Quand l’intelligence et le courage viennent au secours des populations dans le besoin. 3 cousins dans la vingtaine sont sur le point de traverser le monde en voilier pour distribuer gratuitement des filtres à eau aux communautés les plus touchées par le manque d’eau potable. À la découverte d’un voyage inspirant, écologique et utilitaire.
À l’origine de ce projet fou, Sail for Water, une ONG inaugurée par trois jeunes français, reconnue d’intérêt général, qui souhaite associer la défense d’un droit humain fondamental à un extraordinaire défi sportif : faire un tour du monde en voilier pas comme les autres… Son tout jeune équipage sera chargé de distribuer des filtres pour venir en aide à près de 100 000 personnes.
Le projet est né d’un constat alarmant et révoltant : l’eau, source de toute vie, est la première cause de mortalité dans le monde. L’eau insalubre tue plus que les conflits armés. Chaque année les morts sont plus nombreux que le nombre d’habitants de Paris, Marseille et Lyon réunis et la forte majorité de ces décès sont des enfants de moins de 14 ans. Les efforts conjugués des grandes agences des Nations-Unies (UNICEF, OMS…) et des petites ONG humanitaires ont permis, ces dernières années, à de nombreuses personnes d’accéder à une source améliorée d’eau potable mais la rapide croissance des populations aggrave la situation dans certaines régions dont l’Amérique Centrale, l’Asie du Sud Est et l’Afrique.
« Sail for Water c’est un peu une aventure 2.0 ! » nous confie Nicolas, l’un des trois matelots. « Nous avons toujours rêvé d’une grande aventure, mais l’aventure, la vraie, se doit d’être féconde. Nous avons le désir profond de changer le monde, à notre niveau, avec nos moyens. Pour tenter de changer le monde, il nous faut donc commencer par la base : l’eau potable. »
Sail for Water c’est donc l’aventure de trois passionnés animés par la volonté de changer les choses. Trois jeunes attachés à la défense de l’environnement et prêts à braver les océans à bord du Williwaw, leur fier bâtiment de 12 mètres, moyen de transport vert par excellence. Thomas Degermann, 25 ans, Capitaine et Responsable Technique, est un amoureux de la mer et de tous ses sports. En tant qu’ingénieur de métier, il mettra à profit son ingéniosité lorsqu’il s’agira de rafistoler le bateau en cas de problème. Romain Stefani-Sainte-Claire Deville, 28 ans, Second et Président de Sail For Water, a renoncé à son poste de cadre afin de venir en aide aux populations dans le besoin. Nicolas Sainte-Claire Deville, 24 ans, diplômé d’une école de commerce, sera Mousse ainsi que Responsable des opérations et des partenariats.
Leur principale mission consistera à distribuer 1 000 filtres en 1 000 jours pour aider plus de 100 000 personnes à travers le monde. En partenariat avec l’ONG Waves for Water, engagée dans la lutte contre l’eau insalubre depuis plus de 5 ans et qui a déjà distribué plus de 100 000 filtres dans une douzaine de pays, Sail for Water poursuivra la distribution de filtres dans les zones qui, d’après l’OMS et l’UNICEF, sont les plus touchées par l’eau insalubre. Cela leur permettra également de pérenniser certaines actions passées de Waves for Water et d’atteindre de nombreuses autres communautés dans le besoin. Les pays (d’Amérique Centrale, d’Océanie et d’Afrique) dont la situation s’avère la plus alarmante, et qui sont aisément accessibles en bateau, constitueront les 22 destinations ciblées (correspondant à près de 35 000 milles parcourus, plus de 55 000 km).
3 jeunes perdus dans l’immensité des océans, voilà de quoi refroidir plus d’un activiste… Quand on leur a demandé s’ils n’avaient pas peur, Nicolas répond par un dicton : Qui trop regarde la météo, reste au bistrot. Et il ajoute, serein, « Bien que ce soit très intimidant, c’est un sentiment extraordinaire. Aujourd’hui, le projet s’est énormément concrétisé. C’est extrêmement inspirant et motivant de voir qu’il y a de plus en plus de personnes derrière nous. » Et sans aucun doute, ils ont notre soutien.
À chaque escale, et grâce au réseau de Waves for Water, les aventuriers rencontreront des ONG locales afin de distribuer les filtres aux communautés les plus démunies et de les sensibiliser à l’hygiène pour réduire les risques de contaminations. La technologie utilisée à l’intérieur des filtres PointOne est un traitement de l’eau par membranes creuses. Ce filtre élimine 99,99% des bactéries présentes dans l’eau. Les communautés dans le besoin seront en mesure de construire leur filtre et de l’adapter à un récipient en plastique quelconque en moins de 5 minutes. Son utilisation et son entretien, d’une grande simplicité, s’apprennent en quelques minutes, comme on peut le constater dans leur vidéo de démonstration. Avec un entretien régulier, le filtre peut purifier plus de 3 500 000 litres d’eau ! soit la consommation quotidienne de 100 personnes pendant 5 ans.
Pour sensibiliser le plus grand nombre à cette problématique, les jeunes porteurs de projet mettront en place un programme pédagogique et des activités ludiques avec l’association Glowbule qui vise à améliorer le quotidien d’enfants hospitalisés. Ils diffuseront une websérie bimensuelle durant toute l’aventure pour couvrir les missions de distribution de filtre, la vie à bord, ainsi que des reportages sur les peuples des océans et leur environnement. Ils participeront à des programmes de recherches internationaux (prélèvements scientifiques, déposes de balises, observations des écosystèmes) tout au long du parcours. Enfin, ils mettront en place une campagne de sensibilisation (via leurs interventions filmées), des conférences publiques (sur la question de l’accès à l’eau potable), une régate (organisation de la Route de l’eau pour assurer un suivi de l’action de Sail for Water, continuer à lever des fonds pour poursuivre la mise en place de filtres et l’accès à l’eau potable) et enfin l’édition d’un Carnet de voyage qui racontera l’aventure en détail.
Enfin, dans le but de permettre à chacun de s’investir personnellement et de participer au projet, ils ont lancé un appel au financement participatif pour parvenir à boucler leur budget, financer les 1 000 filtres ainsi qu’une grosse partie de l’aventure et filmer leur quotidien. À travers cet appel, ils espèrent aussi créer une communauté, aussi large que possible, sensibilisée au fléau silencieux qu’est l’eau insalubre et convaincue qu’il est possible d’agir.
Étonnés par tant de maturité et de courage, nous leur avons demandé s’ils avaient un message à transmettre à nos lecteurs dont beaucoup ont leur âge. Leur réponse fut à la hauteur de leurs ambitions : « Le message que nous souhaitons faire passer est très simple. On voit souvent de grandes stars du cinéma ou autres figures s’investir dans diverses causes, et c’est une très bonne chose. Mais agir n’est pas réservé à une certaine catégorie de personne. Nous portons tous en nous la responsabilité de l’action. Quelque soit notre place dans la société, quelque soit nos moyens financiers, nous pouvons tous nous investir. Si à nous 3 nous réussissons à venir en aide à près de 100 000 personnes, imaginez ce que peuvent faire 100 personnes, imaginez ce que peuvent faire 1 000 personnes ?«
Sources : kisskissbankbank.com / sailforwater