du peuple

Ce qui est certain, c’est que la situation est très mal vécue par le peuple, en particulier par ceux qui n’habitent pas dans la capitale. « Pour les Péruviens, c’est comme un vol du récit démocratique. Dans toutes les manifestations, tout au moins au début, les gens nous disaient « et alors mon vote ne vaut rien ? Mon vote de paysan de région vaut moins qu’un vote de l’élite de Lima ? «  » décrit le collaborateur régulier du Monde Diplomatique.

Dans ce contexte, les contestations n’ont pas tardé à éclater. Mais le pouvoir a très vite riposté par une répression violente. « Le bilan humain est énorme. Il y a plus de morts que de jours de gouvernements de Dina Boluarte. Au 28 janvier, on parle déjà de 56 décès et de plus de 2000 blessés. Les arrestations se multiplient, l’état d’urgence est déclaré. »

Arrestation pour possession d’un livre de Marx

« La situation rappelle les pires heures de l’Amérique latine ».

Il poursuit la description de ce contexte dramatique : « certaines régions sont même littéralement en état de siège. La situation rappelle les pires heures de l’Amérique latine. Certaines personnes ont été arrêtées avec comme pièce à conviction la possession d’un livre de Karl Marx ! Des lieux culturels alternatifs dans le centre de Lima ont été perquisitionnés et fermés. Des partis politiques et des organisations sociales ont également été perquisitionnés sans mandat. »

« La police antiterroriste et la police antigang sont entrées dans l’université San Marcos avec des tanks. Dépassées par l’ampleur des évènements, les forces de l’ordre se font même épauler par des délinquants rémunérés pour affronter les manifestants. Inutile de faire un dessin pour dire que ce régime autoritaire vire doucement vers la dictature », déplore-t-il.

Les régions en ébullition

Cette situation semble en tout cas avoir profondément exacerbé le conflit entre l’élite de Lima et les masses populaires. Pour ces dernières, « l’indignation a été énorme, parce qu’on leur enlevait LEUR président. » Logiquement, comme Pedro Castillo venait du même milieu qu’eux, « il y avait donc une très forte identification autour de lui dans ces milieux populaires. Le sud du pays qui avait voté entre 80 et 95 % pour lui a commencé à se mobiliser, et évidemment cela a fait boule de neige ».

Partout en zone rurale, le peuple s’est dressé face à ce qu’il considère comme une terrible injustice : « j’ai pu voir de mes yeux dans les campagnes des manifestations de 5000 personnes alors que la commune n’en comptait que 1000 ! Tous ces gens descendaient des montagnes pour exprimer leur mécontentement. Et chaque jour, il y a des assemblées populaires au sein de centaines de villages dans tout le Pérou pour discuter du pays qu’ils souhaiteraient : pour repenser le vivre ensemble, l’éducation, la santé. »

En fin de compte, ce coup d’État a fait rejaillir tout ce qui n’allait pas au Pérou depuis des décennies. « Certains m’ont dit que ce combat ne datait pas du 7 décembre, mais qu’il remontait à plus de deux siècles », explique Romain Migus.

Les habitants des régions s’estiment en effet « pillés depuis 200 ans par Lima. » Pourtant, ceux-ci ont sur leurs territoires « les mines, l’eau, le gaz, l’agriculture… Et ils ont même leur propre langue (25 % des Péruviens ont le quechua pour langue maternelle) ». Finalement, « la volonté de réécrire les contours du pays à travers une assemblée constituante est très forte. » C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que Castillo avait été élu.

Lima Décembre 2022 @Wikicommons

Une soif de démocratie

Ainsi, à travers tout le Pérou, « on réclame la démission de Boluarte, de nouvelles élections générales, la tenue d’une assemblée constituante et la liberté pour Castillo. » Pour autant, il existe une rupture claire entre le peuple et les politiciens. « Les gens veulent résoudre ce mal-être profond par leurs propres moyens. Ils ne désirent plus être représentés par une classe politique qu’ils exècrent et souhaitent exercer directement le pouvoir. »

Selon Romain Migus, cette situation est historique, puisque « pour la première fois les revendications ne sont plus centrées sur une cause locale, mais bien sur un phénomène national et fondamentalement politique. Et c’est quelque chose que la tête de l’État n’arrive pas à comprendre. Dina Boluarte a d’ailleurs à plusieurs reprises montré son incrédulité vis-à-vis de ces revendications. »

« Pour la vie qu’on a, mourir ne change pas grand-chose »

Bien évidemment, le futur reste bien flou pour les Péruviens. Romain Migus estime d’ailleurs qu’il est « très difficile de faire des prédictions ». Pour autant, il paraît tout de même très probable que la mobilisation se poursuive. « Le Pérou est en ébullition, il y a des blocages partout. »

Certains habitants ont confié leur détermination au journaliste par ces mots : « pour la vie qu’on a, mourir ne change pas grand-chose, au moins on aura essayé de léguer un pays différent à nos enfants ».

C’est finalement l’élite financière qui pourrait être tentée de faire basculer la situation : « Avec le blocage des routes, le secteur minier est en train de perdre de l’argent. À terme, il n’est pas impossible que les pouvoirs économiques déclenchent la chute de Dina Boluarte pour enrayer ce processus. »

Boluarte a déjà reculé

Lima 2023 contre Dina Boluarte @Wikcommons

Le pouvoir n’est en tout cas pas du tout serein face à la situation. Dina Boluarte a d’ailleurs déjà reculé puisqu’elle « avait prêté serment jusqu’en 2026 avant de finalement proposer des élections pour avril 2024, puis décembre 2023, et maintenant en octobre prochain ».

Elle n’a pas encore lâché l’affaire pour autant. « Elle a d’énormes craintes de sanctions judiciaires vis-à-vis de toutes les actions perpétrées sous sa direction. Il faut bien avoir conscience que la police tire à balle réelle sur le peuple, des mineurs ont été tués, les droits humains ont été violés. Elle risque donc au mieux une très longue peine de prison, au pire un lynchage. »

Ce qui est certain, c’est que les manifestants ne lâcheront pas : « plus le temps avance et plus la situation va devenir insoutenable pour l’exécutif face à cette pression populaire. »

– Simon Verdière


Mr Mondialisation remercie Romain Migus pour son temps et ses analyses.

Photo de couverture Protestation à Huancayo, Pérou, Décembre 2022 @Giancarlo Granza /Wikicommons

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