» Depuis des dizaines d’années – depuis qu’elle s’est massivement ralliée au roboratif point de vue de feu Margaret Thatcher selon lequel il n’y avait aucune alternative possible au néolibéralisme – la presse française dominante va répétant, jour après jour, du matin au soir et du soir au matin, qu’il convient de réduire la dépense publique lorsqu’elle finance des sécurités sociales, et d’« adapter l’État aux nécessités des entreprises », comme l’a très joliment théorisé, dans un irrépressible élan, l’un des plus éminents représentants de la caste des éditocrates : Christophe Barbier, directeur de l’hebdomadaire L’Express.

Or, cette presse, officiellement pluraliste, mais qui, en vérité, communie donc dans une seule et même allégeance aux marchés, et dans une ­fustigation obsessive de ce qu’elle appelle «l’assistanat», n’a cessé de s’employer, jusqu’aux jours, tout récents, où cela lui est devenu moins facile, à l’occultation de la réalité, discrètement dérangeante, que, dans le même temps qu’elle ensevelit l’État sous une avalanche d’exhortations à mieux maîtriser ses dépenses, elle se gave de subventions étatiques.  »

L’éternel « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ».

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Nous publions ci-dessous, en exclusivité, l’introduction du nouveau livre, paru cette semaine aux éditions Libertalia, de notre collaborateur Sébastien Fontenelle: « Éditocrates sous perfusion. Les aides publiques à la presse: trente ans de gabegie. »

Lire l’article de Bakchich

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